“La France, l’Allemagne et l’Italie sont ‘parfaitement conscientes’ de la gravité de la situation dans la zone euro et sont ‘déterminées à travailler dans le même sens’ pour soutenir la monnaie unique européenne” [La Tribune], a déclaré Nicolas Sarkozy. Cette annonce du président français, lors de la conférence de presse à l’issue du sommet entre les trois pays, n’aura pas réussi à rassurer les Européens ni les marchés. Le sommet a certes permis la confirmation de la prochaine publication des propositions de modification des traités par le couple franco-allemand, mais aucune proposition n’a été faite au sujet de l’intervention de la BCE.
En effet, les futures propositions devraient être présentées avant le 9 décembre 2011. Mais les nouvelles dispositions ne couvriront pas le statut de la BCE. “Angela Merkel a [donc] réussi à imposer sa volonté de modifier les traités européens” [Le Monde]. Cette révision ne portera que sur une amélioration de “la gouvernance de la zone euro pour plus d’intégration et de convergence” [Le Monde]. Or cette révision restreinte n’a pas rassuré les marchés. “Le sommet entre l’Allemagne, l’Italie et la France a donné des résultats très en dessous des attentes. Alors que tout le monde espérait des concessions de la part d’Angela Merkel sur le rôle de la BCE ou la création d’eurobonds en échange des mesures de contrôle des finances publiques, la chancelière allemande a fermé la porte à toutes ces alternatives” , soulignent les analystes du Crédit Mutuel-CIC dans le journal suisse Romandie.
Ce statu quo sur la BCE divise en outre les dirigeants européens, notamment français. Le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, et le ministre en charge des Affaires européennes Jean Leonetti ont en effet affirmé que “la BCE devrait ‘jouer un rôle essentiel’ pour sauver la zone euro” , ajoutant que “la France pense qu’à terme il faudra que la Banque centrale européenne ait le même rôle que la Réserve fédérale aux Etats-Unis (…)” [Le Monde]. Cette position est en outre clairement soutenue par de nombreux économistes et “de plus en plus de responsables politiques européens l’affirment avec fermeté” [RTBF], car “si la Banque centrale européenne se décide enfin à acheter massivement et durablement les titres de la dette souveraine, elle met immédiatement fin aux manœuvres des spéculateurs” [RTBF].
Ni la France, ni l’Italie ne semblent avoir réussi à influencer la chancelière allemande. Ce Sommet n’a de surcroît pas permis à Mario Monti de s’imposer dans le débat. Certes, il fait à présent figure d’arbitre, mais il sera difficile pour lui de pencher “plus du côté allemand que du côté français. (…) Son seul chemin possible semble désormais de tenter de trouver une voix moyenne. Une tâche lourde et bien difficile” [La Tribune].
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