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Jour J pour la désignation des nouveaux postes à la tête de l’UE

La réunion du Conseil européen de ce soir promet d’être longue et difficile pour les chefs d’Etats et de gouvernements. A l’ordre du jour, le casse-tête des nominations aux nouvelles fonctions créées par le traité de Lisbonne.

La liste des candidats s’allonge

Le suspens reste entier quant aux nominations aux postes de Président du Conseil européen et de Haut Représentant pour les Affaires étrangères. La liste des noms ne rétrécit pas et même, au dire de certains dirigeants, elle se rallonge avec des ajouts de candidats à la dernière minute. Le ministre espagnol Miguel Moratinos a été proposé hier pour le poste de Haut Représentant. La présidence suédoise a continué la “diplomatie téléphonique” toute la journée hier pour tenter de cerner les positions de chacun et de présenter une liste raccourcie au dîner des chefs d’Etats.

Selon la formule habituelle, “nothing is agreed, until everything is agreed” , chaque pièce du puzzle des nominations devrait être décidée avant d’arriver à un accord global. Le choix des commissaires aura une influence sur les postes clés car le Haut Représentant sera également Vice-Président de la Commission européenne et commissaire pour les Affaires extérieures. Le Haut Représentant aura à son tour une incidence sur le choix du Président du Conseil européen car il s’agira de trouver un équilibre en droite et gauche, petit et grand pays, Est et Ouest et bien sûr de prendre en compte la parité homme / femme. Les permutations et suppositions sont stupéfiantes.

Durée du mandat : deux ans et demi renouvelable une fois. Nomination : élu par les 27 chefs d’Etat et de gouvernement.
Rôle : il définit les orientations et les priorités politiques générales. Il préside et anime les travaux du Conseil. Il assure la représentation extérieure de l’Union.

La côte des femmes remonte


Depuis quelques jours la question du genre retient l’attention des politiques et des médias. En effet, sur les 27 futurs commissaires seuls cinq (l’Irlande, le Luxembourg, la Suède, la Chypre et la Bulgarie) sont, à ce jour, sûrs d’être des femmes. Alors que certains chefs d’Etat hésitent encore sur le choix de leur commissaire, José Manuel Barroso leur a écrit pour les encourager à respecter la parité homme/femme dans leur choix de candidat. Le Premier ministre irlandais Brian Cowen, expliquant le choix de Máire Geoghegan-Quinn, a dit vouloir répondre à l’appel de M. Barroso. D’autres politiques pourront faire de même afin d’éviter des auditions houleuses et le risque d’un vote censure au Parlement européen.

Diana Wallis, (députée européenne ALDE), organise au niveau du Parlement européen une campagne en faveur des femmes. Selon elle “ce processus de nomination sent la vielle Europe, celle où les hommes décident pour nous, à part dans des arrières-salles enfumées ” . Elle estime qu’il existe un vrai risque de vote de censure de la part du Parlement européen si moins de huit femmes sont nommées aux postes de commissaires et si aucune femme n’est choisie pour le poste de Président du Conseil européen ou Haut Représentant.

En effet, il ne manque pas de candidates de qualité pour les deux postes. Une campagne très soutenue dans la presse et sur la toile fait connaître le profil de ses femmes européennes. Vaire Vike-Freiberga s’est dotée d’un véritable site de campagne et multiplie les tribunes et entretiens dans les grands médias européens. Elle est omniprésente dans la presse française depuis quelques jours. On peut s’interroger surs les raisons de la couverture de cette candidate en France qui trouve un écho moindre ailleurs en Europe. Cherche-t-elle à influencer le choix du candidat franco-allemand qui serait le Premier ministre belge M. Herman Van Rompuy ? Selon le blog de Jean Quatremer, la Chancelière allemande Angela Merkel pourrait se rallier à la candidate lettone lors d’un deuxième tour si la candidature belge ne réussit pas à atteindre la majorité qualifiée.

Le Royaume Uni mène-t-il le jeu ?


Le manque de transparence de la procédure alimente les polémiques et la nomination du Président du Conseil et du Haut Représentant ne semble pas être à la hauteur des attentes créées par le traité de Lisbonne. Selon les eurodéputés, cette procédure aurait pu se faire autrement que dans l’opacité absolue. Daniel Cohen-Bendit regrette que les députés n’aient pas auditionné les candidats potentiels.

Toutefois, le traité de Lisbonne prévoit une élection par les Chefs d’Etats et de gouvernements à la majorité qualifiée. Selon la presse britannique, le Royaume-Uni mettra un véto à la nomination d’un candidat des Benelux jugé trop fédéraliste à son goût. Les candidatures d’Herman Van Rompuy et Jean-Claude Juncker auront alors des difficultés à réunir un nombre de voix suffisant. Ce véto britannique profitera-t-il à la candidature de Vaira Vike Freiberga ?


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