“En septembre, la BCE a franchi un pas historique en relevant d’un coup de 75 points de base ses taux directeurs, du jamais-vu depuis l’entrée en vigueur de l’euro”, rappelle Le Point. Une trajectoire que l’institution monétaire pourrait poursuivre, rapporte l’hebdomadaire. Cette hausse des taux vise à rendre les emprunts des entreprises et des particuliers plus chers, ce qui réduit en théorie la demande, donc l’inflation. Dans un discours à Francfort mardi 20 septembre, la présidente de la BCE a affirmé que son institution devait “tout faire pour empêcher que ‘s’incrustent’ durablement les effets des hausses de prix” [20 Minutes].
Ralentir l’activité économique
“La Banque centrale européenne pourrait devoir remonter ses taux d’intérêt à un niveau tel qu’ils ralentiront l’activité économique dans la zone euro afin de parvenir à maîtriser une inflation trop élevée”, a ainsi déclaré Christine Lagarde [L’Usine nouvelle]. Reuters fait savoir que cette augmentation se poursuivrait jusqu’à atteindre “le niveau dit ‘neutre’, qui ne stimule ni ne freine la croissance”.
L’objectif de la BCE est de limiter l’inflation à environ 2 %, une cible aujourd’hui largement dépassée. “L’ajustement du rythme des hausses de taux est un outil clé pour signaler notre détermination à remplir notre mandat et à contenir les anticipations d’inflation. Et aller plus vite au début du cycle de hausse traduit clairement notre engagement à ramener l’inflation à notre cible à moyen terme”, a commenté Christine Lagarde [Le Point].
Inflation galopante
Dans la zone euro, l’inflation se situe déjà au-dessus de 9 %, “et les anticipations à long terme, un indicateur particulièrement surveillé par les responsables de la politique monétaire, sont en train de passer au-dessus de l’objectif de 2 % de la BCE”, analyse L’Usine nouvelle. La présidente de l’institution a ainsi reconnu que l’inflation “[s’était] avérée beaucoup plus élevée et plus persistante que prévu initialement” [Le Point].
A titre d’exemple, à l’échelle européenne, le prix du pain a connu une hausse de 18 % en un an d’après des statistiques publiées lundi 19 septembre par Eurostat [France info]. “La flambée du prix de l’électricité et du gaz (+49 % sur un an selon Eurostat) utilisés pour faire fonctionner les fours mais aussi du prix de la farine et des autres céréales (+30 %) et des autres ingrédients utilisés dans les boulangeries - oeufs, beurre, sucre… - ont tiré les prix vers le haut”, ajoutent Les Echos.
Débats économiques
La possibilité de voir de nouvelles hausses de ces taux directeurs ne fait pas l’unanimité. “La hausse des taux prévue au cours des prochains mois pourrait même aggraver les choses, en étant trop forte et trop rapide, alors que la zone euro ne semble pas souffrir d’un excès de demande comme aux Etats-Unis”, soulignent Les Echos. Le journal économique rapporte les propos du gouverneur de la Banque du Portugal Mário Centeno, qui considère que “la politique monétaire doit rester prévisible et agir à la marge, par étapes aussi petites que possible”.
Pour l’heure, la présidente de l’institution monétaire européenne n’a “fourni aucun indice sur la hausse des taux d’octobre et s’est contentée de répéter que la BCE décidera de ses prochaines actions réunion par réunion”, indique Reuters.
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