The Antiglobalisation and the European Union : Critics of Europe, par Donatella Della Porta
Notre Europe - Policy paper n°22 - 25/07/06
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Donatella Della Porta, professeur de sociologie à l’Institut d’études européennes de Florence, interroge dans cette étude l’attitude des sympathisants altermondialistes à l’égard de la construction européenne. Pour l’auteur, ceux qui se réclament de cette mouvance ne sauraient entrer dans la catégorie traditionnelle des eurosceptiques nostalgiques de l’Etat nation. On devrait plutôt parler à leur égard de “pro-européens critiques” .
La plupart d’entre eux ne sont pas opposés à l’émergence d’une entité européenne aux pouvoirs étendus mais critiquent les politiques européennes menées actuellement, d’inspiration “néo-libérale” . Ils en appellent à une “Europe sociale” dont l’émergence serait favorisée par des réseaux transeuropéens de citoyenneté. Donatella Della Porta conclut de l’émergence de cette catégorie d’acteurs que le débat sur l’Europe ne porte plus vraiment sur le processus d’intégration européenne en lui-même, mais sur le contenu et la forme de cette intégration.
Dans un commentaire de cette étude, le politologue Zaki Laïdi relativise ces résultats à partir de ses propres observations sur l’altermondialisme français. Selon lui, “l’étanchéité entre ‘critique de l’Europe réelle’ et euroscepticisme ne serait pas si nette” , car il existerait, notamment au sein du mouvement ATTAC, une réelle hostilité à l’Europe telle qu’elle s’est faite depuis 1957.