Mardi 4 mars, Nintendo a accepté d’offrir un droit à la réparation des manettes des consoles de jeux “Switch”, même au-delà de la garantie de 24 mois. “Dans l’Espace économique européen (EEE), le Royaume-Uni et la Suisse, Nintendo ne vous facturera pas de frais de réparation jusqu’à nouvel ordre en cas de bug de réactivité du stick qui résulterait d’un défaut de fabrication ou d’une usure normale”, annonce désormais le site du géant du divertissement.
De nombreux acheteurs de la console hybride avaient commencé à se plaindre d’un problème récurrent des “joy-con”, les manettes détachables. Ce phénomène porte même un nom : le “joy-con drift”. “Concrètement, le personnage bouge tout seul sans que rien ne lui ait été demandé”, explique Mélissa Chevillard, chargée de mission relations institutionnelles pour UFC-Que Choisir. “Impossible de jouer dans ces conditions”, ajoute-t-elle.
Une alerte européenne
L’association avait d’abord porté plainte en France en 2020, avant de participer à une action conjointe au niveau européen.
Celle-ci a été menée en janvier 2021 par le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC). Avec plus de 25 000 témoignages de joueurs, les organisations membres de ce réseau avaient constaté que 88 % des dysfonctionnements arrivaient après à peine 2 ans d’utilisation. “D’autres entreprises devraient prendre bonne note” de cette décision, a réagi la directrice générale adjointe du BEUC, Ursula Pachl. “L’obsolescence programmée des biens de consommation est inacceptable : elle contribue à l’augmentation des montagnes de déchets électroniques et coûte de l’argent aux consommateurs”, a-t-elle souligné.
Le 22 mars, la Commission européenne a par ailleurs proposé une législation améliorant le droit à la réparation pour les produits endommagés ou en panne, y compris après expiration de la période de garantie. Le texte comprend par exemple une plateforme en ligne pour permettre aux consommateurs de contacter les réparateurs et les vendeurs de biens remis à neuf ainsi qu’une nouvelle norme pour les services de réparation. Une politique qui s’inscrit dans la volonté de promouvoir des modes de production et de consommation plus soucieux de l’environnement.