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[Revue de presse] Accord post-Brexit : le constat pessimiste de la presse européenne

Le feuilleton sur les négociations de la relation future entre le Royaume-Uni et l’UE se poursuit. Après un échange entre la présidente de la Commission Ursula von der Leyen et le Premier ministre britannique Boris Johnson, les négociations ont repris ce dimanche. Si la perspective d’un no-deal se précise, certains annoncent des avancées sur la question de la pêche. Et en cas d’échec, le coupable est tout désigné par les tabloïds britanniques : la France.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen doit de nouveau faire le point au téléphone avec le Premier ministre britannique lundi soir
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen doit de nouveau faire le point au téléphone avec le Premier ministre britannique lundi soir : Crédits : Etienne Ansotte / Commission européenne

Tic, tac. Le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE) ont repris, dimanche 6 décembre, leurs âpres négociations pour tenter de trouver un accord commercial post-Brexit avant la fin de la période de transition prévue le 31 décembre” , indique France Info. Des négociations qui avaient dû s’arrêter vendredi, faute d’avancées. Toutefois, un “ ‘nouvel effort’ de 48 heures a été décidé samedi soir au plus haut niveau par le Premier ministre britannique Boris Johnson et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen” , précise de son côté La Dépêche du Midi. “Quel que soit le résultat des négociations lundi soir, la future relation avec Londres devrait de toute façon être l’un des sujets chauds du sommet européen jeudi et vendredi à Bruxelles” , souligne Le Point.

La presse européenne est pessimiste quant au dénouement de ces deux journées, à l’issue desquelles les deux dirigeants referont le point. “À moins d’un miracle, le Royaume-Uni quittera définitivement l’Union européenne le 31 décembre de la pire manière possible” , écrit avec résignation le Corriere della Serra. Conscients des enjeux cruciaux les concernant, les Irlandais abondent dans ce sens. “Mon instinct me dit que c’est du 50-50 en ce moment, et je ne pense pas qu’on puisse être très optimiste” , a déclaré leur Premier ministre Micheál Martin [Deutsche Welle]. Le quotidien espagnol Cinco Dias rappelle quant à lui que, même en cas d’avancées concrètes, “accepter n’importe quel texte issu des négociations juste pour avoir un accord n’est pas une solution” pour de nombreux Etats membres. “L’absence d’accord serait préjudiciable à l’Union comme au Royaume-Uni. Mais pas dans les mêmes proportions” , indique pour sa part l’éditorialiste du Figaro.

Points de blocage : un de moins ?

Ce nouveau choc donnerait le coup de grâce à l’économie britannique dont 46 % des exportations sont réalisées vers le grand marché européen, […] Boris Johnson n’a donc pas d’autre choix que d’obtenir un accord” , poursuit le quotidien. Un enjeu de taille pour Londres, donc, sans que le gouvernement britannique ne se soit montré plus conciliant pour autant. “Les discussions achoppent depuis des mois sur trois sujets particulièrement sensibles : la pêche, la garantie d’une concurrence loyale et les moyens de résoudre les différends futurs” , rappelle en effet France Info.

Sur la pêche, “une avancée majeure a été réalisée dans les négociations du Brexit sur les droits des flottes européennes à pêcher dans les eaux britanniques” , ont déclaré hier soir des sources bruxelloises au Guardian. Selon le journal, les deux parties se seraient notamment entendues sur l’accès des bateaux européens à la zone économique exclusive britannique ainsi que sur une période de transition de 5 à 7 ans pour l’introduction progressive de changements sur ce sujet. Lundi matin, Michel Barnier a néanmoins affirmé qu’il n’y avait toujours pas d’accord avec le Royaume-Uni, […] calmant ainsi les ardeurs de ceux qui espéraient une percée imminente sur certains dossiers comme la pêche et une conclusion rapide des pourparlers” , indiquent Les Echos.

Sur les conditions de concurrence équitable, […] la difficulté est de trouver un mécanisme qui respecte la souveraineté retrouvée du Royaume-Uni après son divorce tout en protégeant les intérêts européens” , résume Le Point. Un dossier devenu le premier motif de blocage et sur lequel l’Allemagne, qui occupe actuellement la présidence de l’Union, se veut particulièrement vigilante. “L’UE veut soumettre le gouvernement britannique à ses règles sur les subventions, le droit du travail ou les standards environnementaux, pour que les entreprises britanniques ne soient pas injustement avantagées,” complète Bloomberg.

La faute à la grenouille ?

C’est historique et établi, pour les tabloïds britanniques, lesFroggies’ sont toujours un mets de choix dès qu’il s’agit de chercher quelqu’un à blâmer” , résume Sonia Delesalle-Stolper pour Libération. Outre-Manche, la presse accuse la France et son président Emmanuel Macron “de risquer l’échec des négociations par des demandes ‘non raisonnables’ et par la menace d’unveto massif sur l’accord du Brexit comme l’a écrit le Daily Express” . Des commentaires qui font écho à la déclaration du Secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes Clément Beaune, rapportée dimanche dans les colonnes du JDD : “Si l’accord n’était pas bon et non conforme à nos intérêts, nous, la France, pourrions y mettre notre veto” . A la question du journaliste sur la possibilité de ratifier l’accord avant le 1er janvier, M. Beaune répond : “dans les jours qui viennent, il faudra […] se décider. Soit pour continuer de négocier, soit pour acter le no deal. Car si c’est le cas, il vaut mieux le savoir maintenant qu’à Noël” . Après s’être longuement attardé sur la position française, le Daily Express dresse quant à lui la liste des conséquences concrètes de la fin de la période de transition et du potentiel no deal qui s’annonce, notamment l’impossibilité pour les Britanniques de séjourner dans leurs résidences secondaires en France “plus de trois mois d’affilée à cause du… Brexit” .

Si la France se retrouve donc sous le feu des critiques pour ses prises de position fermes, la chancelière allemande Angela Merkel, elle échappe aux reproches de la presse britannique. La journaliste de Libération avance une raison à cette indulgence : “L’Allemagne, réputée plus proche du Royaume-Uni, est perçue outre-Manche comme plus souple, et la France comme la plus intransigeante dans les négociations.

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