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Stavros Dimas : “Nous serons capables d’avoir une industrie compétitive, des voitures propres et bon marché”

© CIEStavros Dimas est commissaire européen chargé de l’Environnement. Interrogé lors de la Conférence de Paris sur la gouvernance écologique mondiale, le 2 février 2007 à Paris, M. Dimas s’est exprimé sur les nouvelles propositions de la Commission concernant les seuils des émissions de gaz produites par les véhicules.


La proposition de la Direction Générale Environnement d’établir de nouvelles normes d’émissions de gaz à effet de serre pour les automobiles a été retardée, et des divergences semblent persister sur ce point au sein du Collège des Commissaires. Comment la Commission compte-t-elle résoudre ce désaccord ?

Nous allons en discuter ce mercredi [7 février] à la Commission européenne. Je suis convaincu que nous allons trouver une solution. Celle-ci sera fondamentale en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre par les automobiles en Europe ; elle créera les conditions de la production de voitures propres et bon marché, pour le bénéfice des citoyens européens et pour lutter contre le changement climatique.

Nous avons un système unique à la Commission, très efficace, pour parvenir à un consensus au sein du collège de commissaires. Jusqu’à présent, la Commission Barroso a toujours trouvé un terrain d’entente. Ce sera le cas mercredi. L’objectif de limiter les émissions à 120g/km d’ici 2012 et le bénéfice environnemental qui en découle seront atteints.

Le Paquet Energie vise à obtenir une réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020. Comment peut-on atteindre cet objectif alors que de nombreux Etats membres ont déjà beaucoup de mal à remplir leurs engagements pour 2008 ?

Je suis convaincu que nous allons parvenir à atteindre nos objectifs grâce à de nouvelles mesures comme la réduction des émissions de gaz à effet de serre par les automobiles, à des plans nationaux d’allocations des quotas d’émissions (Pnac) plus stricts sur la période 2008-2012, et grâce à une série d’autres mesures que nous avons proposées dans le cadre de notre second programme européen de lutte contre le changement climatique.

Nous avons deux objectifs : celui de réduire de 8 % nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2012, fixé par les accords de Kyoto, et celui de réduire, d’ici 2020, nos émissions de 20 %.

Les dernières données montrent aujourd’hui que l’UE 15 a réduit ses émissions de 0,6 % par rapport à 1990 et que l’UE 25 a réduit de 5 % ses émissions par rapport à 1990. Je suis convaincu que nous atteindrons l’objectif global de réduction de 8 % de nos émissions que nous avons souscrit dans le cadre des accords de Kyoto.

Concernant l’objectif de réduction de 20 % d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020, la nouvelle génération d’automobiles, le fonctionnement amélioré de l’Emissions Trading System, l’objectif de produire 20 % d’énergie renouvelable en 2020, les objectifs d’efficacité énergétique et un usage accru des biocarburants nous aideront à atteindre notre objectif.

Pensez-vous qu’une réglementation plus stricte puisse contribuer au changement des mentalités sur les questions environnementales ? Y’a-t-il aujourd’hui à vos yeux une réelle prise de conscience de la part des citoyens ?

Il est nécessaire de réglementer lorsque les autres mesures ne permettent pas d’atteindre les objectifs fixés.

Il y a aujourd’hui une vraie prise de conscience des citoyens européens sur les préoccupations environnementales. Plusieurs éléments contribuent à ce changement de mentalités, comme les médias, qui montrent les effets négatifs du réchauffement de la planète, des contributions scientifiques comme le rapport Stern, le film d’Al Gore, les travail des ONG, l’implication de personnalités politiques comme Président de la République française ou l’intervention de personnalités du monde de l’environnement, comme Nicolas Hulot.

La Commission européenne a-t-elle déjà ouvert des consultations sur les questions environnementales ? Comment les citoyens européens peuvent-ils prendre part à ce débat ?

Nous avons un moyen permanent de consulter les citoyens, notamment par le biais d’Internet. Nous sommes à l’écoute de l’opinion des ONG, des agences spécialisées, des entreprises et des syndicats citoyens, mais aussi des citoyens, dont les positions sont pour nous précieuses.

Parmi les conclusions de la Conférence pour une gouvernance écologique mondiale, qui s’est tenue à Paris les 2 et 3 février, figure la proposition de créer une Organisation des Nations Unies de l’Environnement. Que pensez-vous de cette initiative ?

La proposition du Président de la République est très importante et l’Union européenne soutient ce projet. Il s’agit de créer une Organisation des Nations Unies de l’Environnement sur les fondements de l’actuel Programme des Nations unies pour l’Environnement (PNUE), basé à Nairobi.

Les questions environnementales pourraient ainsi bénéficier d’une voix plus forte, à égalité avec des organisations économiques internationales comme l’OMC.

Cette organisation permettra également un meilleur financement des questions d’environnement et rendra possible une coordination accrue des accords environnementaux internationaux et de l’activité d’institutions qui agissent aujourd’hui de manière indépendante.

Pensez vous que le siège de l’Organisation des Nations Unies de l’Environnement pourra être situé en France ?

Pour l’instant, le Programme des Nations unies pour l’environnement est basé à Nairobi. Cette question doit encore être discutée.

Propos recueillis le 02/02/07

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