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Transport ferroviaire : Bordeaux à deux heures de Paris à partir de 2017

Le projet de ligne à grande vitesse Sud-Europe Atlantique va bientôt voir le jour. Après la confirmation du gouvernement français d’engager ce grand chantier avant la fin du mois de juin, le contrat de concession a enfin été signé jeudi 16 juin. Soutenu par la Banque européenne d’investissement (BEI), c’est le plus important partenariat public-privé (PPP) jamais conclu dans le domaine ferroviaire en France. La ligne, au terme des six années nécessaires à sa conception et sa construction, reliera Bordeaux à 2h05 de Paris.

Un projet ferroviaire sans précédent

Longue de 302 kilomètres avec 38 km de raccordements vers le réseau ferré classique, la future ligne Tours-Bordeaux est l’un des plus importants projets d’infrastructure lancés dans le monde au cours de la dernière décennie.

Ce projet s’inscrit dans un schéma global d’aménagement du territoire et du développement du réseau ferré national issu des décisions du Grenelle de l’Environnement. Il ouvre la voie aux projets de lignes à grande vitesse vers Limoges, Toulouse et l’Espagne dans le cadre du réseau transeuropéen.

Le projet LGV SEA en chiffres

73 mois de travaux
302 km + 17 raccordements soit 38 km ; 117 communes, 6 départements, 3 régions ;
Environ 400 ouvrages d’art dont 19 viaducs et 7 tranchées couvertes ; 4 500 emplois pour les entreprises de travaux en pic de chantier.


Il s’agit d’un contrat d’une durée de 50 ans, qui porte sur le financement, la conception, la construction, l’exploitation et la maintenance de la LGV SEA Tours-Bordeaux. Il réduira de 32 minutes un Bordeaux-Lille (4H28), de 52 minutes un Paris-Toulouse (4H08) et de 23 minutes un Paris-La Rochelle (2H27).

La conception et les travaux sous maîtrise d’ouvrage du concessionnaire LISEA ont été confiés au groupement d’entreprises COSEA, piloté par VINCI Construction.

Un partenariat public-privé pour un total de 7,8 milliards d’euros

L’opération représente un investissement total de 7,8 milliards d’euros pour le plus gros partenariat public-privé ferroviaire jamais réalisé en Europe. Elle repose sur un montage financier dont l’un des principaux acteurs est la Banque européenne d’investissement (BEI).

Le plan de financement de la concession comprend également une subvention publique versée par l’Etat, les collectivités locales et l’Union européenne associées au financement qui s’élève à près de 3 milliards d’euros et une contribution de RFF de l’ordre de 1 milliard d’euros.

“Avec un financement total de 1,2 milliard d’euros, la BEI apporte un soutien dont la taille n’a pas de précédent depuis 1958 en France” , a indiqué le vice-président de la BEI Philippe de Fontaine Vive dans une interview exclusive à Touteleurope, rappelant qu’il s’agissait d’un montage “très innovant” , le premier prêt de cette envergure accordé par la BEI en France.

Le financement de la BEI intègre 400 millions de dette senior, 400 millions de crédit relais pour le préfinancement d’une partie des fonds propres de LISEA, 200 millions de dette subordonnée, ainsi que la garantie LGTT (Loan Guarantee on TEN-T projects) à hauteur de 200 millions. “Grâce à son apport d’instruments financiers diversifiés, la BEI joue le rôle de prêteur à long terme sur 40 ans, adapté à l’ampleur et à la durée exceptionnelle de ce projet ; de plus, en aidant les actionnaires à préfinancer les fonds propres de la société concessionnaire et en apportant une garantie couvrant les risques de construction et de trafic pendant la prériode de mise en service, la BEI rassure les investisseurs privés et catalyse leur volonté de participer au financement du projet. L’implication européenne est ainsi à la mesure d’une infrastructure ferroviaire dont l’intérêt dépasse la seule liaison Paris-Bordeaux pour créer une seconde entrée du réseau des TGV ibérique à la grande vitesse euuropéenne” , explique le vice-président.

Cette opération est ainsi la première à bénéficier du dispositif de Garantie de l’Etat mis en place dans le cadre du Plan de Relance en 2009 pour favoriser les grands projets prioritaires financés en PPP.

Interrogé sur la position de la France sur les partenariats publics privés, le vice-président de la Banque européenne d’investissement indique que le projet LGV va “remettre la France parmi les pays les plus importants sur les partenariats partenariat public/privé” .

Revenant sur l’historique du projet, il rappelle que l’opération était particulièrement complexe et salue la “décision forte de la France en 2009 de trouver tous les moyens pour relancer l’investissement y compris en ayant recours aux partenariats publics/privé, et en donnant la garantie de l’Etat pour une partie des financements” , alors que l’on était en pleine crise financière.

Depuis il y a une vraie relance des partenariats publics/privés en France. Citant comme exemple le projet de contournement Nîmes/Montpellier, le vice-président note que l’on assiste depuis 2010, à une floraison de projets financés par la BEI et des PPE dans l’Hexagone.

Si le financement des réseaux transeuropéens est une priorité pour la BEI, l’institution souhaite surtout axer l’essentiel de ses financements pour contribuer à une croissance verte.

Durant l’année 2011, la BEI met en oeuvre cette nouvelle politique de lutte de changement climatique, et lance une consultation du public pour voir comment les différents acteurs souhaitent que la BEI fasse évoluer sa politique des transports. Les conclusions seront soumises au conseil d’administration.

En savoir plus :

Ligne à grande vitesse - BEI

La Banque européenne d’investissement - Touteleurope

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