“Le temps presse” , résume le Figaro. Alors qu’ils “doivent se mettre d’accord au plus tard début novembre” , le neuvième round de négociations entre les négociateurs britanniques et européens “s’est terminé vendredi sur un nouveau constat de blocage” . Pour rappel, des délais incompressibles de traduction et de ratification par le Parlement européen sont à prendre en compte pour que l’accord puisse être effectif au 1er janvier. Pour la correspondante du journal à Bruxelles, “les Britanniques comptent bien continuer à souffler le chaud et le froid, convaincus que le risque d’un ‘no deal’ incitera les Européens à se montrer plus flexibles” . Des Européens qui seront présents à Londres “à partir de mardi” pour “de nouvelles discussions techniques” , rejoints vendredi par Michel Barnier, le négociateur en chef de l’UE.
“La bataille pour les droits de pêche aura-t-elle lieu ?” , s’interroge notamment la Croix. Parmi les principaux points d’achoppement des négociations, la pêche inquiète tout particulièrement les professionnels du secteur. Car “à trois mois de la sortie effective du Royaume-Uni de l’Union les parties campent sur leurs positions” . Cité par le journal, le président du groupe d’intérêt European Fisheries Alliance estime que “sans accord, ce serait le naufrage assuré pour tous. Personne n’y a intérêt” .
Discours contradictoires
Bien qu’absent de l’ordre du jour, le débat s’est furtivement invité au menu des discussions du Conseil européen vendredi 2 octobre. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen “a averti les leaders qu’un no-deal, qui renverrait les deux parti aux règles de l’OMC, serait mieux que de se plier aux exigences britanniques et de finir avec un mauvais accord” , confie un haut fonctionnaire européen à Politico. Mais le lendemain, le Premier ministre britannique Boris Johnson et Ursula von der Leyen “se sont mis d’accord (…) pour ‘travailler intensément’ afin de parvenir à un accord commercial post-Brexit” , indiquent les Echos. Au terme d’une visioconférence, les deux dirigeants ont également convenu de “se parler de façon régulière sur le sujet” .
Le quotidien rappelle toutefois le contexte particulier de ces déclarations : “un projet de loi britannique menace de détricoter des dispositions pourtant gravées dans le marbre dans le cadre de l’accord […]. Ce qui a poussé Bruxelles à enclencher, jeudi, une procédure d’infraction à l’encontre du Royaume-Uni” . Invité sur le plateau de la BBC dimanche, Boris Johnson a de nouveau pratiqué l’art du contrepied. “Je ne veux pas particulièrement qu’on aboutisse à [une relation] comme celle avec l’Australie ou basée sur les règles de l’OMC, mais nous pouvons très bien vivre avec ça” , a-t-il estimé.
Boris Johnson contesté au sein de son parti
Les négociations sur le Brexit n’ont pas été la seule préoccupation du dirigeant britannique durant le week-end. “Alors que se déroule virtuellement le congrès de leur parti, les Tories se rebellent de tous les côtés et la popularité du Premier ministre plonge à son plus bas niveau” , écrivait samedi The Guardian. “Moins d’un an après son triomphe dans les urnes, le dirigeant conservateur concentre les reproches du public concernant la gestion de l’épidémie qui a déjà fait plus de 42 200 morts au Royaume-Uni - un bilan sans équivalent en Europe” , rappelle La Dépêche. “Désormais, une frange des ‘Tories’ lui reproche même son attitude à l’égard de l’Union européenne” , conclut le journal.
Certaines évoquent déjà son potentiel successeur en la personne de Rishi Sunak. “Le budget britannique 2021 repoussé pour cause de coronavirus ? C’est lui. Les mesures inventives de soutien aux restaurateurs britanniques ? Encore lui.” Le Journal du Dimanche dresse le portrait du chancelier de l’Echiquier, l’équivalent du ministre des Finances au Royaume-Uni. Un “jeune et télégénique” ministre qui s’oppose à “son mentor” en exhortant les Britanniques à “vivre sans peur” .
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