Les sports gaéliques sont connus pour faire partie intégrante de l’identité irlandaise. Quelles sont leurs histoires, leurs valeurs ? Dans quelles mesures sont-ils les symboles de l’identité irlandaise ?
Ce think tank créé en 2007, réfléchit sur le rôle et la place du sport dans les sociétés européennes. Il publie une revue sur ces questions tous les trois mois.
Seán Kelly : Les sports gaéliques sont les plus typiques et les plus aimés des pratiques identitaires irlandaises. Il existe deux principaux jeux, pratiqués à la fois par les hommes et les femmes : le hurling et le football gaélique.
Tous deux se pratiquent à 15 contre 15 sur un terrain à peu près deux plus grand qu’un terrain de football. Sur une population de quatre million d’habitants, les sports gaéliques sont présents dans chaque paroisse avec 2 s.
Ils sont totalement amateurs mais les rencontres jouées à Croke Park attirent régulièrement plus de 82 000 spectateurs. Les sports gaéliques ont pris racine dans la renaissance du nationalisme à la fin du 19ème siècle, lorsque les irlandais ne supportaient plus d’être sous l’autorité de la Grande-Bretagne et ni même partager leurs jeux ou leurs traditions.
Selon vous, le sport peut-il être le moteur d’une identité commune, en particulier à l’échelle européenne ?
Seán Kelly : Oui je le pense. La valeur du sport, tant politiquement que culturellement, n’a jamais été appréciée et donc reconnue ou soutenue.
L’Union européenne devrait souligner et encourager le sport comme un identificateur commun en termes d’esprit et de fierté mais également par le biais des sports majeurs en Europe (football, rugby…) ainsi que des sports indigènes pour leurs impacts majeurs sur la diversité culturelle et le respect. Il existe une grande occasion aujourd’hui de développer beaucoup plus les opportunités liées au sport en matière d’identité européenne.
Elu depuis 2009 au Parlement européen, vous intervenez régulièrement sur les questions relatives au sport. A vos yeux, quel sera l’impact du traité de Lisbonne sur le sport en Europe ? Pensez-vous que cette nouvelle compétence sera un atout pour bâtir des programmes permettant de développer l’identité européenne par le sport ?
Seán Kelly : Depuis la ratification du traité de Lisbonne, on attend beaucoup de l’UE dans le domaine du sport. Toutefois, le progrès sera lent, très lent.
Il existe un petit noyau de députés européens qui se consacrent à ces questions, afin que le traité ait un véritable impact européen, mais il faudra beaucoup de travail et de persuasion pour obtenir de réels progrès. Nous devrons veiller à ce que la promotion, l’encouragement et la reconnaissance du sport soit réellement mise en œuvre.
Il nous appartient également de traiter les grandes questions de réglementation comme la lutte contre le dopage, la liberté de circulation etc. Nous pouvons avoir un grand impact, mais cela prendra du temps et j’aurai constamment besoin de l’appui et des encouragements de tous les organes qui aiment le sport et sa valeur unificatrice.
En savoir plus :
La politique européenne du sport - Touteleurope.fr
Le sport et l’Union européenne - Touteleurope.fr
Sport et citoyenneté