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[Revue de presse] Pédophilie : le pape veut faire évoluer l’Eglise

Le pape François a décidé de réunir, du 21 au 23 février 2019, les autorités catholiques du monde entier au Vatican. Extraordinaire, ce rassemblement a pour vocation d’apporter des réponses à la très sensible question des abus sexuels commis par certains religieux. Alors que les scandales de pédophilie se sont multipliés ces dernières années en Europe, les victimes attendent des réponses concrètes.

Basilique Saint-Pierre au Vatican - Crédits : Kai Lehmann / Flickr
Basilique Saint-Pierre au Vatican - Crédits : Kai Lehmann / Flickr

Une réunion extraordinaire de trois jours

Le pape François convoque au Vatican, du 21 au 23 février 2019, tous les présidents des épiscopats mondiaux. A la “surprise générale” , le sujet délicat des “abus sur mineurs” est au centre des discussions [L’Obs]. Environ 190 évêques vont rencontrer des victimes afin de “réfléchir aux moyens de lutter contre les abus sexuels sur mineurs de l’Eglise” , relate France culture. Une “réunion totalement inédite” pour la rédactrice en chef de l’hebdomadaire Témoignage chrétien, Christine Pedotti, citée par France24.

L’Église vit un tournant historique” , titre ainsi France24, qui rappelle que “l’institution est éclaboussée de toutes parts par les scandales sexuels” . Alors que “le regard de la société civile et le climat de suspicion sont extrêmement pesants” , le pape François “semble bien décidé à faire bouger les choses” , fait savoir le média.

Le fardeau de la responsabilité pastorale et ecclésiale nous pèse, nous obligeant à discuter ensemble, de manière synodale, sincère et approfondie, sur la façon de faire face à ce mal qui afflige l’Église et l’humanité” , a-t-il déclaré devant l’assemblée [Le Figaro]. Une “opération de communication interne pour dire à tous les responsables de l’Église que le Vatican ne peut plus tolérer ces affaires, mais aussi de communication externe visant à montrer à tous que l’Église prend le problème à bras le corps” , selon Christine Pedotti. Mais au-delà de cette opération de crise, les victimes attendent de l’Église des mesures concrètes.

Une “urgence à agir” , pour les victimes

Selon Libération, l’un des messages forts que veut envoyer, ces jours-ci, le Vatican, c’est bien que l’Eglise catholique cherche à rompre avec le passé en prenant désormais “totalement en compte les victimes” . D’ailleurs, mercredi 20 février, avant l’ouverture officielle de la conférence, ses organisateurs ont reçu pendant deux heures une douzaine de représentants d’associations de victimes de différents pays, note Le Monde.

Une décision symbolique a déjà été rendue par le Saint-Siège : celle de défroquer, c’est à dire d’exclure officiellement de l’Eglise, l’ex-cardinal de Washington Theodore McCarrick, accusé d’attouchement sur un adolescent. Mais le combat est loin d’être terminé. “Il faut du concret” , a donc lancé le pape.

Le Vatican a diffusé, jeudi après-midi, une feuille de route en 21 points qui “sert de base de réflexion aux travaux” [Libération]. Parmi les propositions : “une sélection plus stricte des candidats à la prêtrise” , mais encore “la nécessité de mettre en place des normes et des procédures lorsque des affaires éclatent” ou “l’établissement de protocoles quand des évêques sont mis en cause pour leur gestion de ces affaires” .

Selon Le Monde, s’il y a un “vrai sujet” qui devrait être évoqué lors du sommet, c’est bien “la question du secret pontifical, qui s’applique en particulier dans les procédures canoniques contre les clercs accusés de violences sexuelles sur mineurs” . La question du célibat des prêtres, soulevée par les associations de victimes d’abus sexuels devrait également être “mise sur la table” selon France24.

Un problème “occidental”

Mais comment sensibiliser l’ensemble des personnalités religieuses à ce problème ? Le sommet du Vatican semble en proie à une difficulté : “la diversité des situations à travers le monde” . En Afrique ou en Asie, le problème est ainsi considéré par les responsables catholiques comme exclusivement occidental. Et puis la grande majorité des évêques n’a “rien fait” , soulève l’OBS.

Demeure par ailleurs la difficulté d’évaluer le “risque pédophile” , “d’autant que ses manifestations sont diverses, du simple fantasme au passage à l’acte” , souligne France culture.

Le sommet, perçu davantage comme un “procès interne de l’incurie de nombre d’évêques catholiques dans la gestion de ces affaires” [Le Figaro], doit s’achever avec un nouveau discours du pape François le 23 février.

En Europe, les victimes mais aussi la communauté catholique espèrent des réponses. Il y a quelques jours, l’ouverture d’une enquête pour “agressions sexuelles” contre le représentant du pape en France a fait grand bruit dans l’Hexagone [Le Parisien]. Tout comme la parution, jeudi 21 février, de l’ouvrage Sodoma, enquête au cœur du Vatican, de Frédéric Martel, qui paraît dans vingt pays et huit langues [France Info]. En Pologne, dans la nuit de mercredi à jeudi, c’est la statue de l’ancien aumônier catholique du syndicat Solidarność, “auteur selon de multiples témoignages d’actes de pédophilie” [Euronews], qui a été renversée à Gdansk par trois militants. En Allemagne, en septembre dernier, “l’Église catholique allemande [avait] réalisé un premier acte de contrition après la publication par la presse d’un rapport relatant des milliers d’abus sexuels sur mineurs passés sous silence durant des décennies” [Le Point].

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