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Michal Krejza : “Le sport a un rôle unique dans le rassemblement des européens”

Depuis l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, le sport est devenu une politique à part entière de l’Union européenne. Se déroulant actuellement à Madrid, le Forum européen du sport répond à l’attente des associations de rencontre et d’échange avec les institutions européennes sur le potentiel créé par cette nouvelle compétence. Touteleurope.fr, en partenariat avec le think tank Sport et Citoyenneté, publie un entretien issu de la revue trimestrielle de l’association. Michal Krejza, chef de l’Unité Sport à la Commission européenne analyse le nouveau rôle des politiques sportives dans l’Union européenne.

Quelles sont les missions et les champs d’intervention de l’Unité Sport au niveau européen ?




Ce think tank créé en 2007, réfléchit sur le rôle et la place du sport dans les sociétés européennes. Il publie une revue sur ces questions tous les trois mois.

MK : 2007 a été une année importante pour le sport au niveau de l’UE. En effet, cette année-là, la Commission européenne a adopté le Livre blanc sur le sport et des dispositions sur le sport ont été incluses dans le traité de Lisbonne.

Le Livre blanc est le premier document à décrire le cadre général pour les sujets sportifs au niveau de l’UE et plus particulièrement pour les activités de la Commission dans ce secteur.

Naturellement, c’est à l’Unité sport de la Commission qu’est revenue la tâche de mettre en œuvre le Livre blanc et de préparer l’entrée en vigueur des dispositions sportives du traité de Lisbonne.

Dans ce cadre, notre grande priorité est de stimuler l’étroite collaboration dans le domaine du sport entre les États membres et de maintenir un bon dialogue avec le mouvement sportif et les autres acteurs dans ce domaine.

L’Union européenne bénéficie désormais d’une compétence directe en matière de sport. Quels seront les axes principaux des futures politiques sportives européennes ?

Le nouveau traité nous permettra de prendre le Livre blanc sur le sport comme point de départ et de développer davantage encore les sujets qui y sont mentionnés.

MK : Le nouveau traité nous permettra de prendre le Livre blanc sur le sport comme point de départ et de développer davantage encore les sujets qui y sont mentionnés.

Nous entendons également inclure un certain nombre de nouveaux sujets. Par exemple, le mouvement sportif souhaiterait que nous consacrions davantage d’attention aux questions relatives aux droits de propriété intellectuelle, et nous couvrirons également la coopération avec les pays tiers et les organisations internationales, comme cela est spécifiquement mentionné dans le Traité.

Je m’attends à ce que l’approche future de la Commission envers le sport soit présentée pendant la deuxième moitié de cette année sous la forme d’une Communication de la Commission.

Concrètement, comment s’appliquera cette compétence communautaire ? Quelles en seront les conséquences pour les citoyens européens ?

Ce qui peut être fait au niveau de l’UE est d’étendre la connaissance et les bonnes pratiques dans des secteurs aussi divers que l’activité physique favorable à la santé, la cohésion sociale par le sport, la lutte contre le dopage, le volontariat dans le sport ou la bonne gouvernance.

MK : Il est important de se rappeler que la compétence « douce » incluse dans le traité ne remplace pas les politiques sportives des Etats membres.

En outre, toute harmonisation de législation est exclue. Les citoyens continueront à pratiquer leur sport comme ils le faisaient avant.

Ce qui peut être fait au niveau de l’UE est d’étendre la connaissance et les bonnes pratiques dans des secteurs aussi divers que l’activité physique favorable à la santé, la cohésion sociale par le sport, la lutte contre le dopage, le volontariat dans le sport ou la bonne gouvernance.

Des Etats membres et organisations sportives différents ont des points forts et des faiblesses différents et le sport européen peut en tirer avantage à condition d’apprendre davantage les uns des autres.

L’UE soutiendra des projets à cet effet. Nous avons obtenu notre premier budget pour le sport en 2009 sous la forme d’une action préparatoire (€ 7,5 millions) et 18 projets transnationaux sont actuellement en cours.

À l’avenir, un plus grand volume de projets pourra probablement être soutenu via un programme de l’UE pour le sport. Afin de concevoir un programme qui a vraiment une plus-value européenne, nous consulterons nos différents partenaires et le grand public au cours de la première moitié de cette année.

Cette revue spéciale s’interroge sur le rôle que peut jouer le sport dans le processus de construction de l’identité européenne. Quel est votre point de vue sur cette question ?

Le sport a un rôle unique dans le rassemblement de personnes issues de différents pays et milieux et contribue ainsi à une Union européenne plus forte.

MK : Déjà dans le rapport Adonnino de 1985, « L’Europe des citoyens », il a été proposé qu’on utilise le sport pour promouvoir une identité européenne. Le sport a un rôle unique dans le rassemblement de personnes issues de différents pays et milieux et contribue ainsi à une Union européenne plus forte.

En promouvant l’échange de bonnes pratiques parmi des organisations de différents Etats membres, un futur programme sport de l’UE augmentera encore ce rôle joué par le sport.

Parfois, on nous demande pourquoi les symboles européens tels que le drapeau et l’hymne ne sont pas utilisés plus souvent au cours des manifestations sportives européennes.

Tandis que la Commission accueille favorablement l’utilisation de symboles européens, il appartient aux organisateurs d’événements et aux autorités du pays d’accueil de décider si ces symboles sont utilisés. Nous souhaitons respecter l’autonomie des organisations sportives.

A vos yeux, quel est l’impact des réglementations sportives (en particulier celles liées aux questions de nationalités) sur la construction de l’identité européenne ?

Je ne pense pas que le renforcement de l’identité nationale d’une manière positive par le sport empêche le développement d’une identité européenne. Elle peut peut-être même l’y aider.

MK : Tout en accueillant favorablement les initiatives qui promeuvent l’identité européenne par le sport, nul ne peut ignorer le passé historique et culturel du sport en Europe.

L’organisation du sport basé sur les équipes nationales est toujours un élément fondamental dans le monde sportif, et il a été également accepté comme une caractéristique spécifique du sport par la Cour de justice européenne. Je ne pense pas que le renforcement de l’identité nationale d’une manière positive par le sport empêche le développement d’une identité européenne. Elle peut peut-être même l’y aider.

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