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BEI : la France, première bénéficiaire des investissements pour le climat

L’année 2020 a été marquée par un record d’activité pour le groupe BEI. Dans le contexte de la pandémie, la France a particulièrement tiré son épingle du jeu avec plus de 10 milliards d’euros de financements à destination des acteurs publics et privés du pays.

Un financement de 450 millions d'euros par la BEI permettra l'inauguration à Fécamp du plus grand parc éolien français en mer, similaire à ceux bordant les côtes allemandes, à l'horizon 2023
Un financement de 450 millions d’euros par la BEI permettra l’inauguration à Fécamp du plus grand parc éolien français en mer, similaire à ceux bordant les côtes allemandes, à l’horizon 2023 - CharlieChesvick / iStock

Au terme d’une année au cours de laquelle l’activité a été fortement impactée par la pandémie, l’heure était venue de faire le bilan pour le groupe BEI. Composé de la Banque européenne d’investissement (BEI) et du Fonds européen d’investissement (FEI), l’institution a dévoilé des résultats en nette progression avec près de 77 milliards d’euros investis par le groupe dans le monde entier contre 63,3 milliards pour l’exercice précédent.

Avec un peu plus de 10 milliards d’euros de financements alloués - dont 8,9 milliards issus de la BEI et 1,2 milliards pour le FEI, dédié au financement des petites et moyennes entreprises (PME)- , la France se classe deuxième au rang des principaux bénéficiaires, derrière l’Italie. En termes de valeur des investissements consacrés aux objectifs climatiques, nouveau fil rouge de la stratégie du groupe BEI, elle se classe cette fois-ci première. La fin d’année 2020 marque également la conclusion du Plan Juncker, lancé en 2015 pour relancer l’investissement dans les pays de l’Union européenne, puis prolongé en 2018. Ici aussi, la France confirme son statut de principal bénéficiaire avec environ 90 milliards d’euros de prêts accordés sur les 500 mobilisés à l’échelle du continent.

Comme l’illustre un volume de prêts record en 2020, le Groupe BEI en France s’est fortement mobilisé pour soutenir l’investissement en cette période d’urgence climatique, économique et sanitaire” , a déclaré Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI, mercredi 20 janvier à l’occasion de la présentation des résultats de l’année 2020 en France.

Consultez le rapport d’activité ainsi que les chiffres clés de l’année 2020 du groupe BEI.

Le climat et l’innovation, priorités de la BEI en France

Depuis 2019 et en conformité avec le Pacte vert pour l’Europe présenté par la Commission européenne, la BEI aspire donc à devenir “la banque européenne du climat” . Une ambition devenue un peu plus concrète en novembre 2020 avec l’adoption d’une feuille de route pour la période 2021-2025 mentionnant l’objectif de consacrer plus de 50 % de ses investissements à des activités en faveur du climat et de la durabilité environnementale.

En France, la BEI est même en avance sur les temps de passage prévisionnels avec 48 % de ses investissements, soit 4,3 milliards d’euros, alloués à des projets allant en ce sens. Principales destinations de ces montants : le soutien à l’efficacité énergétique et aux énergies renouvelables ainsi qu’à l’atténuation des effets du changement climatique. Parmi ces financements figure notamment un projet d’exploitation éolienne maritime au large de Fécamp, permettant de fournir à terme une capacité électrique de 497 mégawatts, de quoi subvenir aux besoins de 770 000 personnes.

Pour satisfaire cette volonté de financement vert, la banque européenne a privilégié les “projets innovants” et a multiplié les partenariats avec les acteurs privés ainsi qu’avec le secteur public. En plus des actions menées avec la Banque des Territoires ou Paris Habitat, elle a par exemple pu accompagner plusieurs collectivités territoriales sur la mise en place de transports publics propres.

Un quart de l’activité destinée à lutter contre les conséquences de la pandémie

Les activités de la BEI se sont trouvées particulièrement impactées à partir du mois de mars et la mise à l’arrêt de l’économie pour contrer la propagation du Covid-19. La banque a dès lors réorienté une partie de son programme pour répondre aux besoins de financement les plus urgents et atténuer les conséquences de la pandémie. Parmi ces opérations, la signature de six opérations avec des groupes bancaires français pour 1,5 milliard d’euros, permettant de mobiliser plus de 3,3 milliards d’euros par effet de levier. Un investissement consenti au profit de plus de 25 000 PME et entreprises de taille intermédiaires (ETI). Ces financements ont en partie été orientés vers le secteur de la santé pour développer ou moderniser des infrastructures face au virus, comme cela a été notamment le cas à l’hôpital de Lens.

Une forte croissance de l’activité du FEI

Particulièrement touchées par les évènements de l’année 2020, les PME et ETI représentent près de 90 % des entreprises pour près de deux tiers des emplois en Europe. Une situation qui a conduit à une hausse des sollicitations pour le FEI, dont elles constituent le cœur de cible, explique Alain Godard, directeur général de l’institution. Là encore, la France n’a pas fait figure d’exception en étant l’un des trois principaux marchés bénéficiaires de ces financements.

Membre du groupe BEI, le fonds a également orienté une partie importante de ses investissements vers le climat et le développement durable. Mis en lumière par les besoins liés à la pandémie, il a également investi dans le développement numérique des entreprises françaises, y compris dans certains secteurs d’avenir comme l’intelligence artificielle ou la blockchain. Dans le cadre de partenariats avec plusieurs conseils régionaux, les activités en faveur de l’agriculture ont également connu une croissance importante.

Apports en capital, garanties, titrisations et autres instruments financiers … sous des formes diverses, le FEI a investi 1, 25 milliard d’euros auprès des acteurs hexagonaux, permettant de lever un peu moins de 20 milliards d’euros au total, à destination de 52 000 PME. En septembre 2020, l’institution signait notamment un partenariat avec la Société de caution mutuelle de l’artisanat et des activités de proximité (SIAGI) pour venir en aide à l’artisanat français. Ces chiffres représentent une hausse de l’activité de près de 25 % par rapport à celle constatée en 2019, une dynamique sur laquelle l’institution espère rester dans les mois à venir. Alain Godard estime en effet que le FEI devrait tripler son activité en 2021 par rapport à l’année 2019.

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