“Le premier épisode de la nouvelle saison du feuilleton grec est enfin terminé, en attendant la suite” , annoncent Les Échos. Pour le site du quotidien, “Athènes a dû en rabattre sur une partie de ses ambitions de réformes pour obtenir l’extension du plan d’aide européen” , mais “les Grecs n’ont toutefois pas complètement capitulé” . “Il faut d’abord relever tout ce qu’il n’y a pas dans ce document, à savoir les nouvelles mesures d’austérité qui étaient réclamées fin 2014 et qui ne sont plus évoquées” , signalent Les Échos.
Pour Le Figaro, “la Grèce a décroché un pâle satisfecit pour son premier test de retour à la discipline de la monnaie commune” . “L’Eurogroupe a jugé ‘suffisamment détaillée’ une liste attendue de mesures à prendre, mais il a aussitôt demandé qu’elle soit élargie et approfondie” , souligne le site du quotidien. L’éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro n’est toujours pas sortie des esprits et on assiste au contraire à son “inquiétante banalisation” , affirme Le Monde. Le journal explique que “la zone euro s’est dotée de pare-feu financiers, tels que le Mécanisme européen de stabilité (MES) ou les programmes de rachats de dette publique de la Banque centrale européenne” , mais que le coût du Grexit “ne serait pas nul, même si la panique financière serait évitée” et que “l’union monétaire elle-même deviendrait le repoussoir” .
Romaric Godin, de La Tribune, estime que qualifier la liste des réformes d’ “abandon pur et simple des promesses de Syriza [est] une conclusion qui semble bien hâtive” . Plusieurs points de la liste figuraient dans le programme de Syriza : “l’amélioration des rentrées fiscales et sa juste répartition” correspond à “la promotion de la justice sociale” , “la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale est une lutte contre l’oligarchie” et la réforme de l’administration “est en accord complet” avec la promesse d’une “plus grande transparence de l’administration” , détaille le journaliste. Il reconnaît toutefois une “trahison partielle sur les privatisations” , mais souligne que le “plan de gestion de la crise humanitaire” a été accepté.
“Alexis Tsipras ne va pas résoudre sur le champ la crise de son pays, (…) mais les Grecs sont satisfaits : voilà enfin un gouvernement qui s’est rebellé face à Bruxelles” , note Courrier international/Die Zeit. Euronews observe, quant à lui, que “la bourse d’Athènes salue le programme de réformes grec validé hier par l’Eurogroupe. Un accord de principe qui a permis au marché grec de bondir de près de 10 %” .
“Cette nouvelle étape franchie ne signifie pas pour autant que la partie est gagnée pour Athènes, loin de là” , met en garde Le Monde. “L’extension du programme grec pour les quatre prochains mois ne sera en effet définitive qu’après l’accord individuel des dix-neuf gouvernements de la zone euro, dont certains doivent mettre au vote au Parlement cette décision” , explique le site du quotidien. “Pour le premier ministre Alexis Tsipras, l’exercice d’équilibrisme tend du coup à la haute voltige” , analyse Le Monde.
[Revue de presse] Liste des réformes grecques : capitulation ou compromis ?
Publié le 25.02.2015
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La liste des réformes grecques présentées hier a été acceptée par l’Eurogroupe, permettant un premier pas vers le rallongement du plan d’aide de quatre mois. Reste maintenant, pour certains Etats, à la faire ratifier par leur Parlement. Pour beaucoup, cet accord ne représente qu’une première étape dans le difficile chemin de la Grèce vers son redressement économique.