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Mariya Gabriel : “L’initiative relative à la carte d’étudiant européenne : bien plus qu’une simple carte”

Dans cette tribune, la commissaire européenne à l’Education et à la jeunesse souligne les avantages du projet de carte d’étudiant européenne.

Mariya Gabriel
Crédits : European Union, 2022 / EC - Audiovisual Service

Nous avons une ambition pour le secteur de l’enseignement supérieur de l’UE.

Et cette ambition ne peut se concrétiser que si les étudiants et le personnel enseignant peuvent se déplacer sans difficultés d’une université à l’autre, d’un État membre à l’autre, afin que leur expérience d’apprentissage et d’enseignement soit la meilleure possible. Parce que rien n’est plus stimulant que d’être exposé à une grande diversité d’idées, d’environnements universitaires et d’approches.

Bien sûr, nombreux sont ceux qui profitent déjà des offres de mobilité, mais ils doivent s’occuper des formalités administratives, par exemple en ce qui concerne l’approbation des cours ou la reconnaissance des crédits. Cela peut sembler insurmontable à certains et les dissuader tout d’abord de se porter candidat.

Nous avons souhaité moderniser et simplifier la procédure.

Ainsi, à l’occasion du 35e anniversaire du programme Erasmus+, nous avons pris le temps de la réflexion et nous nous sommes interrogés :

Et s’il existait un moyen simple de permettre la reconnaissance de l’identité et du statut des étudiants, qui donnerait à ces derniers un accès direct aux services qui leur sont destinés dans l’ensemble de l’UE ? Comment faire en sorte de relier ce dispositif à l’échange numérique sécurisé d’informations sur les étudiants entre les établissements d’enseignement supérieur participant au programme Erasmus+ ? Comment rendre l’expérience Erasmus+ encore plus agréable pour tous ceux qui souhaitent aller à l’étranger pour étudier, effectuer des stages ou des apprentissages ou participer à des échanges de personnel dans tous les domaines de l’éducation, de la formation, de la jeunesse et du sport ?

Voilà comment est née l’initiative relative à la carte d’étudiant européenne.

Elle nous permet de numériser tout ce qui a trait à l’organisation de la mobilité des étudiants dans le cadre d’Erasmus+, depuis la fourniture d’informations et les procédures de candidature jusqu’à la reconnaissance des crédits, en passant par les échanges de données relatives aux étudiants et la signature numérique des documents.

Si cela semble constituer un grand changement, c’est parce que c’en est un.

Pour faire de notre ambition une réalité, nous établissons des liens étroits entre quatre mesures, qui répondent chacune à un besoin spécifique :

Il y a bien sûr tout d’abord la carte d’étudiant européenne elle-même, qui a donné son nom à cette initiative. Nous avons créé un outil qui peut garantir l’échange sécurisé d’informations sur les étudiants et permet à ceux-ci d’évoluer sans difficultés entre les établissements d’enseignement supérieur. Mais la carte peut faire beaucoup plus, par exemple donner aux étudiants l’accès aux cours et services en ligne proposés dans d’autres établissements d’enseignement supérieur que leur établissement d’origine. L’ajout de cet élément aux cartes d’étudiant nationales existantes connaît des débuts prometteurs : à ce jour, 2,6 millions d’étudiants ont transformé leur carte en carte d’étudiant européenne. D’ici à 2025, tous les étudiants en Europe devraient pouvoir profiter de ses avantages, par exemple un accès aux bibliothèques, aux transports et au logement, ou des réductions sur des activités culturelles dans l’ensemble de l’UE. Pour permettre aux étudiants de voir leur statut authentifié par-delà les frontières et dans l’ensemble des établissements, il était nécessaire de disposer d’un identifiant étudiant numérique sûr et fiable : c’est pourquoi la Commission a conçu l’identification électronique européenne des étudiants, qui permet une authentification locale et un accès mondial aux services.

Pour compléter la carte et l’identification électronique, l’application Erasmus+ permet aux étudiants d’accéder facilement aux informations utiles nécessaires avant, pendant et après leur mobilité. L’application est également un espace de rencontre en ligne, auquel les étudiants peuvent se connecter pour échanger leurs expériences. L’outil remanié a été lancé en 2021 et plus de 160 000 étudiants l’ont téléchargé à ce jour.

Lors de mes discussions avec des étudiants dans toute l’UE, j’ai eu le plaisir de les entendre dire à quel point ces mesures avaient eu un impact positif sur leur expérience Erasmus+.

Sébastien Lotte, de l’université de Strasbourg, qui a étudié à Milan (Italie) en 2014 dans le cadre d’Erasmus+, m’a fait part de son point de vue :

« La mobilité internationale a été pour moi une expérience incroyable et un moment clé de ma vie personnelle et professionnelle. Selon moi, tous les jeunes devraient avoir la possibilité de vivre ce type d’expérience. Malheureusement, la complexité de l’administration, le nombre de documents sur support papier et le grand nombre d’intermédiaires découragent de nombreux jeunes et donnent un caractère technocratique à certaines formes de mobilité. C’est pourquoi je pense que la numérisation des outils administratifs (application Erasmus+) peut permettre de démocratiser l’accès à la mobilité pour un plus grand nombre de jeunes. Certains outils numériques tels que “Buddy System” m’ont permis de rencontrer de nombreuses personnes sur place, dans un but d’échange et de rencontres culturelles. Je recommande l’utilisation de ces outils, qui sont beaucoup plus adaptés à la nouvelle génération Erasmus et qui constituent un tremplin pour la mobilité et la participation. »

Nous cherchons également des moyens d’accroître l’efficacité des procédures administratives. C’est pourquoi nous avons inclus le réseau « Erasmus Without Paper » dans l’initiative. À l’heure actuelle, plus de 3 000 établissements d’enseignement supérieur de toute l’UE échangent des données en ligne par l’intermédiaire de ce réseau, signent des accords de coopération avec d’autres universités et concluent des contrats pédagogiques avec des étudiants qui ont choisi la mobilité. Nous souhaitons que toutes les universités de l’UE y soient connectées d’ici à 2023.

L’objectif d’une gestion moderne et efficace de la mobilité n’a jamais été aussi proche. Elle conduira non seulement à une simplification majeure pour tous les acteurs concernés, mais permettra aussi d’améliorer la qualité de l’enseignement dans l’UE et de créer les conditions nécessaires à une forte augmentation de la mobilité des étudiants, conformément aux objectifs de l’espace européen de l’éducation.

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1 commentaire

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    Eliopatchikov

    Quel est le critère d’évaluation de l’impact réel de cette “carte” sur le long terme ?