“Je me sens libéré” , ce sont les mots prononcés par Silvio Berlusconi à la suite de l’annonce de sa démission dans la journée d’hier. Le gouvernement n’a pas reçu le soutien de la majorité des parlementaires italiens lors du vote des comptes 2010 hier. “Le gouvernement n’a plus la majorité qu’il pensait avoir” au parlement, a amèrement constaté M. Berlusconi [AFP]. Se sentant “trahi” par ce vote, mais également rempli de “tristesse et même de douleur” [AFP] face au désistement de sept députés membres du Parti de la Liberté, le Cavaliere a en fin de compte décidé “de jeter l’éponge” [Le Point]. Cette annonce a immédiatement entraîné le rassemblement de manifestants “devant le Palazzo Chigi, siège du gouvernement à Rome pour exiger son départ immédiat aux cris de ‘va-t-en !!!’ ” [Euronews].
Cette décision intervient suite aux pressions exercées au niveau national. Les Echos soulignent en effet que “depuis plusieurs semaines, la pression de l’opinion italienne, de l’opposition (…) se faisait plus forte pour suggérer, puis finalement demander tout haut le départ du chef du gouvernement, accusé de peser sur la crédibilité du pays” . Sa politique nationale a conduit l’Italie à un endettement public de près de 120 % du PIB, “loin des 103,6 % laissés en héritage par le gouvernement Prodi en 2008” [La Tribune].
Du côté européen, la crédibilité du Cavaliere a été fortement entamée. “Complètement isolé [lors des] récents sommets européens ou celui du G20 de Cannes (…) l’Italie de Berlusconi n’a jamais réussi [en outre] à (…) concilier l’appui de Berlin ou Paris” [La Tribune]. Les marchés ont également poussé le chef du Conseil italien à la démission, “la tension sur les marchés était devenue ces derniers jours insupportable, l’Italie devant se financer à dix ans autour de 6,7 %, un taux qui avait amené l’Irlande, le Portugal ou la Grèce à se tourner vers une aide internationale” [Les Echos].
L’Italie va devoir désormais se reconstruire afin d’obtenir “quelques soutiens en Europe et [inspirer] à nouveau confiance (…) et se [défaire] de son positionnement sous l’ère berlusconienne” [La Tribune]. De nombreuses rumeurs courent déjà sur le nom de son remplaçant : Gianni Letta, “fidèle bras droit de Silvio Berlusconi” [L’Express], Angelino Alfano, le secrétaire général du PDL ou encore Mario Monti, l’ex-Premier ministre de gauche Romano Prodi, président de l’Université Bocconi de Milan, économiste reconnu et ancien commissaire européen à la Concurrence et au Commerce extérieur.
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