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Mobilisation d’anciens dirigeants européens en faveur de la Constitution européenne

Constitution européenne - © Communauté européenne, 2006Plusieurs anciens dirigeants européens réunis à Florence ont signé vendredi 17 novembre un texte appelant l’UE à un “sursaut politique” et à une reprise de la réforme des institutions.

Ce texte, connu sous le nom d’ “Appel de Florence” , recommande de conserver les parties I et de II du Traité établissant une Constitution pour l’Europe et d’apporter des clarifications à la partie III, “par l’adjonction de déclarations ou de protocoles additionnels” .

Rédigé par Yves Mény, président de l’Institut européen de Florence, cet appel a été paraphé par Carlo Azeglio Campi, ex-Président italien, Valéry Giscard d’Estaing, ancien chef de l’Etat français, Joschka Fischer, ancien ministre des Affaires étrangères d’Allemagne, Jorge Sampaio, ancien Président portugais, Costas Simitis, ancien Premier ministre grec, Helmut Schmidt, ex-chancelier allemand et Enrique Barón Crespo, ancien Président du Parlement européen.

Le sort du Traité établisant une Constitution pour l’Europe, ratifié par 14 Etats membres (la ratification de l’Allemagne doit être confirmée par la cour constitutionnelle allemande) et rejeté par la France et les Pays-Bas, est aujourd’hui suspendu à l’issue de la “période de rélexion” ouverte par le Conseil européen en juin 2005.

L’Appel de Florence : texte intégral

Au nom des Européens qui aspirent à une Europe plus forte dans l’affirmation des droits fondamentaux, plus efficace dans la gestion des politiques communes, plus à même de répondre aux défis de la mondialisation et plus déterminée dans l’affirmation de son rôle dans le monde, nous appelons à reprendre le chemin des réformes de l’Union, y inclus celle des Institutions.

Les Institutions ne constituent pas une fin en soi : elles régissent et assurent le fonctionnement de l’Union. Les Institutions conçues pour 15 Etats membres ne peuvent pas être valables pour une Union de 27 pays. Leur adaptation est indispensable pour que l’Union élargie puisse répondre aux attentes des citoyens. Bien plus, l’immobilisme dans un environnement en mouvement signifierait perdre du terrain et se montrer incapable d’affronter les défis présents et futurs.

Sans réformes, non seulement l’élargissement aux pays européens qui aspirent à nous rejoindre sera impossible et l’approfondissement nécessaire restera un vœu pieux, mais la gestion elle-même d’une Union à 27 deviendra de plus en plus difficile, les politiques communes moins efficaces et les citoyens plus sceptiques à l’égard de la capacité de l’Union de trouver des réponses appropriées à leurs problèmes.

Nous appelons, après la pause de réflexion qui a suivi l’échec des référendums français et néerlandais, à reprendre de manière décisive la réflexion et l’action en matière de réformes.

L’objectif devrait être de conserver toutes les améliorations indispensables apportées aux Traités existants telles qu’elles ont été adoptées par tous les gouvernements de l’Union, tout en apportant les éclaircissements propres à apaiser les inquiétudes qui se sont manifestées.

Nous appelons à conserver l’intégralité des Parties I et II du Traité qui n’ont pas fait l’objet de critiques majeures et qui sont indispensables au bon fonctionnement de l’Union ;

Nous appelons à clarifier les points de la Partie III, s’il en existe, au besoin par l’adjonction de déclarations ou de protocoles additionnels ;

Nous appelons enfin à un sursaut politique de toutes les parties concernées pour que le processus nouveau soit conclu lors de l’élection du nouveau Parlement Européen au printemps 2009.

Carlo Azeglio Ciampi
Valéry Giscard d’Estaing
Joschka Fischer
Jorge Sampaio
Costas Simitis
Helmut Schmidt
Enrique Barón Crespo

En savoir plus :

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La Constitution européenne fait à nouveau débat - Touteleurope.fr

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