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Consultations citoyennes : Emmanuel Macron lance les débats et veut parler aux eurosceptiques

C’est depuis Epinal (Vosges) qu’Emmanuel Macron a choisi de lancer les Consultations citoyennes sur l’Europe, le soir du mardi 17 avril. Pendant plus de deux heures, le chef de l’Etat a personnellement répondu aux questions du public et décliné sa vision pour l’avenir de l’UE, à un an des prochaines élections européennes.

Emmanuel Macron à Epinal le mardi 17 avril, pour le premier débat en France sur les Consultations citoyennes.
Emmanuel Macron à Epinal le mardi 17 avril, pour le premier débat en France sur les Consultations citoyennes. Crédits : Twitter / @NathalieLoiseau

Pour Emmanuel Macron, le mardi 17 avril a été consacré à une intense séquence européenne. Après s’être rendu pour la première fois au Parlement européen depuis son élection à la présidence de la République le matin, le chef de l’Etat a gagné Epinal le soir pour lancer les Consultations citoyennes sur l’Europe. Une promesse de campagne et un projet destiné à susciter le débat partout sur le territoire français et dans 26 autres Etats membres de l’UE, à l’approche des élections européennes de mai 2019.

Le choix de la préfecture des Vosges comme lieu de lancement de ces consultations, qui se dérouleront jusqu’en octobre prochain, ne relève évidemment pas du hasard. En effet, dans ce département, le Front national est arrivé en tête au 1er tour de la dernière élection présidentielle, puis a obtenu un score de 11 points supérieur à celui réalisé à l’échelle nationale (45% des voix) au second tour. Ainsi M. Macron a préféré un territoire qui n’est pas acquis à la cause européenne, dans une stratégie plus globale de (re)connexion avec les régions plus rurales du pays.

L’ombre de Philippe Séguin

En outre, comme le président l’a lui-même rappelé dans son court discours qui a précédé les débats avec la salle, la ville d’Epinal fut également celle de Philippe Séguin, maire de 1983 à 1997. Figure de proue du “non” au référendum sur le traité de Maastricht et de la droite gaulliste et souverainiste, l’ancien président de l’Assemblée nationale et de la Cour des comptes, décédé en 2010, était éloigné de la conception européenne d’Emmanuel Macron, mais n’en demeure pas moins une source d’inspiration. De fait, le chef de l’Etat entend s’inspirer des débats passionnés de 1992, dont l’acmé fut la confrontation entre M. Séguin et François Mitterrand, alors président de la République et premier défenseur du “oui” à Maastricht. Objectif : générer un nouveau débat d’idées animé et sans tabou sur l’Europe au moment où l’édifice est contesté un peu partout sur le continent.

C’est en tout cas ce que le président aura essayé de faire valoir au cours de ses échanges avec les participants. Ces derniers auront d’ailleurs pris au mot le chef de l’Etat, l’interrogeant sur des thèmes aussi divers que le programme Erasmus, la politique étrangère et de défense, la politique agricole commune et même la politique spatiale européenne.

Alexandre, 10 ans

Il n’y aura eu au fond que peu de questions pièges ou de points de vue réellement eurosceptiques. Plutôt un débat policé et courtois entre des citoyens peut-être un peu impressionnés et un président intarissable, au point de parfois paraître professoral. L’intervention la plus singulière sera plutôt venue du plus jeune participant de l’événement, un jeune garçon nommé Alexandre, âgé de 10 ans et curieux de savoir quand les citoyens de l’UE pourront avoir une même carte d’identité européenne. Sans se départir, Emmanuel Macron lui a répondu que leur création n’était pas inenvisageable pour la prochaine législature 2019-2024… non sans avoir au préalable passé en revue les enjeux de la politique migratoire européenne.

Ici réside d’ailleurs probablement la clé de la réussite des Consultations citoyennes qui, pour atteindre leur objectif, devront parvenir à susciter l’implication de publics moins avertis et surtout moins bienveillants à l’égard de l’actuelle politique européenne. Cela, le chef de l’Etat semble l’avoir compris. En atteste sa volonté mardi soir de ne pas clore les discussions avec une question d’une militante de la République en marche, mais plutôt avec l’intervention de deux personnes aux opinions plus sceptiques sur l’action de l’UE.

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