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[Revue de presse] Congrès du Labour : Brexit et antisémitisme au cœur des débats

Alors que le gouvernement britannique est déstabilisé dans les négociations du Brexit, après l’enterrement du plan de Chequers par l’UE au sommet de Salzbourg du 20 septembre, le Parti travailliste tente de profiter de la situation. Mais miné de l’intérieur par des accusations d’antisémitisme, il peine à dépasser le Parti conservateur dans les sondages.

Jeremy Corbyn, avril 2018
Jeremy Corbyn, avril 2018 - Crédits : garryknight / Flickr

La gauche veut profiter de la débâcle du Brexit

Le chaos du Brexit peut-il amener le Parti travailliste de Jeremy Corbyn au pouvoir” , s’interroge Le Monde ? Cette question “est au centre du congrès du Labour, qui s’est ouvert dimanche 23 septembre à Liverpool et doit s’achever, mercredi 26, par le grand discours programmatique de son chef” . Ce congrès se passe en effet dans un contexte politique très particulier : “le rejet net du ‘plan Brexit’ de Mme May, jeudi dernier à Salzbourg, par les vingt-sept États du continent” . Une fin de non-recevoir qui place la Première ministre “dans une situation de faiblesse accrue, que le Labour cherche à utiliser” , résume le quotidien.

M. Corbyn a jusqu’ici catégoriquement refusé l’idée d’un second référendum. Mais un sondage YouGov publié ce week-end indique que “86% des membres du parti de gauche britannique sont favorables à une nouvelle consultation populaire et 93% d’entre eux voteraient dans ce cas pour rester dans l’Union européenne” , rapporte Le Figaro. Selon l’élu londonien et figure montante du Labour Chuka Umunna, favorable à une nouvelle consultation populaire, cela pourrait donc inciter le patron des travaillistes à changer d’avis. J’ai “un vague sentiment que Jeremy Corbyn va sortir cette surprise de son chapeau lors de son discours et engager le parti à soutenir un vote populaire d’une façon ou d’une autre” , a déclaré M. Umunna.

En attendant le grand discours de clôture, Jeremy Corbyn s’est exprimé dimanche 23 septembre “contre un second référendum, mais a promis qu’il se conformerait à l’avis de la majorité de son parti” , indique la RTBF. Pour le chef du Labour, “la meilleure manière” de sortir de l’impasse du Brexitest de convoquer des élections législatives” , ce qui pourrait être soumis aux militants travaillistes à Liverpool. Une option sur laquelle travaille d’ailleurs le cabinet de Theresa May pour le mois de novembre, révèle le Sunday Times.

Pourtant, la situation pour le Labour n’est pas aussi bonne qu’elle le pourrait : “alors que le gouvernement conservateur de Theresa May est empêtré dans les affres du Brexit” , analysent Les Echos, “l’opposition travailliste devrait afficher une confortable avance dans les sondages” . En réalité, “le Labour doit se contenter d’être au coude à coude avec les Tories” . Pire encore, à peine “20% des Britanniques voient en Jeremy Corbyn un bon leader” , quand dans le même temps “ils sont 27% à en dire autant de la si contestée Theresa May” .

“Querelles d’antisémitisme”

L’une des explications de ces mauvais résultats dans les sondages pour le Labour, à en croire le quotidien britannique The Independent, réside dans les scandales internes sur fond d’antisémitisme qui l’ont secoué cet été et dans les polémiques qui en ont découlé. “Les querelles sur l’antisémitisme au sein du Parti travailliste pourrait lui coûter les prochaines élections générales” , a ainsi averti Wes Streeting, député du Labour et président du groupe interparlementaire sur les juifs britanniques.

À l’origine de cette crise : “la réticence du parti à adopter la définition complète de l’antisémitisme adoptée, en 2016, par l’International Holocaust Remembrance Alliance, une organisation intergouvernementale britannique qui promeut la mémoire de l’Holocauste” , rappelle France 24. La motivation de cette réticence était alors la “crainte que le parti ne puisse ensuite critiquer la politique israélienne” . Face à l’épineuse controverse, Jeremy Corbyn a reconnu en août que sa formation a un “ ‘réel problème’ d’antisémitisme et assuré que sa priorité [est] de ‘restaurer la confiance’ avec la communauté juive” .

Dans un autre article, Le Monde relate que “le parti a finalement adopté la définition dans son ensemble et espère avoir ainsi tourné la page sur cet épisode” . Pour autant, pour le professeur de politique européenne au King’s College de Londres Anand Menon, interrogé par le journal, si les travaillistes “veulent que la conférence réussisse, ils vont devoir s’attaquer à la question de l’antisémitisme, et ne pas prétendre qu’ils l’ont déjà réglée” . En outre, certains cadres du parti seraient enclins à “remettre en question” le leadership de Jeremy Corbyn pour définitivement tourner la page, précise M. Menon.

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