“Emmanuel Macron, qui entend se présenter sur la scène internationale comme le ‘fer de lance du combat’ pour la protection de la biodiversité, accueille lundi à l’Elysée un sommet mi-virtuel mi-présentiel sur le sujet” , indique Libération. En raison de la pandémie, de nombreux sommets internationaux ont dû être annulés en 2020. L’Elysée souhaite donc “remobiliser tout un ensemble d’acteurs sur ces sujets fondamentaux” avant les prochains événements qui jalonneront l’année 2021 : “Congrès mondial de la nature (UICN) désormais prévu en septembre à Marseille, puis […] à l’automne […] trois COP de l’ONU : la COP de lutte contre la désertification, la COP 15 pour la protection de la biodiversité à Kunming (Chine) et la COP 26 sur le changement climatique à Glasgow (Royaume-Uni)” [Libération].
“On y attend du beau monde : le prince Charles, la chancelière allemande Angela Merkel, mais aussi le président de la banque mondiale, celui du Costa Rica, le Premier ministre canadien… essentiellement en distanciel, pandémie oblige” , liste Le Parisien. Les institutions européennes ne seront pas en reste avec la présence des présidents du Conseil européen Charles Michel et de la Commission européenne Ursula von der Leyen, qui interviendra sur le thème “l’Europe face aux enjeux de l’agroécologie” .
4 grands thèmes et un projet phare
Chaque personnalité sera amenée à proposer des engagements ou des initiatives “autour des quatre thèmes de la conférence : protection des écosystèmes terrestres et marins ; promotion de l’agro-écologie ; mobilisation des financements ; lien entre déforestation, préservation des espèces et santé humaine” , précise La Tribune. Un dernier thème plus que jamais d’actualité “alors que la pandémie de Covid-19 illustre l’inquiétante multiplication des zoonoses, maladies qui passent de l’animal à l’homme” [Le Monde]. Au-delà de l’actuelle crise sanitaire, la problématique devrait d’ailleurs se faire de plus en plus pressante dans les années à venir. “De fait, le monde connaissait une pandémie tous les cent ans avant 1900. Nous en avons déjà identifié six depuis le début du XXe siècle, ça s’accélère. La connectivité mondiale fait qu’une émergence peut rapidement se transformer en une pandémie” , affirme Benjamin Roche, biologiste à l’Institut de recherche et de développement dans L’Humanité.
Un enjeu d’autant plus important qu’outre le bilan humain, la pandémie de coronavirus a déjà couté très cher à l’économie mondiale. “En octobre, le Fonds monétaire international (FMI) a estimé la récession économique mondiale à -4,4 % en 2020″ , souligne Euractiv. “Investir dans la recherche et la protection des écosystèmes demande beaucoup moins de ressources financières” , argumente de son côté Benjamin Roche [L’Humanité]. La question du choix des domaines d’investissements prioritaires sera au centre des attentions puisque le sommet “ambitionne de porter une coalition visant à consacrer 30 % des financements publics en faveur du climat à des ‘solutions basées sur la nature’ ” , écrit Le Monde.
Parmi les solutions à trouver aux problèmes rencontrés par la nature, “la désertification du Sahel” constitue “le défi humain le plus ambitieux de la planète”, explique Ouest-France. En ouverture du sommet, les dirigeants internationaux se pencheront sur le projet de “grande muraille verte au Sahel” dont l’objectif affiché est “de restaurer les terres, créer des emplois et générer des revenus aux 135 millions de personnes, de onze pays africains, qu’elle traverse. […] Une bande de 8 000 km de long sur quinze de large” , détaille le quotidien régional. Les premiers concernés espèrent pouvoir débloquer le dossier ce lundi et réunir les 4,3 milliards de dollars annuels nécessaires à la poursuite du projet.
Depuis 2017, un sommet annuel au bilan contrasté pour la France
En matière de politique intérieure, ce sommet est l’occasion pour le gouvernement français de reprendre la main sur le dossier écologique, identifié comme l’un des plus stratégiques par Emmanuel Macron depuis le début de son mandat. “Le premier [sommet] avait été lancé en 2017 pour continuer les efforts internationaux en faveur du climat alors que les Etats-Unis venaient d’annoncer leur retrait de l’accord de Paris” , rappelle Le Parisien. A l’époque, fraîchement élu, le président français avait pour ambition d’ “aligner les secteurs économiques et financiers sur les objectifs de l’accord de Paris” . “Le slogan avait marqué les esprits. ‘Make our planet great again’ ” , avait alors proclamé le chef de l’Etat.
“Force est de constater que depuis 2017 l’aura écolo du président s’est amenuie. Nicolas Hulot a quitté le gouvernement ; la pression des Verts depuis leurs victoires aux municipales s’est accrue ; tout comme les tensions avec les membres de la Convention citoyenne pour le climat, qui accusent le gouvernement de ‘détricoter’ leurs propositions” , note Euractiv. “En France, nous savons nous fixer des objectifs environnementaux, […] cependant nous manquons de méthode. Il n’y a aucun point de passage obligé pour y aboutir, aucun cadre financier, normatif, ni législatif pour flécher cette trajectoire” , dénonce pour sa part l’ancien ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot dans une interview accordée à Forbes.
Les autres sujets du jour
Brexit
- Le français doit devenir la langue de l’Europe post-Brexit [Courrier International]
Covid-19
Environnement & climat
- La Suède, championne européenne de l’habitat sain [Ouest-France]
Espace
Espagne
- En Espagne, l’armée mobilisée pour déneiger au plus vite avant l’arrivée d’une vague de froid [France 24]
Grèce
Relations extérieures
- Joe Biden renoncera-t-il à la guerre commerciale avec l’Europe ? [France Culture]