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COP15 : le Comité européen des régions veut s’investir pour la biodiversité à Montréal

En tant qu’assemblée des villes et des régions de l’Union européenne, le Comité européen des régions porte la voix des collectivités locales et régionales lors de la COP15 sur la biodiversité à Montréal (7-19 décembre). Entretien avec Roby Biwer, élu luxembourgeois présent au Canada.

Un des enjeux de la COP15 est de déterminer un nouveau cadre international pour la biodiversité à l'horizon 2030 - Crédits : David Martin Diaz / Union européenne
Un des enjeux de la COP15 est de déterminer un nouveau cadre international pour la biodiversité à l’horizon 2030 - Crédits : David Martin Diaz / Union européenne

Elu au conseil municipal de Bettembourg (Luxembourg), Roby Biwer fait partie de la délégation du Comité européen des régions à la COP15 sur la biodiversité, aux côtés de l’élue suédoise Frida Nilsson. Roby Biwer est aussi rapporteur de l’institution sur la loi de la restauration de la nature, proposée par la Commission européenne en juin dernier. Ce texte soutient la réparation des écosystèmes dégradés dans l’UE.

Toute l’Europe : Pourquoi le Comité européen des régions est à Montréal pour la COP15 ?

Roby Biwer : Nous pensons que la biodiversité est un sujet qui doit être traité sur un pied d’égalité avec le changement climatique. C’est ce que nous faisons au Comité européen des régions. C’est pourquoi nous avons décidé d’être présents à la COP15 sur la biodiversité à Montréal. Nous étions déjà à la COP14 de 2018 en Egypte. Nous avons participé au sommet des villes et des régions les 11 et 12 décembre. Les autres institutions européennes sont sur place le 13 décembre, nous échangeons avec elles.

Quel message portez-vous à Montréal ?

Un message fort. A Montréal, les villes et les régions du monde entier montrent qu’elles sont prêtes à s’investir, à agir pour restaurer la nature et inverser la perte de biodiversité. L’énergie est là, au niveau infranational. Nous attendons que les représentants des Etats prennent des décisions fortes de protection et de financement de la biodiversité.

C’est aussi une occasion extraordinaire pour prendre des contacts avec des organisations et des ONG. Il y a de nombreux réseaux comme RegionsWithNature et CitiesWithNature. La coopération à travers le monde est essentielle. J’ai par exemple rendez-vous avec une conseillère municipale de Québec pour des échanges entre les deux côtés de l’Atlantique.

Est-ce que vous avez des exemples de bonnes pratiques de villes ou de régions en faveur de la biodiversité ?

Il y en a beaucoup. Si l’on reste dans l’Europe des Vingt-Sept, de nombreuses belles initiatives sur la biodiversité existent. La Catalogne met en place, par exemple, des actions concrètes pour les pollinisateurs. D’autres élus se sont associés pour la création ou la conservation de biotopes. Mon souci est que toutes les petites villes n’ont pas les moyens de Paris, Rome ou Berlin. Mais nous sommes tous dans le même bateau, il faudra de l’aide à tous les niveaux.

Vous êtes rapporteur sur la loi de restauration de la nature au Comité des régions. Que pensez-vous de la proposition de la Commission européenne de juin dernier ?

Il serait simple de dire qu’il faut aller plus loin. J’ai été très agréablement surpris. C’est un changement de paradigme. Jusqu’alors, nous avions une politique conservatrice, en disant “il faut stopper la perte de biodiversité”. Avec cette nouvelle loi, nous disons qu’il faut restaurer, recréer et redynamiser la biodiversité. C’est un tournant fort. Nous avons maintenant des objectifs contraignants pour les États membres. Le but est de couvrir au moins 20 % des zones terrestres et marines de l’UE d’ici à 2030 par des mesures de restauration de la nature. Les directives “Oiseaux” ou “Habitats” [voir ici, NDLR] ont parfois eu du mal à s’appliquer sur le terrain, faute de mesures contraignantes, que la nouvelle loi prévoit maintenant. Le plus important, c’est que ces objectifs contraignants rendent nos ambitions environnementales plus concrètes.

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