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[Revue de presse] Le gaz, nouvelle arme diplomatique russe

Alors qu’à l’Est de l’Ukraine les velléités séparatistes sont de plus en plus audibles, la Russie accentue sa pression sur l’Ukraine en augmentant considérablement les prix du gaz qu’elle fournit à Kiev. Une situation qui renvoie l’Union européenne à sa stratégie d’approvisionnement et qui n’est peut-être pas la bonne solution pour la Russie.

Gaz

Hier, des manifestants pro-russes ont proclamé l’indépendance de la république de Donetsk. Face à cet épisode, le président ukrainien Alexandre Turchinov a souligné la responsabilité de la Russie dans ce nouveau coup de théâtre : “chers citoyens d’Ukraine, hier a commencé la deuxième étape de l’opération spéciale russe contre l’Ukraine. Les ennemis de l’Ukraine essaient de répéter le scénario de Crimée mais nous n’allons pas les laisser faire. Hier une cellule de crise a été mise en place et une opération anti-terroriste va commencer contre ceux qui ont pris les armes” [Euronews]. Le Premier ministre ukrainien, Arseni Yatseniouk, a également dénoncé un “plan pour déstabiliser le pays et pour qu’une armée étrangère passe la frontière et envahisse le territoire ukrainien, ce que nous ne permettons pas” [La Croix].

Mais le scenario d’une invasion armée semble bien moins crédible qu’une guerre du gaz, ainsi que l’explique Le Monde qui revient sur les déclarations du Premier ministre ukrainien : “la Russie a échoué à s’emparer de l’Ukraine par l’agression armée. Elle lance maintenant le plan pour s’emparer de l’Ukraine par l’agression gazière et économique” . Gazprom a en effet augmenté ses tarifs d’exportations de gaz de 80%. L’Ukraine est donc à la recherche d’autres approvisionnements en gaz et se tourne vers ses voisins de l’UE (Slovaquie, Hongrie, Pologne entre autres).

Dans La Tribune, Maïté de Boncourt - chercheuse au Centre de gouvernance européenne de géopolitique de l’énergie à l’IFRI - analyse le prix que représenterait le “divorce” gazier entre la Russie et l’Europe, alors que cette dernière importe 30% de son gaz depuis Moscou. Jugeant l’Europe “mieux préparée” que lors de la crise de 2009 (procédures d’urgence, infrastructures, Nord Stream), la chercheuse pointe du doigt le plus gros obstacle actuel que sont les relations difficiles entre l’Europe et la Russie concernant l’énergie. Alors les solutions possibles pour sortir de ce bras de fer sont en cours, “l’UE va devoir porter l’Ukraine à bout de bras” conclut Maïté de Boncourt.

Toutefois, l’arme du gaz brandie par Moscou n’est pas forcément dans son intérêt souligne Le Monde qui dresse l’évolution d’une dégradation éventuelle de ses relations avec le reste du monde : “le Kremlin n’a pas les moyens de se permettre une nouvelle dégradation de la situation internationale ; l’économie russe en serait la première victime” . C’est pourtant le chemin que semble prendre le Kremlin, alors que le bœuf wagyu australien vient d’être interdit d’importation en Russie en raison de l’utilisation d’hormones de croissance dans la production, et que la viande de porc polonaise et lituanienne est également frappée d’interdiction d’exportation [Le Monde]. Et le quotidien de se demander : “le boeuf et le cochon serviraient-ils de couverture à un réalignement géopolitique, en marge de la grande secousse ukrainienne ?” .

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