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Biographie : Herman Van Rompuy

Successivement ministre du Budget, Vice-Premier ministre, président de la Chambre des représentants de Belgique puis Premier ministre, Herman Van Rompuy fut le premier président permanent du Conseil européen. Il fut également président du Sommet de la zone euro. M. Van Rompuy est considéré comme un intellectuel discret, attaché au compromis.

Vie et carrière politique

Né le 31 octobre 1947 à Etterbeek (Belgique), Herman Van Rompuy, fils d’un professeur d’économie, a effectué ses études secondaires au collège Sint-Jan-Berchmans de Bruxelles avant d’obtenir un baccalauréat en philosophie à Louvain. En 1968, il est licencié en philosophie, avant d’obtenir le diplôme de docteur en sciences économiques, avec grande distinction, en 1971.

D’abord attaché au centre d’études de la Banque nationale de Belgique de 1972 à 1975, Herman Van Rompuy occupe ensuite la fonction de conseiller pour le Premier ministre belge Léo Tindermans de 1975 à 1978 et pour le ministre des Finances Gaston Geens de 1978 à 1980. C’est à partir du milieu des années 1980 qu’il entre à la direction de son parti : le Christelijke Volkspartij (parti populaire chrétien - CVP), devenu en 2001 le Christen-Democratisch en Vlaams (parti chrétien et démocrate flamand - CD&V).

De 1980 à 1988, Herman Van Rompuy est professeur à la Haute Ecole économique flamande de Bruxelles, parallèlement à sa fonction de président d’arrondissement de Bruxelles-Halle-Vilvoorde. A partir de 1988, il devient président du CVP, et ce jusqu’en 1993. La même année, il obtient son premier poste ministériel en tant que ministre du Budget et assume ces fonctions jusqu’en 1999 lorsque son parti perd les élections législatives au profit de la coalition “arc-en-ciel” menée par Guy Verhofstadt.

Appartenant désormais à l’opposition, M. Van Rompuy devient député et le reste jusqu’en 2008. En juillet 2007, il est nommé président de la Chambre des représentants. En 2004, il est nommé ministre d’Etat, poste honorifique donnant droit à une compétence consultative auprès de la Couronne. Albert II de Belgique le nomme d’ailleurs “explorateur” puis “conciliateur” pour résoudre l’impasse de la formation du gouvernement.

Le 30 décembre 2008, il parvient à s’entendre avec les présidents des partis politiques flamands et wallons et il prête serment le jour même au château de Laeken : Herman Van Rompuy devient donc le 38e Premier ministre de son pays. Il restera en fonction jusqu’au 25 novembre 2009, soit un mandat de moins d’un an. En effet, M. Van Rompuy, favori des chefs d’Etats et de gouvernements de l’Union européenne pour occuper la nouvelle fonction de président du Conseil européen, est officiellement nommé le 19 novembre 2009, et doit donc quitter ses responsabilités nationales.

Carrière européenne

Parfois considéré comme le “sauveur” de la nation belge, la capacité à obtenir un consensus d’Herman Van Rompuy constitue un atout certain au sein d’une Union à 28. Choisi à l’unanimité lors d’une rencontre informelle du Conseil européen, il est nommé pour une durée de deux ans et demi à compter du 1er décembre 2009 (date d’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne) jusqu’au 31 mai 2012.

Préféré notamment à Tony Blair, Herman Van Rompuy est considéré comme “l’horloger des compromis impossibles” . Il parle le français et cultive une grande discrétion : une qualité qui a certainement plu aux grandes capitales européennes soucieuses de nommer une personnalité qui s’effacerait derrière le Conseil. Catholique, intellectuel, modéré, atlantiste, Herman Van Rompuy est également conservateur (la tendance politique majoritaire en Europe). Il décrit sa propre fonction comme celle d’un “facilitateur” alors que certains le perçoivent comme un spectateur ou un dictateur.

Propos choisis

“Chaque pays doit sortir victorieux des négociations. Une négociation qui débouche sur la défaite d’une des parties n’est jamais profitable. Je prendrai en considération les intérêts et les sensibilités de chacun. Même si notre unité est notre force, notre diversité demeure notre richesse.”

“Des membres de ma famille seront sur des listes (en Belgique). Celui qui veut voter pour un Van Rompuy aura toutes les chances de le faire. Fin 2014, c’est la fin de ma carrière politique.”

Dès ses premiers mois à la tête du Conseil européen, Herman Van Rompuy a entrepris des visites dans l’ensemble des Etats membres et a réuni les chefs d’Etat et de gouvernement afin d’aborder principalement l’orientation des politiques économiques. Ce fut le véritable début de son engagement dans la résolution de la crise économique et financière et la recherche d’un accord entre la France et l’Allemagne. Sous sa direction, le travail du Conseil européen a ainsi débouché sur le Mécanisme européen de stabilité et sur le Fonds européen de stabilité financière.

Avec la détérioration de la crise grecque, Herman Van Rompuy a été amené à réunir les chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro à deux reprises en 2011 afin d’adopter des mesures supplémentaires. Il a également réuni le Conseil européen en session exceptionnelle au moment de la crise libyenne en 2011 afin de discuter de la future intervention militaire.

Lors du Conseil européen des 1er et 2 mars 2012, Herman Van Rompuy, seul candidat à sa succession, a été nommé pour un second mandat de deux ans et demi par les dirigeants des 27 Etats membres de l’Union européenne (la Croatie n’était pas encore membre).

Ses capacités de compromis se sont montrées efficaces lors du Conseil européen qui s’est déroulé au mois de février 2013. Les discussions portaient alors sur l’adoption par le Conseil d’un Cadre Financier Pluriannuel (CFP) pour la période 2014-2020. Face à l’opposition entre la France et l’Allemagne d’un côté, et le Royaume-Uni de l’autre, M. Van Rompuy a réussi à faire adopter par les 27 chefs d’Etat et de gouvernement son projet de budget, estimé à 960 milliards d’euros de crédits d’engagement. Cette proposition a cependant été rejetée par le Parlement européen, qui souhaitait un maintien, voire une hausse des crédits communautaires par rapport à la période 2007-2013.

Il a annoncé le 17 mars 2013 qu’à l’issue de ses mandats de président du Conseil européen et de président du Sommet de la zone euro qui prennent fin le 30 novembre 2014, il prenait sa retraite politique. Les 28 chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE ont choisi le Polonais Donald Tusk pour prendre sa succession.

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