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Réunissant de nombreuses personnalités autour de Pierre Lellouche et d’Edouard Balladur, dont des ambassadeurs européens, des députés, eurodéputés, ou anciens ministres, la Matinée de l’Europe organisée ce vendredi 16 avril au quai d’Orsay, sur le thème “Quelle gouvernance pour la zone Euro ?” , a permis de nombreux échanges sur la question de la discipline budgétaire européenne.
Introduisant le débat, Pierre Lellouche a rappelé les grands événements qui ont marqué ces derniers mois la zone euro à travers la crise grecque.
Il a notamment évoqué le Conseil européen de printemps des 25 et 26 mars derniers, qui a débouché sur une déclaration commune prévoyant que “le Conseil européen doit renforcer le gouvernement économique de l’Union européenne” et que “la surveillance des risques économiques et budgétaires et les instruments de leur prévention, y compris la procédure de déficit public excessif, doivent être renforcés” .
Pierre Lellouche a également précisé qu’il avait souhaité inviter l’ancien Premier ministre Edouard Balladur suite à la tribune de ce dernier publiée dans Le Figaro le 17 février dernier, et dont les propositions, note le Secrétaire d’Etat, ont été pour beaucoup reprises par le commissaire Olli Rehn.
Edouard Balladur, qui a ensuite pris la parole, a rappelé que “parler de l’avenir de l’euro, c’est parler de l’avenir de l’Europe” , et que, il y a vingt ans déjà, il préconisait “L’Europe des cercles” , indiquant que l’Europe n’avait pas toujours à fonctionner d’une seule et même façon.
L’ancien Premier ministre lance ainsi aujourd’hui quelques pistes, souhaitant que les 16 Etats membres de la zone euro agissent sans forcément attendre que les 27 ne le fassent. Il préconise ainsi une meilleure surveillance budgétaire.
Et là où Edouard Balladur étonne, c’est lorsqu’il propose que les budgets nationaux soient soumis à l’Eurogroupe avant tout vote au sein des Parlements, touchant ainsi à l’un des attributs souverains de chaque Etat.
L’ancien Premier ministre reconnaît cependant que cela pose de nombreuses questions : sur quels critères évaluer les budgets nationaux ? comment vérifier que les chiffres présentés par les Etats sont crédibles ? faut-il associer le FMI ? que faire lorsqu’un budget national n’est pas validé ?
Si cette Matinée de l’Europe n’aura pas apportée toutes les réponses, elle aura eu le mérite de poser les questions, qui, selon Pierre Lellouche, doivent être urgemment posées à l’Europe.