“Je salue l’accord européen auquel nous sommes parvenus sur la directive énergies renouvelables : il correspond aux attentes de la France”, a déclaré la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, samedi 17 juin [La Tribune]. Les négociateurs des Etats membres de l’Union européenne, réunis dans le cadre du Coreper, “se sont mis d’accord vendredi [16 juin] sur de nouvelles règles favorisant les énergies renouvelables “, explique Politico. La directive dite ‘RED III’, l’une des pièces maîtresses du paquet législatif Fit for 55 visant à sortir de la dépendance aux énergies fossiles, doit “porter la part des énergies renouvelables [dans le mix énergétique] de l’Union européenne à 42,5 % d’ici à 2030″, fait savoir le média.
Pour atteindre cet objectif, Paris militait depuis des mois pour inclure le nucléaire en tant qu’énergie de transition. “Cela faisait de longs mois que les Etats membres affichaient leurs divergences” sur le nucléaire, “notamment comme moyen de production d’hydrogène décarboné”, rappelle La Tribune. Berlin redoutait “que la France, profitant de son parc nucléaire, néglige ses objectifs en matière d’énergie renouvelable” [Le Point]. Le compromis entre les Vingt-Sept doit maintenant être entériné ce lundi 19 juin “pendant un Conseil des ministres européens de l’Energie, à Luxembourg”, précise L’Opinion.
La France entendue sur le nucléaire
“Pour obtenir un accord après des semaines de blocage, la Commission européenne a dû mettre de l’eau dans son vin”, souligne Euractiv. Elle a reconnu “pour la première fois, dans une déclaration écrite, la contribution de l’énergie nucléaire pour atteindre les objectifs climatiques fixés par l’UE d’ici à 2050″, notent Les Echos.
“La Commission reconnaît que d’autres sources d’énergie non fossile que les énergies renouvelables contribuent à atteindre la neutralité climatique d’ici 2050″, a affirmé l’exécutif européen dans un texte qui a circulé durant la réunion du Coreper, sans pour autant mentionner explicitement le nucléaire [Euractiv].
L’objectif de 42,5 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique de l’UE avait déjà fait l’objet d’un compromis entre Etats membres et eurodéputés fin mars. “La réouverture d’un accord européen alors même qu’il avait été entériné est extrêmement rare et il est à craindre, désormais, qu’à l’avenir d’autres projets de loi puissent subir le même sort”, analysent Les Echos. Après le bras de fer engagé par l’Allemagne sur le sort des véhicules électriques quelques mois plus tôt, et les concessions désormais obtenues par la France sur le nucléaire, “certains redoutent aujourd’hui, à Bruxelles, que ce qui était l’exception jusqu’ici, ne devienne la norme”.
Négociations à venir
La reconnaissance du rôle du nucléaire par la Commission lui sera maintenant opposable “dans toutes les prochaines propositions et dans toutes les négociations”, selon le cabinet d’Agnès Pannier-Runacher, relève L’Opinion. “Politiquement, c’est absolument majeur pour la suite des discussions européennes”, poursuit le journal.
Ce déblocage sur la question du nucléaire “intervient deux jours avant une réunion des ministres européens, ce lundi, dont le débat principal porte sur l’ambitieuse réforme du marché de l’électricité” et sur laquelle des points de désaccord persistent, notamment entre la France et l’Allemagne [Les Echos].
En ce qui concerne la directive sur les énergies renouvelables, le nouveau compromis doit encore être examiné par le Parlement européen. “Des questions subsistent quant à savoir si de telles modifications du texte nécessitent la réouverture des négociations” avec les eurodéputés, s’interroge Politico.
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