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COP27 : le Comité européen des régions a porté la voix des élus locaux à Charm el-Cheikh

La COP27 en Egypte touche à sa fin. A cette occasion, les autorités locales et régionales européennes ont appelé les gouvernements nationaux et les organisations internationales à les soutenir pleinement dans la mise en œuvre de l’action climatique sur le terrain.

Depuis la COP21 de 2015, ces conférences cherchent à mettre en oeuvre l’accord de Paris, avec l’objectif de limiter à 1,5 °C le réchauffement climatique - Crédits : 

Les responsables locaux et régionaux jouent un rôle essentiel dans la mise en œuvre” des mesures en réponse au changement climatique dans les villes et les agglomérations. C’est ce qu’écrivent les experts du GIEC dans leur dernier rapport sur l’adaptation au changement climatique, publié au début de l’année 2022. Quant aux gouvernements nationaux, “ils peuvent créer des cadres institutionnels qui facilitent (plutôt qu’ils n’entravent) l’action locale”, poursuivent les scientifiques.

Message reçu du côté du Comité européen des régions, organe de consultation des Villes et des Régions de l’Union européenne présent à chaque COP. Alors que la COP27 se déroule à Charm el-Cheikh depuis le 6 novembre, les représentants locaux ont défendu leur place dans la lutte contre le changement climatique et ses conséquences.

Il est urgent de passer des engagements aux réalisations, en tirant également des enseignements de ce que les autorités locales et régionales font déjà, et en écoutant ce dont elles ont besoin pour pouvoir en faire davantage”, a martelé le président du Comité européen des régions Vasco Alves Cordeiro.

Le maire d’Autun (Saône-et-Loire) Vincent Chauvet était également présent en Egypte, aux côtés de six autres membres de l’institution européenne.

Commission, Parlement, Comité européen des régions, Comité économique et social européen… L’Union européenne était représentée à ce grand rendez-vous international pour le climat par des délégations des différentes institutions qui la composent.

Reconnaître le rôle des autorités locales et régionales

Les élus locaux et régionaux considèrent ainsi qu’ils sont en première ligne de l’action climatique. “Il ne faut pas oublier les maires et les élus de terrain qui dépensent de l’argent pour la transition et la décarbonation”, considère Vincent Chauvet. C’est pourquoi les membres de la délégation ont défendu leur place non seulement dans la mise en œuvre des politiques liées au climat, mais aussi dans la construction de ces actions au niveau international.

La question du dédommagement des “pertes et dommages” subis par les pays les plus vulnérables au changement climatique était au cœur de la conférence de Charm el-Cheikh. Si l’Union européenne a tenté de débloquer les débats dans la dernière ligne droite de la COP27, proposant un fonds de dédommagement financé par les pays les plus riches et les plus pollueurs, ces derniers sont pour certains réticents à une telle initiative. 

Selon les élus du Comité, ce blocage montre les limites d’une négociation strictement interétatique. “Les Villes et les Régions doivent être habilitées à élaborer les politiques climatiques à tous les niveaux, car ce sont elles qui doivent mettre en œuvre l’action climatique et l’accord de Paris sur le terrain”, a ainsi insisté Vasco Alves Cordeiro.

Ils considèrent par ailleurs que des financements directs doivent être à la disposition des gouvernements infranationaux pour mener à bien les actions nécessaires et que les élus locaux ne peuvent pas résoudre seuls cette question du financement des dédommagements pour les pays en développement.

En amont de la conférence, le Comité européen des régions avait invité l’ONU à organiser un Forum infranational annuel sur le climat pour le dialogue entre les Etats et les autorités locales et régionales dans l’UE. Les membres de l’institution souhaitent aussi être impliqués dans la révision des “contributions déterminées au niveau national” (CDN), ces documents rédigés par chaque signataire de l’accord de Paris qui décrivent les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Si elles sont mises à jour tous les cinq ans, chaque révision doit accroître les ambitions des Etats. L’Union européenne étant partie à l’accord de Paris, elle doit aussi fournir sa propre feuille de route.

Montrer l’exemple

L’Union européenne est le bloc continental le plus ambitieux et le plus sérieux sur le climat”, a tenu à exprimer le maire d’Autun Vincent Chauvet. L’UE s’est ainsi dotée d’un objectif clair : atteindre la neutralité climatique à l’horizon 2050. “Pour ceux qui croient qu’il faut vraiment faire la différence, l’action à mener dans les conclusions [de la COP27] est claire : penser local”, a appuyé Dario Nardella, maire de Florence et président d’Eurocities, un réseau européen de plus de 200 Villes.

A plus petite échelle, des milliers de collectivités locales et régionales à travers l’Europe ont en effet pris des engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de lutte contre le changement climatique. Dans l’idée de montrer l’exemple avec des initiatives concrètes, le Comité européen des régions s’est doté d’un groupe de travail, intitulé “Pacte vert – Investir l’échelon local”. Une carte des “bonnes pratiques” initiées par les mairies ou les Régions présente des actions sur le terrain. 

En Bourgogne-Franche-Comté par exemple, l’établissement public de Bibracte rassemble l’Etat et plusieurs acteurs locaux, dont le Parc naturel du Morvan. Il supervise une forêt de de 950 hectares en partenariat avec l’Office national des forêts, le gestionnaire public français. Certaines zones sont strictement préservées, dans l’intérêt de la biodiversité. Un musée est aussi chauffé grâce au bois récolté sur place. Les forêts sont une des clés pour atténuer le réchauffement planétaire puisqu’elles peuvent absorber le carbone émis dans l’atmosphère.

Enfin, les associations des collectivités locales du monde entier ont lancé lors de la COP27 un appel à être habilitées à mettre en œuvre l’accord de Paris sur le climat. Le renforcement de la coopération à plusieurs niveaux, l’octroi de fonds directs et d’une assistance technique aux gouvernements infranationaux, ainsi que la mise en place d’un système mondial de collecte et de suivi des réductions des émissions de carbone des villes et des régions figurent parmi les principales revendications des gouvernements infranationaux lors de cette COP27.

En amont de la COP, le Parlement européen avait reconnu le “rôle important” joué par les gouvernements locaux et régionaux dans la réalisation des objectifs climatiques européens et mondiaux. Cette mention est inscrite dans le “Pacte de Glasgow”, signé lors de la COP26 de 2021 en Ecosse.

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