Rarement on aura vu une Présidence tournante de l’UE aussi mal engagée. Hier, la Hongrie a été sommée par Bruxelles de “se justifier de lois controversées sur les médias”[Le Monde]. La Commission a effectivement “des doutes sur la nouvelle loi hongroise sur les médias” , titre Le Point. Entrée en vigueur le 1er janvier, en même temps que Budapest prenait la présidence tournante de l’UE, la nouvelle loi hongroise, sans précédent dans l’Union européenne, met en place une Autorité nationale des médias et des communications, organe de régulation entièrement contrôlé par des membres du parti au pouvoir, le Fidesz.
Neelie Kroes, la commissaire européenne en charge de l’économie numérique, s’était d’ailleurs inquiétée dans une lettre rédigée peu avant Noël de “l’indépendance de la nouvelle autorité de supervision des médias hongrois” [L’Express]. Pourtant, auparavant, Bruxelles avait eu une première réponse des autorités hongroises affirmant que “la nouvelle loi n’était pas en contradiction avec le droit communautaire” rappelle L’Express.
En réaction, Budapest “balaie les critiques” , titre Euronews. Reprenant une tonalité de guerre froide, le bouillonnant leader conservateur hongrois Viktor Orban a répondu qu’il n’allait pas “avoir peur de quelques critiques, ou de nombreuses critiques venant de l’Europe de l’Ouest ou de plus loin encore” [Le Figaro].
L’image de la Hongrie est donc écornée et provoque un certain étonnement en Europe. Accordant une interview à Touteleurope. Thomas Schreiber, journaliste d’origine hongroise, exprime un certain désarroi, affirmant que “A l’heure de la présidence hongroise de l’UE, cette loi sur les médias est incompréhensible” .
La Hongrie est également “accusée par quinze grands groupes industriels allemands, autrichiens, néerlandais, français et tchèques de mesures anti-compétitives” [Euractiv.fr] car ces entreprises sont trop taxées sur le sol hongrois. De telles mesures s’opposent au “principe d’égalité fiscale” rappelle l’AFP, qui estime que “les contentieux s’accumulent pour Budapest” . Cette taxation est qualifiée de “provisoire” par l’exécutif de droite de Viktor Orban. Elle doit prendre fin en 2013 “après avoir rapporté près d’un demi-milliard d’euros” [La Tribune].
En fin de compte, pour Le Figaro, Budapest “rate son entrée en scène” dans la mesure où “en soixante-douze heures à peine, le gouvernement de Viktor Orban a réussi à dresser contre lui les défenseurs de la liberté de la presse et une bonne partie des milieux d’affaires, surtout en Allemagne” . Reuters poursuit sur cette même analyse estimant que Budapest a provoqué “les interrogations de ses partenaires en rompant ces derniers mois avec le Fonds monétaire international et en refusant d’appliquer des mesures d’austérité pour réduire sa dette” .
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