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Vers un patriotisme économique à l’échelle européenne ?

La revue internationale et stratégique - Le patriotisme économique à l’heure de la mondialisation.

Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) - été 2006

L’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) consacre le dossier de sa revue trimestrielle au “patriotisme économique à l’épreuve de la mondialisation” . La partie du dossier consacrée à l’Europe, s’ouvre par un article de Claude Serfati, sur la question de la nationalité des entreprises européennes et se clôt par deux entretiens avec Michael Diekman, PDG de l’entreprise Allianz et Guillaume Sanchez, de l’Institut des hautes études économiques et commerciales.

Gilles Le Blanc, professeur d’économie à l’Ecole des Mines de Paris, s’intéresse pour sa part aux politiques industrielles, de la concurrence et de l’innovation de l’Union européenne face à la mondialisation. Ces dernières années, l’actualité a souligné l’opposition entre une vision nationale et une approche européenne vis-à-vis des entreprises. Entre l’offre publique d’achat réalisée sur Arcelor par l’entreprise Mittal, le plan de sauvetage d’Alstom, initialement refusé par la Commission européenne, puis l’annonce de la fusion de Suez et GDF, la politique industrielle de l’Union européenne essuie de vives critiques.

La première concerne l’idéologie de la concurrence, qui empêcherait l’émergence de champions mondiaux au sein de l’Europe. Une étude du nombre de fusions interdites relativise cette critique puisque ce chiffre atteint 10% aux Etats Unis contre seulement 2% en Europe. De plus, précise Gilles Le Blanc, le contrôle des concentrations ne se résume pas à un choix entre l’interdiction et l’autorisation des fusions. Des négociations peuvent s’ouvrire entre la Commission et les entreprises pour qu’elles prennent des engagements afin de corriger certains effets anticoncurrentiels. L’auteur souligne que le problème essentiel réside dans l’absence d’objectifs clairs assignés à l’autorité de la concurrence.

La deuxième critique porte sur l’absence de politique industrielle. S’il n’existe pas de politique industrielle de l’Union européenne répondant à des objectifs clairs et disposant d’un ensemble instruments, l’auteur démontre qu’elle se déploie de manière implicite par le biais de la politique de la concurrence et de ses interventions dans les restructurations. Mais “faute d’assise légitime elle est déclinée par une administration de façon discrétionnaire” .

Enfin, concernant le retard de l’Europe en matière de recherche et d’innovation, les dépenses de recherche et développement de l’Union européenne ne représentent en effet que 1,92% du PIB des 25 alors qu’elles atteignent 2,6% aux Etats-Unis et 3,13% au Japon. Si Gilles Le Blanc nuance ces chiffres par une étude plus approfondie du budget européen, il souligne toutefois la nécessité d’une reforme structurelle dans ce secteur. La Commission et les entreprises ne sont pas les seules en cause. Les réponses à la globalisation ne pourront être apportées sans engagement fort des politiques en faveur des entreprises européennes.

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