On se souvient que, le 22 décembre dernier, le président roumain Traian Basescu s’était âprement opposé à la décision prise par la France et l’Allemagne de reporter l’adhésion de son pays à l’espace Schengen de libre circulation, la qualifiant d’acte de “discrimination” . Quelques heures auparavant, les ministres français et allemand de l’Intérieur, Brice Hortefeux et Thomas de Maizière, avaient effectivement rendue publique une lettre commune affirmant qu’ils bloqueraient l’accès de la Roumanie et de la Bulgarie à l’espace Schengen.
Encore irrité par cette mesure ressentie comme injuste, le ministre roumain des Affaires étrangères a décidé de “répliquer à cette lettre” , a-t-il affirmé lors d’une interview donnée au quotidien Adevarul . Selon lui, la Roumanie va adopter un comportement contraire à celui de la Bulgarie, qui de son côté avait accepté de négocier avec l’Allemagne et la France. Le ministre a plutôt choisi “d’entraver une Europe à deux vitesses” rapporte Euractiv.com. Dans cette optique, il semblerait que la Roumanie compte quitter le mécanisme de coopération et de vérification (MCV), mis en place par la Commission européenne pour accompagner la Roumanie et la Bulgarie dans leur adhésion à l’UE en 2007. M. Baconschi a argué que son pays avait changé son système judiciaire et que le MCV était aujourd’hui utilisé par les anciens Etats membres de l’UE “à d’autres fins” , ce qui constitue aujourd’hui “un handicap” pour Bucarest.
Le ministre critique également le fait que la Croatie, qui est candidat à l’intégration à l’UE, ne se verra pas imposer ce mécanisme de coopération judiciaire, ce qui est vécu comme une injustice par la Roumanie. En effet, dans un entretien accordé en Mars 2010 à Euractiv.com, Stefan Füle, le commissaire chargé de l’Elargissement avait assuré que la Croatie rejoindrait l’UE “sans contrôle” .
Aujourd’hui, l’espace Schengen, sans frontière, se compose de 25 Etats membres : 22 pays de l’UE et trois pays associés (la Norvège, l’Islande et la Suisse). Or, la Roumanie et la Bulgarie restent pour l’instant en dehors de l’accord en raison de ces supposées lacunes dans leurs systèmes policiers et judiciaires. En conséquence, le MVC “permet de vérifier que toutes les réformes sont bien accomplies avant de donner l’aval à leur adhésion à Schengen” rappelle Euractiv.fr. Si en 2010 l’UE avait décidé que ce système durerait encore un an, l’annonce faite par la France et l’Allemagne à la fin de l’année avait fortement irrité la Roumanie. L’entrée dans l’espace Schengen initialement prévue en mars 2011 a été reportée à une date non prévue ce qui provoque l’ire de la presse roumaine. Celle-ci voit plus, dans le refus de Paris, une façon de se venger d’une opération commerciale qui n’avait pas pu aboutir en Roumanie en raison de problème liés à la corruption, indique Euractiv.com.
En savoir plus :
- Fiche Touteleurope sur L’espace Schengen
Les autres titres de la presse en ligne
Agriculture, Pêche
Concurrence
Culture
Environnement
Etats membres
Euro, économie
Institutions
Liberté, sécurité, Justice
Relations extérieures
Ailleurs en Europe
Presse espagnole
Presse germanophone
Presse italienne