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[Revue de presse] Brexit : Jeremy Corbyn désormais favorable à un second référendum

A un peu plus d’un mois du Brexit, Jeremy Corbyn est désormais favorable à un second référendum. Un revirement notable pour le leader du Parti travailliste, aux positions plutôt eurosceptiques, motivé par les hésitations de Theresa May et le risque grandissant de no deal.

Jeremy Corbyn - Crédits : Jessica Taylor / Parlement britannique / Flickr CC BY-NC 2.0
Jeremy Corbyn - Crédits : Jessica Taylor / Parlement britannique / Flickr CC BY-NC 2.0

Un nouveau référendum en dernier ressort

Le Brexit est fait de rebondissements incessants. Longtemps réticent à l’idée d’un nouveau référendum pourtant soutenu “par plus de 80% des adhérents de son parti” [Le Monde], le leader du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, a annoncé, lundi 25 février, envisager l’option d’un “retour aux urnes du peuple britannique” [Franceinfo].

Face au risque grandissant de Brexit sans accord, M. Corbyn a donc fait évoluer sa position. La décision de Theresa May de reporter au 12 mars au plus tard le nouveau vote des députés britanniques, initialement prévu le 27 février, a également pesé dans son revirement. Si la cheffe du gouvernement a expliqué vouloir obtenir des “changements contraignants” quant au backstop (filet de sécurité censé éviter le retour d’une frontière entre l’Irlande et l’Irlande du Nord), Jeremy Corbyn considère en effet que “la Première ministre joue la montre, dangereusement, pour contraindre les députés à choisir entre son accord bâclé et un no deal désastreux” [Le Point]. Le leader travailliste ne mâche pas ses mots : le comportement des conservateurs est dangereux, avec de potentiels effets “destructeurs” [L’Obs].

Dans ce contexte, Jeremy Corbyn entend utiliser les débats à la Chambre des communes, demain mercredi 27 février, pour faire pression sur le gouvernement. Conformément à notre résolution de congrès, nous nous engageons à déposer ou soutenir un amendement en faveur d’un vote populaire pour empêcher que le Brexit nuisible voulu par les tories soit imposé au pays” , a-t-il déclaré devant les parlementaires du Labour [Le Monde]. Un acte aussitôt dénoncé par le président du Parti conservateur, Brandon Lewis, qui a accusé M. Corbyn de trahir la volonté du peuple britannique et d’ignorer le plus grand vote démocratique de l’histoire de notre pays” .

Trois étapes

Plus précisément, la stratégie de Jeremy Corbyn est constituée de trois étapes, la proposition pour un vote populaire étant la dernière. Dans un premier temps, il tentera d’inciter la Chambre des communes à maintenir le Royaume-Uni dans une union douanière permanente avec l’UE en conservant une “étroite harmonisation avec le marché unique sous-tendue par des institutions communes. Un moyen de “garder les avantages de l’UE sans l’adhésion” , qui a peu de chances d’être adopté par les élus selon Le Monde.

Le deuxième étage de son raisonnement prévoit de “soutenir un amendement destiné à empêcher un no deal” , qui pourrait donc être débattu et voté dès demain à Westminster. En effet, si un vote sur le Brexit n’est plus au programme, Theresa May doit néanmoins présenter son plan par le biais d’une motion que les députés pourront amender. Cela constituera une nouvelle occasion pour eux d’écarter le risque de no deal. Ce texte a, d’après Le Monde, de fortes chances d’être adopté car “outre le soutien, cette fois clair, du Labour, il pourrait rallier de nouveaux élus tories, encouragés par l’approbation de trois ministres de Theresa May qui menacent de démissionner du gouvernement si l’option du no deal reste sur la table” .

Et c’est uniquement dans le cas où sa volonté de mettre en place une union douanière permanente après le Brexit ne serait pas satisfaite que le leader du principal parti d’opposition britannique mettrait son troisième volet à exécution en “déposant ou soutenant un amendement en faveur d’un vote public” , explique le Times, cité par Courrier international. Jeremy Corbyn soutiendra lors de la séance du 12 mars, un amendement posant comme condition à la validation par son parti de l’accord le fait qu’il soit soumis à référendum par la suite. Pour le Labour, il s’agit d’empêcher Theresa May de passer en force avec “un Brexit conservateur et dommageable” , soulève le Guardian, mais aussi “d’exclure un Brexit sans accord avec l’UE (no deal), ce qu’elle refuse jusqu’à présent pour ne pas s’aliéner les ultras pro-Brexit de son parti” [Le Monde]

Des réticences à prévoir

Rien n’indique cependant qu’il existe actuellement une majorité aux Communes en faveur de la tenue d’une nouvelle consultation, doute Le Figaro. “Il serait difficile que les Communes adoptent le texte sans un appui des conservateurs” , ajoute le Guardian, car bien que cette décision ait ravi les députés qui appuient la campagne pour faire revoter les Britanniques, M. Corbyn risque de se heurter à “l’opposition déterminée de dizaines de députés défendant une sortie de l’UE si le parti se décide à appuyer un deuxième référendum, y compris un nombre important de députés de premier plan” .

“Mais la politique, ce n’est pas que des chiffres”, relativise Arnaud Comte, envoyé de France 2 à Londres. Dans tous les cas, note la chaîne de télévision, la pression élevée qui pèse sur les épaules de Theresa May l’amènera sans doute à essayer de trouver un accord avant le 29 mars. “Car elle sait que s’il n’y a pas d’accord il y aura potentiellement un report, et qu’avec un report tout pourrait être remis en question” .

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