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Rio+20 : un nouveau sommet de promesses ?

Vingt ans après le Sommet de la Terre fondateur de la première Conférence des Nations unies sur le développement durable, “Rio + 20”, se réunit du 20 au 22 juin à Rio de Janeiro (Brésil). Plus de 100 chefs d’Etat, des milliers de parlementaires, représentants locaux, mais aussi ONG, entreprises et syndicats seront présents à cette conférence internationale, dont le but est de relancer les négociations sur l’environnement. A ce jour, selon l’ONU : “le monde ne s’oriente toujours pas vers une voie durable” et depuis 1992 les conditions de la planète se sont aggravées.

Qu’est-ce que Rio+20 ?


En décembre 2009, l’Assemblée générale des Nations Unies a voté pour l’organisation d’une “Conférence des Nations Unies sur le Développement Durable” (CNUDD) à Rio de Janeiro.

Surnommée “Rio+20” , cette conférence se déroule 20 ans après le célèbre Sommet de la Terre. Présidée par le diplomate chinois Sha Zukang, la Conférence se penchera sur deux sujets principaux : l’ “économie verte dans un contexte de développement durable et d’éradication de la pauvreté” et “le cadre institutionnel pour un développement durable” .

Secrétaire général du sommet Rio+20, le diplomate chinois Sha Zukang est à la tête du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies. Il a été également ambassadeur de la Chine au bureau ONU de Genève.

Lors du vote sur Rio+20, l’Assemblée ONU a également institué un “comité préparatoire” qui s’est réuni trois fois et dont le rôle principal était de préparer le projet de texte final. Ce comité s’est réuni pour la première fois en mai 2010 à New York pour discuter des grands sujets de la conférence. La deuxième réunion a eu lieu en mars 2011 toujours dans la ville américaine, pour présenter l’embryon du projet de texte. Le comité s’est ensuite réuni à du 13 au 15 juin 2012 à Rio de Janeiro, pour aboutir à un projet final. .

Le document, intitulé “l’avenir que nous voulons” , est un texte d’environ 50 pages. Il a finalement été “mis au point par les Brésiliens, pays hôte, après que les négociations conduites pendant cinq mois par les Nations unies n’eurent pas abouti” , rapporte l’AFP. Cependant, mardi 19 juin 2012, le coordinateur des négociations, le Brésilien Luiz Alberto Figueredo a averti que le texte reflétera les divergences existantes entre les participants.

Ce document final, qui devra être ratifié par les 193 pays membres de l’ONU, pourrait donc ne pas être à la hauteur des défis environnementaux. Selon l’agence de presse italienne ANSA, ce texte se limiterait, dans ses deux premiers chapitres, à répéter les principes déjà approuvés en 1992.

La mission de la délégation européenne à Rio


L’Union européenne sera présente à Rio+20. M. Barroso, le président de la Commission européenne, M. Potocnik, le commissaire à l’environnement, Mme Hedegaard, la commissaire à l’action climatique, et M. Ciolos, le commissaire à l’Agriculture et au développement rural, feront partie de la délégation européenne.

Dans le document que la Commission a adressé aux autres institutions européennes, l’exécutif de l’Union souligne l’importance d’un plus fort engagement international dans le développement durable. En Europe, affirme la Commission, 2,5% du PIB est produit par l’éco-industrie, qu’il s’agisse de qualité de l’air, de l’eau, de protection de la biodiversité ou du contrôle des émissions de gaz. Plus de 3,4 millions de personnes sont employées dans ce secteur.

Cependant, beaucoup de travail reste à faire. Par exemple, en 2050, poursuit la Commission européenne, l’agriculture mondiale devra être en mesure de nourrir 9 milliards de personnes, tout en utilisant moins de ressources et en étant moins polluante. Aujourd’hui, le secteur agricole consume le 70% de l’eau disponible et produit 13% des gaz à effet de serre.

A Rio, la délégation européenne souhaite proposer un plan “ambitieux” et des actions “concrètes” , basées sur “des cas de bonne conduite” . Elle veut également introduire un mécanisme pour le contrôle et la promotion de ces objectifs. L’Europe va notamment présenter sa stratégie “Europe 2020” , inaugurée en 2010. Ce plan prévoit cinq objectifs principaux : la réduction de 20% des émissions de gaz à effet de serre, le développement de 20% des énergies durables, et l’augmentation de 20% de l’efficacité énergétique, l’augmentation des dépenses en recherche et développement (jusqu’à 3% du PIB de l’UE), un taux d’emploi d’au moins 75% parmi les 20-64, la réduction de l’abandon scolaire, et l’éradication de la pauvreté (diminution de 20 millions des personnes à risque pauvreté).

Le temps de passer des paroles aux actes


Alors que les gouvernements s’apprêtent à répéter les engagements pris en 1992, le monde reste encore loin de la célèbre “voie durable” . Selon le PNUE, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, la plupart des objectifs annoncés depuis 20 ans à niveau international n’a pas été mis en œuvre.

Le cinquième rapport du PNUE (GEO-5) dresse un bilan inquiétant de la planète : sur 90 “objectifs environnementaux” , seuls 5 ont enregistré des progrès remarquables (entre autres, la réduction de la pollution marine, et l’élimination du plomb des carburants). Une autre quarantaine a enregistré “quelque pas en avant” (la lutte à la déforestation, ou encore l’élargissement des zones protégées). Par contre, rien n’a été fait pour 24 projets sur lesquels la communauté internationale s’était engagée. Ils concernent notamment les populations de poissons, la siccité, la désertification et les coraux.

Le directeur du PNUE a affirmé que “si les tendances actuelles continuent, les gouvernement devront faire face à des dégâts et à une dégradation sans précédents” . Il est possible, selon Achim Steiner, d’améliorer la situation d’ici 2050 si les Etats respectent les engagements pris et si l’on se donne des objectifs concrets et ciblés. “Il est temps” , a dit M. Steiner, “d’abandonner cette paralyse de l’indécision et de passer aux faits” .

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