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Les prix continuent d’augmenter en Europe

Si l’inflation ralentit dans la zone euro, les derniers chiffres annoncés par Eurostat ce jeudi 2 mars montrent toutefois qu’elle s’installe sur la durée. Les prix de l’alimentation enregistrent même une hausse record.

L'inflation sur les produits alimentaires a atteint 14,5 % en France sur un an, contre 21,8 % en Allemagne
L’inflation sur les produits alimentaires a atteint 14,5 % en France sur un an, contre 21,8 % en Allemagne - Crédits : Sergei Gnatiuk / iStock

Une bonne nouvelle… en trompe l’œil”, annonce France 24. “Le taux d’inflation annuel de la zone euro poursuit son recul en février”, à 8,5 % sur un an selon les chiffres publiés par Eurostat jeudi 2 mars. Mais “gare à l’excès d’enthousiasme”, prévient la chaîne.

En effet, “le chiffre du mois dernier ne montre qu’un répit beaucoup plus faible qu’attendu de 0,1 point seulement, après 8,6 % en janvier” [Le Figaro]. “Il faut aussi rappeler que ces progressions annuelles se superposent à des hausses déjà significatives un an plus tôt”, précise le journal.

Plus encore, “l’alimentaire, qui pèse particulièrement sur les ménages les plus précaires, connaît une inflation de 15 %, un record absolu depuis la création de la zone euro” [Le Monde].

Dans ce contexte, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a annoncé que l’institution “avait l’intention de relever une nouvelle fois les taux directeurs de 0,5 point de pourcentage lors de la prochaine réunion du conseil des gouverneurs”, prévue le 16 mars [Frankfurter Allgemeine Zeitung].

Inflation alimentaire

Avec + 15 % sur un an, “ce sont désormais les produits alimentaires qui subissent une hausse de prix fulgurante” dans la zone euro, rapporte L’Echo. Bien que l’inflation de l’énergie marque le pas ces derniers mois, “cette dynamique est contrebalancée par un changement majeur : l’augmentation des prix de l’alimentation, qui est devenue le moteur de l’inflation actuelle pour la première fois sur ces deux dernières années” [France 24].

Dans l’ensemble de la zone euro, “le prix du sucre s’est envolé de 54 % en un an […] et celui du beurre et du lait, de l’ordre de 27 %”, soulignent ainsi Les Echos. En Belgique par exemple, “l’inflation des produits alimentaires a été tirée vers le haut par la hausse du prix des huiles, qui passe de 12,6 % en février à 24,4 % le mois dernier” [L’Echo]. Les produits laitiers sont quant à eux “passés de 4 % en février à 26 %”, relève le quotidien.

La France n’échappe pas à la règle : “aujourd’hui, [le curseur] pointe à un niveau rarement atteint de 14,5 %”, note Le Monde. Et “cette hausse inexorable du prix du panier de courses n’est pas terminée”, prévient le quotidien.

Guerre en Ukraine

L’Echo explique que ces augmentations “sont en partie imputables à la guerre en Ukraine”, le pays étant quatrième exportateur mondial de blé et troisième de maïs. De plus, “l’explosion passée des prix de l’énergie ainsi que la hausse du prix des engrais et des produits phytosanitaires est répercutée petit à petit par les entreprises de l’agroalimentaire sur leurs prix de vente”, résument Les Echos.

Autre indicateur particulièrement suivi : le taux sous-jacent. Celui-ci “exclut l’effet des éléments plus volatils comme l’énergie et les denrées alimentaires”, explique El País. Or il “grimpe [lui aussi] à un niveau record de 5,6 %”, contre 5,3 % en janvier, poursuit le média espagnol. “Cet indice est surveillé de très près par les économistes, parce qu’il sert de guide à la persistance de l’inflation”, note Le Monde.

Quelle politique pour la Banque centrale européenne ?

Dans ce contexte, “l’inflation dans la zone euro ne laisse pas de répit à la BCE”, titre Bloomberg. “Le scénario ‘l’inflation est transitoire’ n’est pas seulement en train d’être réécrit, il est en train d’être déchiré en confettis”, considère l’agence de presse américaine.

La banque centrale “a déjà annoncé qu’elle allait augmenter son taux d’intérêt de 2,5 % à 3 %, lors de sa prochaine réunion du 16 mars” [Le Monde]. “Mais le débat est entamé pour la suite des opérations. Doit-elle continuer à 3,5 %, 3,75 % voire 4 % d’ici à l’été ?”, s’interroge le journal du soir. Le nouveau tour de vis monétaire serait “une mauvaise nouvelle […] pour l’activité économique dans son ensemble, qui serait forcément pénalisée par des coûts de financement plus élevés”, estiment Les Echos. “Dans ces circonstances, l’inflation pourrait s’arrêter mais le risque de récession pourrait alors aussi s’accroître”, complète l’économiste Philippe Waechter pour France 24.

Reuters rapporte par ailleurs que les gouverneurs de l’institution monétaire ont été “confrontés” à une autre problématique, lors d’une réunion en Finlande la semaine dernière. Des données “ont montré que les marges bénéficiaires des entreprises ont augmenté plutôt que diminué”, malgré l’inflation. “Il est clair que l’expansion des bénéfices a joué un rôle plus important dans l’histoire de l’inflation européenne au cours des six derniers mois”, a déclaré l’économiste Paul Donovan auprès de l’agence. A l’inverse, “les salaires ont augmenté beaucoup plus lentement que l’inflation, impliquant une baisse de 5 % du niveau de vie du salarié moyen de la zone euro par rapport à 2021, selon les calculs de la BCE” [Reuters].

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