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Hélène Flautre : “Les droits de l’Homme et la démocratie sont un fondement de la politique extérieure de l’Union européenne”

Dans un entretien accordé à Touteleurope.fr, Hélène Flautre, députée européenne (Verts), décrypte les moyens dont dispose le Parlement européen dans le domaine des droits de l’Homme. La présidente de la sous-commission des droits de l’Homme commente également l’idée d’un projet d’Union méditerranéenne.

Quels sont les moyens du Parlement européen en ce qui concerne la défense des droits de l’Homme ?

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(Durée : 4 minutes 45″)

Extraits de l’entretien

Il y a deux modes d’actions principaux. Le premier est de mettre la pression sur le Conseil de l’UE et sur la Commission européenne, parce que le Parlement européen a peu de pouvoir législatif direct sur ces questions. Notre objectif est donc d’alerter, de mettre à l’ordre du jour de l’agenda politique, par exemple lors de grandes rencontres au sommet entre l’UE et un pays tiers, la question des droits de l’Homme et de l’étayer avec un maximum d’éléments fiables et d’objectifs qui recoupent des informations qui peuvent circuler dans des rapports provenant par exemple des ONG.

La deuxième façon d’intervenir est de développer notre propre activité parlementaire. Les députés européens sont aussi des diplomates quand ils se déplacent dans les pays tiers. Il faut faire en sorte que ces parlementaires soient les mieux préparés pour aborder les questions des droits de l’Homme avec leurs interlocuteurs.

Il existe également le Prix Sakharov. Décerné chaque année par le Parlement européen, ce prix a été remis cette année à M. Osman, avocat soudanais né au Darfour. Celui-ci enregistre de façon méticuleuse les plaintes des nombreuses victimes des violations massives des droits de l’Homme au Darfour.
Il faut souligner le travail des députés européens qui se sont mobilisés sur la question du Darfour, en adoptant notamment quatre résolutions.


Quels sont les modes d’action du Parlement européen en ce qui concerne la défense des droits de l’Homme ?

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(Durée : 2 minutes 01″)

Extraits de l’entretien

Notre base d’action est l’article 11 du Traité de l’Union. Celui-ci dispose que les droits de l’Homme et la démocratie sont un fondement de la politique extérieure de l’Union européenne. En pratique, ce principe est appliqué dans des articles qui sont négociés avec les pays tiers lorsque nous négocions des accords de partenariat, d’association ou de coopération. Des clauses démocratiques obligent à élaborer des objectifs en matière de droits de l’Homme et de garantir que les pays avec lesquels nous sommes en coopération ne dérogent pas aux standards internationaux.

Evidemment, il ne suffit pas d’avoir une jolie clause dans un bel accord pour avoir une politique efficace et cohérente en matière de droits de l’Homme et c’est là tout le défi de la politique de l’UE. Il faut avoir une façon de travailler très cohérente, très tenace, avec des objectifs clairs, que l’on peut évaluer, et c’est souvent le message que le Parlement européen fait passer auprès de la Commission européenne et du Conseil de l’UE.

Il est souvent reproché à l’UE de mener une politique de l’UE qui serait à deux poids deux mesures, c’est-à-dire qui n’aurait pas le même niveau d’exigence en fonction du pays avec lequel l’UE discute, selon les intérêts stratégiques, énergétiques ou commerciaux.

La politique propre de l’UE s’incarne aussi à travers des lignes directrices, ce sont des recommandations pressantes, qui sont données à toutes les ambassades des Etats de l’UE dans le monde, en vue de développer une politique active pour protéger les défenseurs des droits de l’Homme.


Que pensez-vous de l’idée d’Union méditerranéenne ?

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(Durée : 1 minutes 21″)

Extraits de l’entretien

Le projet qui a été avancé par le président français s’est fait dans un contexte électoral. C’était assez maladroit, tout le monde entendait que c’était une façon d’associer la Turquie dans un autre processus que celui de la prospective d’adhésion. Le projet a donc été un peu entaché à l’origine.

Si l’idée de projet d’Union méditerrannéenne est de ‘renforcer les relations entre l’Europe et les pays de la méditerranée’, il n’y a pas beaucoup de monde dans l’Union qui ne serait pas d’accord.

Nous avons aujourd’hui un processus qui s’appelle le processus de Barcelone, qui au-delà de ses limites a le mérite d’exister car il instaure un cadre juridique et politique régulier. Si l’Union méditerranéenne devient la volonté de dynamiser le processus de Barcelone, alors ce sera une idée intéressante.


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