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Quel est l’objectif de l’Année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale ?
L’objectif premier de l’Année européenne est de faire prendre conscience de la gravité du problème de la pauvreté dans chaque État membre de l’Union européenne et de sensibiliser à la situation de populations « oubliées » et inaudibles. Nous devons déployer de nouvelles politiques et faire de nouveaux efforts pour aborder les problèmes, en particulier dans le contexte de la crise économique.
Concrètement, que peut faire l’Union européenne pour lutter contre la pauvreté ? Cette bataille ne revient-elle pas aux gouvernements nationaux ?
C’est exact, mais pour certaines attentes et demandes légitimes, l’Union européenne peut apporter sa contribution dans le cadre de la lute contre la pauvreté. Ce que nous pouvons faire en particulier, c’est coordonner les actions des États membres, les soutenir avec des moyens financiers mais aussi avec une réflexion et la diffusion des bonnes pratiques.
Un de vos objectifs est de lutter contre la pauvreté en créant des emplois, comment allez-vous procéder en pleine crise économique ?
La crise est probablement derrière nous mais nous ne sommes pas encore en phase de pleine reprise.
Il faut compter, cette année encore, sur une augmentation du chômage, probablement dans tous les États de l’UE. Avec la consolidation budgétaire qui se prépare pour les années à venir, la situation sera extrêmement difficile et c’est pourquoi nous devons concentrer les ressources disponibles telles le Fonds social européen sur le soutien à la création d’emplois ou, si possible, à la conservation des emplois existants.
Sur la question de l’exclusion, quelles mesures pourraient être prises pour la population rom ?
L’Union européenne a commencé à se préoccuper du peuple rom ces cinq dernières années en raison de l’élargissement. Nous voulons nous assurer qu’il est clair pour tous qu’il s’agit d un problème de dimension paneuropéenne. Dans divers domaines tels que l’emploi, le logement, la santé et l’éducation, nous devons mettre en œuvre des programmes spécifiquement ciblés sur les communautés où vivent les Roms. Cette population n’est pas seulement victime de discrimination, mais, dans certains cas, de ségrégation. La situation est explosive dans certains États membres et une action spécifique y est nécessaire. La Commission est prête à apporter son soutien en coordonnant les efforts de ces États membres, mais aussi en apportant des moyens financiers, comme cela a été le cas pour le logement la semaine dernière.
Pensez-vous qu’il sera possible d’arriver à un accord sur la directive temps de travail ?
Nous avons un engagement vis-à-vis de la directive temps de travail. Les parties intéressées et les États membres n’étant jamais parvenus à un accord malgré plusieurs tentatives, il nous faut ouvrir un nouveau chapitre.
Avant toute initiative législative, cependant, il est nécessaire de lancer un nouveau dialogue social qui tienne compte de l’ensemble des évolutions du marché : le monde du travail et de l’emploi s’est radicalement transformé ces vingt dernières années. Lorsque nous aurons une vision claire, que nous aurons tiré les enseignements de la crise et que nous aurons procédé à une évaluation complète de l’impact social, nous pourrons reconsidérer la question et envisager la suite.
Bien entendu, chaque État membre a ses intérêts spécifiques, en matière législative en particulier. Il appartient a la Commission de mener les négociations, de parvenir à une entente et, dans la mesure du possible, d’avancer.
La deuxième Commission Barroso se préoccupera-t-elle plus de la politique sociale ?
La crise économique change la donne. Avec l’expérience de l’an dernier, nous savons tous que la priorité accordée à la question du chômage et de l’exclusion sociale doit être bien plus élevée.
En savoir plus :
Dossier spécial sur Touteleurope.fr : l’année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale
Site de la Commission européenne sur l’année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale