Le ministre britannique des Finances, George Osborne, reçoit en effet ses homologues allemand, canadien, français, japonais, américain et italien pour une réunion de deux jours qui devrait être essentiellement consacrée à la situation dans la zone euro. La directrice du FMI, Christine Lagarde, sera également présente. L’occasion pour le secrétaire américain au Trésor, Jacob Lew, d’appeler ses homologues européens à un changement de cap. “Il est important de recalibrer le rythme de la consolidation budgétaire (dans la zone euro, ndlr). Une consolidation budgétaire brutale risque d’entraver la demande. Un changement de cap maintenant peut faire une grande différence” a insisté, il y a deux jours, un haut responsable du Trésor qui a souhaité garder l’anonymat, toujours selon Libération.
George Osborne a précisé que la situation économique mondiale serait également abordée, alors que le FMI a revu à la baisse ses perspectives de croissance économique mondiale à 3,3% pour 2013 contre 3,5% envisagés en janvier dernier. Ce dernier était d’ailleurs au cœur de l’audition, mercredi 8 mai, de Jörg Asmussen, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), devant la commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen. Il a en effet souhaité que le FMI n’intervienne plus à l’avenir dans les plans de sauvetage européens. “A terme, je pense que nous devrions revenir à un système totalement européen, qui puisse rendre compte devant le Parlement européen, et où la Commission serait au centre” du processus, a-t-il déclaré [Le Monde]. Il a cependant précisé qu’il n’entendait pas modifier le système de la troïka au milieu de la crise.
La Slovénie serre la vis budgétaire pour échapper à l’aide internationale
“La Slovénie dévoile son plan “anti-troïka”” titrait hier soir BFM Business. “Echaudé par les conditions drastiques imposées par Bruxelles à Chypre, le gouvernement de centre-gauche (au pouvoir depuis moins de deux mois) a présenté ce jeudi [9 mai] un programme d’économies, de privatisations, de hausse et de créations d’impôts, censé générer 1 milliard d’euros par an” , poursuit Euronews.
En effet, ce petit pays des Balkans, membre de l’Union européenne depuis 2004, peine à supporter la crise qui le frappe durement. Le secteur public, mal géré, en est la principale victime, suivi de près par les banques, pour beaucoup encore aux mains de l’Etat, qui finançaient ces dernières années la croissance, mais ont soudain fermé les robinets. “Elles ont ainsi révélé la faiblesse d’une petite économie (35 milliards d’euros de produit intérieur brut), secouée ces dernières années par des scandales de corruptions” , constate Le Monde.
Surveillée de près par Bruxelles ces dernières semaines, la Slovénie ne souhaite cependant pas être le sixième pays à faire appel à l’aide internationale, après Chypre, l’Espagne, le Portugal, l’Irlande et la Grèce. Le ministre slovène des Finances, Uros Cufer, “a estimé que les mesures annoncées jeudi rendraient possibles des économies de l’ordre de un milliard d’euros au total” [Le Monde]. Le plan doit encore être validé par la Commission européenne qui a précisé qu’elle rendrait son avis le 29 mai [Libération].
Chômage des jeunes : le mal européen
C’est “un vrai cauchemar” pour le président du conseil italien Enrico Letta [Euractiv]. L’Union européenne compte désormais pas moins de 5 millions de jeunes chômeurs [Presseurop]. Malgré les mesures gouvernementales pour relancer le marché du travail, le taux de chômage des jeunes en Grèce vient de passer la barre des 60% au mois de février dernier, conséquence directe de la cure d’austérité imposée au pays par la “troïka” (Fonds monétaire international, Union européenne, Banque centrale européenne), rapporte Les Echos. Si la péninsule hellénique est particulièrement touchée, le phénomène tend à se généraliser. Selon l’Organisation de coopération et de développement en Europe (OCDE), 15,8% de jeunes Européens seraient sans emploi, ni formation. En Espagne (contrat de génération), en France (réflexion sur l’élargissement du dispositif des “emplois d’avenir” aux jeunes diplômés) ainsi qu’au Parlement européen (soutien aux jeunes diplômés de moins de 30 ans), la tendance est aux mesures de soutien des jeunes diplômés. Cependant, pour de nombreux analystes, la stratégie adoptée n’est la bonne. En France par exemple, 40% des jeunes déscolarisés sont toujours au chômage trois ans après avoir quitté le système scolaire, contre 5 % seulement des jeunes diplômés [Euractiv].
Pourtant, dans la tempête, l’Allemagne “fait figure de terre promise” pour Stefan von Borstel [Presseurop]. Avec un taux de chômage des jeunes en-deçà de 8%, le pays affiche le taux le plus bas de l’UE. La clé : la formation par alternance, alliant cours théoriques et apprentissage en entreprise. Un modèle de formation qui fait figure d’exception en Europe et qui suscite souvent l’incompréhension de ses voisins européens, l’apprentissage étant jugé de qualité inférieure aux formations classiques de l’enseignement secondaire et supérieur. Pourtant, six Etats européens devraient prochainement coopérer avec l’Allemagne dans le domaine de la formation. En revanche, Stefan von Borstel met en garde contre un modèle difficilement exportable. Le modèle de formation allemand est intrinsèquement lié à la conjoncture, le nombre d’apprentis dépendant de la santé économique et de l’offre des entreprises. “Le fait que les pays d’Europe du Sud, aux prises avec une crise économique sans précédent, cherchent leur salut dans l’alternance, montre l’étendue de leur désespoir” , constate-t-il.
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