“L’Union européenne, c’est la dureté monétaire et la dureté budgétaire” , s’est indigné mardi le ministre devant le patronat français. “Qui peut dès lors s’étonner que l’UE soit aujourd’hui en situation de récession quand toutes les régions du monde connaissent ou reconnaissent la croissance ?” , s’est-il interrogé, cité par Libération.
Arnaud Montebourg a d’abord avancé que la monnaie est “un outil mercantile, sous manipulation politique” , qui “n’appartient pas aux banquiers centraux” .
Puis il a abordé la question de l’euro, dont il dénonce régulièrement la surévaluation et qui s’est encore renchéri ces dernières semaines (il s’échangeait mardi 29 octobre à près de 1,38 dollar) [Challenges].
“L’euro n’appartient pas à l’Allemagne. Il appartient à tous les membres de la zone euro. Et nous en avons une part de propriété et nous avons à dire les choses” , a-t-il insisté [La Tribune], deux jours après des déclarations du ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, assurant que la monnaie unique n’était pas surévaluée. Le ministre a cité un rapport récent du Fonds monétaire international (FMI), qui demande une politique monétaire plus souple en zone euro.
Le Ministre a également plaidé pour une légère dépréciation de l’euro par rapport au dollar, de l’ordre de 10%. “Dix pour cent, c’est 13 centimes, ce n’est pas la mer à boire” , a-t-il estimé [Les Echos]. “Nous gagnerions 150 000 emplois supplémentaires” , a -t-il souligné, s’appuyant sur les conclusions de la Direction du Trésor sur le projet de Loi de Finances
Le ministre a conclu son intervention au Medef en s’en prenant également à l’austérité, citant un article récent du prix Nobel d’Economie, Joseph Stiglitz. “Aucune économie n’est jamais revenue à la prospérité avec des mesures d’austérité. C’est une leçon de l’histoire” , a-t-il estimé [L’Express].
De son côté, lors d’une interview accordée à Reuters, mardi 29 octobre, la ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq, a soutenu que bien que la force de l’euro, “soit « un vrai problème pour les entreprises qui y sont confrontées (…), cela ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt” . “L’euro ne doit pas être une excuse pour ne pas rattraper notre retard de compétitivité. C’est nous qui devons trouver les solutions à notre handicap de compétitivité” , a-t-elle ajouté [La Tribune].