“Le papyrus de la COP27, une victoire à la Pyrrhus ?”, s’interroge Le Soir. “Les conclusions constituent un progrès politique, mais pas climatique. Elles mettent une nouvelle fois en évidence les résistances à une action de plus en plus urgente”, estime le quotidien belge.
Après 10 jours “d’âpres négociations” [Le Point] à Charm el-Cheikh en Egypte, la COP27 s’est achevée ce dimanche matin, “soit une journée et une nuit après la date de clôture officielle, prévue vendredi soir” [Le Temps].
“Si elle a reconnu pour la première fois la nécessité d’aider financièrement les pays les plus vulnérables, qui subissent déjà des impacts climatiques, elle a échoué à suffisamment accélérer la lutte contre le dérèglement climatique faute d’accord sur les énergies fossiles”, indique Le Monde. “La COP27 a ainsi commencé à répondre aux symptômes de la crise mais pas à ses causes”, poursuit le journal français.
Tandis que la France et l’Allemagne ont regretté “le manque d’ambition climatique” à l’issue de la conférence [Le Figaro], le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans a déclaré que “l’Union européenne était venue ici pour obtenir un texte avec des mots forts […] et nous sommes déçus de ne pas y être parvenus” [Euronews].
Accord sur les pertes et dommages
Cette édition a ainsi été marquée par l’adoption d’une “résolution emblématique, qualifiée d’historique par ses promoteurs” : celle-ci “acte le principe de la création d’un fonds financier spécifique” pour compenser les dégâts “déjà subis par les pays les plus pauvres” [Le Figaro].
Toutefois, “l’accord ne précise pas les contours de ce fonds”, souligne France info. Tous les détails sur sa création, ses bénéficiaires, son échéancier, doivent être décidés l’an prochain lors de la COP28 à Dubaï. “Il y a encore beaucoup de travail. Et d’occasions de s’étriper”, prévient Le Soir.
“L’un des principaux objectifs de l’Union européenne lors des négociations était de faire en sorte que les pays classés comme pays en développement en 1992 […] soient [aujourd’hui] considérés comme des donateurs potentiels”, explique The Guardian. A titre d’exemple, les Européens souhaitaient que des pays comme la Chine, l’Arabie saoudite et d’autres États du Golfe, participent à ce financement. Or “dans le cadre de l’accord final, ces pays sont autorisés à y contribuer sur une base volontaire”, poursuit le média britannique.
“Fonds pour la fin du monde”
Bien que “l’accord sur les pertes et dommages [soit] une étape positive” [New York Times], “il risque de devenir un ‘fonds pour la fin du monde’ si les pays n’agissent pas plus rapidement pour réduire les émissions”, alerte l’ancien ministre péruvien de l’Environnement et ex-président de la COP14 Manuel Pulgar-Vidal, dans les colonnes du journal.
“Le simple fait que les dommages climatiques aient été mis à l’ordre du jour en Égypte a déjà été un succès”, tempère cependant Die Zeit. En effet, le débat sur l’aide financière aux pays les moins riches “a toujours été la grande question différée des sommets sur le climat depuis 1995″, note El País.
Echec sur les énergies fossiles
“Nous sommes prêts à financer, à nous adapter à un monde moins hospitalier, voire à indemniser ceux qui en subissent les pires conséquences, mais nous ne sommes pas encore prêts à nous attaquer à la racine du problème”, craint pour sa part La Stampa, qui fait référence à “l’élimination du charbon, du pétrole et du gaz”. Une nécessité reconnue par les Etats l’an dernier à Glasgow [Le Temps], mais de nouveau repoussée aux prochaines conférences sur le climat.
“En contrepartie de la création du fonds, l’UE avait mis sur la table sa demande d’un engagement plus important en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre” [El País]. Un appel dont elle est ressortie frustrée en raison de “l’absence de progrès” de la conférence, remarque la Deustche Welle. Samedi, les ministres de l’Union européenne avaient même “menacé de quitter les négociations mondiales sur le climat, les responsables reprochant à la Chine et à l’Arabie saoudite d’affaiblir l’accord”, révèle Politico.
“Les États qui produisent le plus de pétrole brut se sont opposés à un accord sur la réduction progressive de l’utilisation du pétrole et du gaz, ce qui a entraîné la révision du texte final”, rapporte La Stampa. “Ce n’est pas un bon préambule pour [la COP28 de Dubaï] en novembre 2023 : comment exiger la réduction des énergies fossiles d’un des pays les plus producteurs de pétrole ?”, conclut le média italien.
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