“C’est bientôt la fin des moteurs thermiques sur le marché”, indique Le Point. La mesure a fait l’objet d’un “large soutien” lundi 27 mars parmi les ambassadeurs, a annoncé la présidence suédoise du Conseil de l’Union européenne [20 Minutes]. L’objectif : interdire les ventes de voitures neuves à moteur thermique à partir de 2035 sur le Vieux Continent. Le règlement doit être formellement adopté lors “d’une réunion [aujourd’hui] des ministres de l’Energie […], ultime étape du processus législatif” [Ouest-France].
“Règlement historique”
La proposition de règlement prévoit qu’à partir de l’échéance, “les automobiles neuves ne pourront plus émettre des molécules de CO2, interdisant de fait les véhicules essence, diesel et hybrides”, rapporte 20 Minutes. Cette décision devrait “accélérer l’essor des véhicules électriques”, qui “restent largement moins polluants que les véhicules thermiques” [Ouest-France]. Un véritable enjeu alors que les transports représentent près de 30% des émissions de CO2 de l’Union européenne – “dont 72% proviennent du transport routier”, note le Parlement européen cité par France info.
Le texte constitue “l’un des piliers du plan climat européen pour atteindre la neutralité carbone en 2050″ [L’Obs]. Pour 20 Minutes, cette étape marquerait même “la fin d’une époque industrielle”. Car le Vieux Continent est depuis plus d’un siècle le “berceau de marques prestigieuses [ayant] dominé l’innovation automobile”, avec “au cœur de son savoir-faire, des moteurs thermiques considérés comme les plus performants au monde” [La Dépêche].
Ouest-France rappelle toutefois que “les véhicules d’occasion émettant du CO2 pourront toujours rouler” : en l’état, le texte ne concerne que les ventes de voitures neuves. Et qui plus est sur le seul sol européen.
Bataille allemande
Le compromis trouvé hier prévoit par ailleurs une exemption demandée par Berlin. Il “intervient trois semaines plus tard que prévu après que le ministère allemand des Transports s’est opposé à la loi à la dernière minute”, rappelle l’agence Reuters reprise par le site Zonebourse.
Début mars, Berlin avait “stupéfié ses partenaires” en bloquant le règlement alors “qu’il avait déjà été approuvé mi-février par les eurodéputés réunis en plénière, après un feu vert des Etats membres, dont l’Allemagne” [Ouest-France]. Une volte-face “rarissime à ce stade de la procédure” [La Dépêche]. Mais qui reflétait “les inquiétudes de la puissante industrie automobile allemande, spécialisée dans la fabrication de pièces uniques pour les moteurs à combustion” comme les tuyaux d’échappement [The Guardian].
A l’initiative des libéraux membres de la coalition gouvernementale, l’Allemagne exigeait donc de pouvoir continuer à utiliser des e-carburants. Ces carburants de synthèse sont “considérés comme neutres en carbone parce que le CO2 libéré lors de la combustion du carburant est compensé par le CO2 retiré de l’atmosphère pour produire le carburant” [Reuters]. La technologie est cependant contestée “par les ONG environnementales qui la jugent coûteuse, énergivore et polluante” [La Dépêche].
Fin du blocage
Berlin a donc fini par lever son blocage ce week-end, “en échange d’exemption pour les futurs carburants synthétiques”, résume L’Obs. Si le texte final reste inchangé par rapport au précédent accord, “Bruxelles s’est simplement engagée à ouvrir plus nettement la voie aux carburants de synthèse dans une proposition séparée qui devra être validée d’ici l’automne 2024″, rapporte La Dépêche.
Ainsi, même après l’échéance, les véhicules équipés d’un moteur thermique pourront être immatriculés dans l’UE. Mais seulement “s’ils utilisent exclusivement des carburants neutres en termes d’émissions de CO2″, a déclaré le ministre allemand des Transports Volker Wissing [20 Minutes].
De fait, de nombreux experts estiment “que les carburants de synthèse n’ont que très peu de chances de s’imposer sur le marché, et ne concerneraient, dans le meilleur des cas, qu’une minorité de véhicules de luxe” [Le Point]. Le compromis offre néanmoins, pour Reuters, “une bouée de sauvetage aux véhicules traditionnels”. A l’encontre de l’idée initiale selon laquelle la mesure rendrait “impossible la vente de voitures à moteur à combustion dans l’UE à partir de 2035″, poursuit l’agence.
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