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[Le Récap’] Brexit, budget italien et élections européennes… les 3 infos de la semaine à retenir

Si les négociations du Brexit apparaissent chaque jour un peu plus dans l’impasse, la Première ministre britannique Theresa May a tenté de rassurer ses troupes divisées, lors du congrès des tories cette semaine. L’Italie doit quant à elle affronter l’ire de la zone euro et la peur des marchés financiers. En cause : son projet de budget jugé trop déficitaire. Enfin, l’ex-Premier ministre finlandais Alexander Stubb est désormais le second candidat déclaré pour prendre la tête de liste PPE pour les élections européennes de mai 2019. Pierre Moscovici, lui, renonce à être candidat sous les couleurs du PS.

Les Unes du Daily Telegraph et du Times, le 4 octobre 2018
Les Unes du Daily Telegraph et du Times, le 4 octobre 2018 - Crédits : Kiosko

Theresa May reste optimiste quant à un accord sur le Brexit

Quelques jours après le Labour, qui s’est réuni à Liverpool, le Parti conservateur britannique a tenu son congrès annuel, du 30 septembre au 3 octobre, à Birmingham. Celui-ci a été marqué par d’intenses tensions, la cheffe du gouvernement étant de plus en plus décriée dans ses propres rangs pour sa gestion des négociations pour le Brexit. Sujet notoire d’accrochage : la question de l’appartenance au marché unique européen. Les organisations patronales britanniques, traditionnellement proches du Parti conservateur, veulent conserver ce lien avec l’UE, apparaissant en totale opposition avec les plus farouches Brexiters.

En clôture du congrès des conservateurs, Theresa May a assuré le spectacle, arrivant sur l’estrade sur une musique d’Abba. Elle s’est montrée sûre d’elle et confiante pour la suite des négociations. Mme May a appelé les militants à rester unis autour du “gouvernement raisonnable et patriote dont ce pays a besoin” , et donc à ne pas se tourner vers les propositions nettement plus offensives de Boris Johnson. Elle a aussi relancé son plan de Chequers, désigné comme une “feuille de route qui sera profitable au Royaume-Uni” , mettant de côté le rejet dudit plan par l’UE au sommet de Salzbourg du 20 septembre.

Mardi 2 octobre, en parallèle du congrès des tories, la Première ministre britannique a présenté une loi sur l’immigration pour l’après-Brexit. “Quand nous quitterons [l’Union européenne], nous mettrons en place un système d’immigration qui met fin, une fois pour toutes, à la libre circulation” , a-t-elle déclaré via un communiqué.

Il est donc prévu de ne faire aucune différenciation entre les citoyens issus de l’Espace économique européen et les autres, et les critères de sélection seront avant tout économiques. Un certain niveau de revenu sera à attester, tout en faisant en sorte que les nouveaux arrivants ne prennent pas un emploi qui pourrait être occupé par un Britannique. C’est un rapport du Comité consultatif sur les migrations (CAM), qui a servi de base de travail pour l’écriture de cette loi.

Italie : le budget de la discorde

Drapeau de l'Italie et le l'UE - Crédits : GoodLifeStudio / iStockDrapeau de l’Italie et le l’UE - Crédits : GoodLifeStudio / iStock

Alors que la Commission européenne attend les projets de budget des Vingt-Huit pour l’année 2019 d’ici au 15 octobre, les échanges ont été musclés entre Rome et Bruxelles cette semaine. En cause : l’annonce, jeudi 27 octobre, d’un “budget du peuple” , comprenant un déficit public de 2,4% du PIB par le gouvernement italien. Ce budget, jugé “hors des clous” par le commissaire européen à l’Économie Pierre Moscovici, a pour objet d’honorer certaines promesses de campagne de la coalition entre la Ligue (extrême droite) et le Mouvement 5 étoiles (M5S, populiste et “antisystème”).

L’Italie a ainsi été pointée du doigt lors d’une réunion de l’Eurogroupe, le 1er octobre au Luxembourg. Pour les ministres des Finances de la zone euro, le projet de budget n’est pas compatible avec les règles fixées. L’Italie, dont la dette est de 131% de son PIB, ne peut, selon eux, se permettre un tel déficit.

Toute la semaine, les marchés financiers ont semblé proches de s’emballer, augmentant le taux d’emprunt de l’État, et donc la charge de sa dette. Un climat de tension encore alimenté par Claudio Borghi, le spécialiste des questions économiques de la Ligue, qui s’est déclaré “persuadé que son pays réglerait la plupart de ses problèmes s’il avait sa propre monnaie nationale” , obligeant le vice-Premier ministre Luigi Di Maio (M5S) à rappeler publiquement qu’une sortie de la zone euro n’était absolument pas envisagée.

En définitive, l’Italie a en partie cédé sous la pression européenne : le déficit “devrait être de 2,1% en 2020 et 1,8% en 2021″ , a fait savoir le gouvernement. Le ministre de l’Économie Giovanni Tria a quant à lui affirmé que ce budget allait permettre de diviser par deux l’écart entre le taux de croissance italien et le taux de croissance européen, visant une progression du PIB de 1,5% dès l’année prochaine.

Élections européennes : candidats et non-candidats

Alexander Stubb, Emmanuel Macron et Pierre Moscovici - Crédits : Daina Le Lardic, Marc Dossmann / Parlement européenAlexander Stubb, Emmanuel Macron et Pierre Moscovici - Crédits : Daina Le Lardic, Marc Dossmann / Parlement européen

Les élections européennes de mai 2019, pour leur part, sont encore éloignées et la campagne ne bat pas encore son plein. Mais le monde politique continue de s’organiser et de se positionner.

Le 5 septembre, c’est l’Allemand Manfred Weber, membre du Parti populaire européen (PPE, droite), qui a le premier officialisé sa candidature pour être le Spitzenkandidat (tête de liste) de son groupe politique, et ainsi briguer la succession de Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne. Depuis le 2 octobre, M. Weber a un concurrent : l’ex-Premier ministre finlandais Alexander Stubb. Membre du Parti de la coalition nationale (Kokoomus, droite) finlandais, M. Stubb a siégé au Parlement européen sous la bannière du PPE entre 2004 et 2008 et a également occupé le poste de ministre des Affaires étrangères. Alors que M. Weber veut éviter une érosion du PPE, quitte à faire certaines concessions à la droite radicale, son adversaire finlandais cherche à se démarquer, estimant que “la mère de toutes les questions est celle des valeurs” . Aussi, “il se dit prêt à écarter Viktor Orban du PPE si le respect des droits n’est pas garanti en Hongrie” [Les Echos]

Le président français Emmanuel Macron a quant à lui accordé un entretien au Journal du Dimanche, publié le 29 septembre. Le chef de l’État s’est exprimé sur de nombreux sujets, et notamment sur les élections européennes. Il y exprime son souhait de directement participer à la campagne. “Je m’impliquerai, car je crois à une campagne pour une Europe de l’ambition et de l’avenir, des démocrates et des progressistes” , a-t-il expliqué. Par cette déclaration, M. Macron confirme donc sa volonté de prendre la tête d’un courant progressiste, en opposition binaire avec les populistes, que représenteraient Viktor Orban ou Matteo Salvini. En revanche, le président n’a pas apporté de précisions sur son programme concret.

Plusieurs partis politiques vont chercher à contester l’angle du progressisme adopté par Emmanuel Macron. C’est notamment le cas du Parti socialiste (PS), même si ce dernier peine à trouver une personnalité qui puisse mener sa campagne. Après le refus du Belge Paul Magnette de prendre la tête de la liste, c’est au tour du commissaire européen à l’Économie Pierre Moscovici de renoncer à occuper ce poste. L’ancien ministre du gouvernement Ayrault a expliqué, jeudi 4 octobre dans un entretien pour Le Monde, que “les conditions d’une candidature n’étaient pas réunies” . Rien d’étonnant pour l’éditorialiste politique et directeur de la rédaction de Libération Laurent Joffrin, qui estime peu compatible le “programme plus rouge que rose” du PS avec “Pierre Moscovici, qui incarne une forme de social-libéralisme” .

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