Slate rappelle que “le magazine de France 2 ‘Cash Investigation’ avait révélé pour la première fois, en mai 2012, des documents montrant l’évasion fiscale au Luxembourg de multinationales” . Les révélations de cette semaine sont donc issues d’une enquête internationale débutée à la suite de ces fuites.
Souvent taxé de “paradis fiscal” , le Luxembourg utilise la pratique du “tax ruling” , qui “est légale mais jugée nuisible puisqu’elle prive les États de recettes fiscales importantes” , explique Euronews. Dans un entretien publié par Le Monde, Pierre Gramegna, ministre des Finances du Luxembourg, affirme que “de nombreux pays pratiquent les rulings, pas seulement l’Irlande, les Pays-Bas ou le Royaume-Uni, mais aussi la France et l’Allemagne. Si l’on pense que ces règles ne correspondent plus aux besoins d’un monde global et qu’il faut en changer, cela doit se faire dans le cadre d’un grand débat international” .
“L’enquête LuxLeaks ne pouvait mieux tomber” , estiment Les Échos. En effet, les ministres des Finances européens doivent discuter aujourd’hui d’une directive permettant de mieux lutter contre les abus fiscaux des multinationales. Le site du quotidien précise que “nombre de ministres redoutent ce projet qui, comme le souhaitent les ONG, favoriserait la taxation de l’activité là où elle a lieu” .
La crédibilité de Jean-Claude Juncker, ancien premier ministre du Luxembourg et actuel président de la Commission européenne en prend un coup. Le Nouvel Observateur le surnomme “l’incendiaire à la tête des pompiers” . Courrier International explique que “la position de Jean-Claude Juncker (…) est des plus délicates, alors que l’UE a lancé une enquête sur les pratiques fiscales du Grand-Duché. Juncker peut-il enquêter sur lui-même ?” La Croix affirme qu’ “il n’a jamais développé un zèle remarquable pour assainir la situation. Et avait plutôt tendance à pratiquer l’esquive” . Le site du quotidien estime que “ces révélations, dont seule l’ampleur surprend, constitueront une énième étape dans la quête européenne d’harmonisation fiscale” .