Viktor Orban a connu un moment difficile hier au Parlement européen. Arrivé pour présenter les priorités de la Présidence hongroise, il a été accueilli par “quelques députés bâillonnés brandissant des Unes censurées de journaux pour protester contre sa loi sur les médias” [Touteleurope].
Mais le premier ministre hongrois et éphémère Président de l’Union européenne ne s’est pas laissé intimider. Ayant bien anticipé sa défense, il a “conseillé aux eurodéputés de ne pas mélanger politique intérieure hongroise et présidence de l’UE [AFP]. “Si vous mélangez les deux, je suis évidemment prêt à me battre, mais vous devez réaliser que cela ne portera pas uniquement atteinte à la Hongrie, mais à l’UE dans son ensemble. Je vous demande de faire cette distinction autant que cela vous est possible” , en ajoutant que “si des objections peuvent être établies et vérifiées nous ne serions que trop heureux de modifier la loi” rapporte Le Monde.
Qualifié de “cogneur” par la diplomatie américaine (d’après les câbles Wikileaks), il a, il est vrai, mis au pas les médias et le parlement hongrois, acquis au deux tiers à sa cause. “Le pays attend de nous que nous détruisions l’ancien système afin de créer un ordre entièrement nouveau” , avait-il d’ailleurs lancé dans son discours de politique générale [Le Figaro]. La loi polémique entrainant une série de mesures destinées à encadrer les médias n’a toujours pas été digérée par de nombreux parlementaires européens.
Le leader hongrois a donc subi des attaques très dures, comme celle du député vert Cohn Bendit le comparant à “un Hugo Chavez européen qui ne comprend pas l’essence de la démocratie” [L’Express]. Martin Schulz, le chef des socialistes européens, a demandé le retrait de la loi : “en démocratie, les médias contrôlent le pouvoir. Avec cette loi, c’est le pouvoir qui contrôle les médias et cela ne convient pas dans une démocratie” [Touteleurope]. Guy Verhofstadt a salué quant à lui l’annonce par la Commission européenne d’envoyer d’ici à la fin de la semaine “une demande de clarifications au gouvernement hongrois à propos de ce texte” [Le Point]. “Quand de telles menaces pèsent sur les valeurs fondamentales de l’UE, comme la liberté des médias, il ne faut pas perdre de temps” a-t-il souligné.
Réagissant à ces critiques, Viktor Orban les a pris comme insultantes pour le peuple hongrois. “Aucun État, aucune nation n’a le droit de critiquer la Hongrie, ni de lui dire ce qu’elle doit faire” [Le Figaro]. Le leader du Fidesz hongrois peut malgré tout se consoler. Il a reçu le soutien public dans l’hémicycle du chef du PPE Joseph Daul. Le PPE a d’ailleurs été étrangement soutenu par le PSE, puisqu’ils ont obtenu le déplacement du débat “dans une salle plus petite suite à un vote contre le projet de la part des deux plus grands groupes politiques de l’assemblée européenne” rappelle Euractiv.com
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