Toute L'Europe – Comprendre l'Europe

Les inégalités salariales entre les femmes et les hommes dans l’Union européenne

En 2022, la rémunération des femmes était en moyenne inférieure de 12,7 % à celle des hommes au sein de l’Union européenne, avec d’importantes disparités entre les Etats membres.

L’écart de rémunération est ici mesuré en comparant le revenu horaire brut moyen des femmes salariées rapporté au salaire horaire brut moyen des hommes salariés. Les Etats membres au sein desquels cet écart est le plus faible sont l’Italie (4,3 %), la Roumanie (4,5 %) et la Belgique (5 %). Par ailleurs, au Luxembourg, les femmes salariées touchaient en moyenne un salaire horaire brut supérieur de 0,7 % à celui des hommes en 2022.

A l’inverse, les pays dans lesquels l’écart est le plus important sont l’Estonie (21,3 %), l’Autriche (18,4 %), la République tchèque (17,9 %), l’Allemagne ainsi que la Slovaquie (17,7%), la Hongrie (17,5 %) et la Lettonie (17,1%). La France se situe au-dessus de la moyenne de l’Union européenne (12,7 %) et de celle de la zone euro (13,1 %), avec un écart de rémunération entre les femmes et les hommes de 13,9 % en 2022, contre 15,6 % en 2020.

De manière générale, la moyenne européenne des inégalités salariales est en recul depuis 2011. Celle-ci passe de 16,2 à 12,7 % pour les Vingt-Sept. A l’inverse, elle augmente dans certains pays par rapport à l’année précédente comme en Lettonie (17,1 % en 2022 contre 14,6 % en 2021) et en République tchèque (17,9 % en 2022 contre 15 % en 2021). 

Ces données, calculées à partir des salaires dans l’ensemble des secteurs économiques, doivent cependant être interprétées avec précaution. En effet, dans chaque pays les racines de l’inégalité salariale peuvent être multiples : différences en matière d’éducation, de choix de secteur, ségrégation sur le marché de l’emploi, partage inégal des responsabilités domestiques et de la garde des enfants…

Pour le moment, faute de consensus, aucune statistique n’existe à l’échelle européenne sur l’écart de rémunération ajusté, c’est-à-dire l’écart entre les femmes et les hommes ayant des caractéristiques strictement identiques (âge, niveau de diplôme, type de contrat, etc). Les données présentées ici mesurent ainsi un phénomène plus large que la notion de “à travail égal, salaire égal”. Par ailleurs, “cet écart reflète d’abord des différences de volume de travail annuel car les femmes sont à la fois moins souvent en emploi au cours de l’année et davantage à temps partiel”, explique l’Insee. Ainsi, en France, en 2021, les femmes percevaient en moyenne une rémunération nette inférieure de 15 % à celle des hommes lorsque le facteur du volume de travail est inclus dans les calculs.

Cependant, le Parlement européen et les Etats membres ont adopté de nouvelles règles de transparence des rémunérations en 2023. Celles-ci prévoient que les entreprises de l’UE seront “tenues de partager des informations concernant les salaires, et de prendre des mesures en cas d’écart de rémunération entre les femmes et les hommes supérieur à 5 %”, précise le Conseil. La directive prévoit également des dispositions sur l’indemnisation des victimes de discrimination en matière de rémunération, ainsi que des sanctions, dont des amendes, pour les employeurs ne respectant pas les règles. Entrée en vigueur le 10 mai 2023, cette directive doit être “transposée” par les Etats membres dans leur législation nationale dans un délai maximal de trois ans. 

Votre avis compte : avez-vous trouvé ce que vous cherchiez dans cet article ?

Pour approfondir

  • Economie et social

  • Société

  • Droits des femmes

  • Emploi et social

  • Questions de société

À la une sur Touteleurope.eu

Flèche

Participez au débat et laissez un commentaire

Commentaires sur Les inégalités salariales entre les femmes et les hommes dans l'Union européenne

Lire la charte de modération

Commenter l’article

Votre commentaire est vide

Votre nom est invalide

1 commentaire

  • Avatar privé
    Jy2m

    S’il est un scandale concernant l’égalité entre hommes et femmes c’est bien, comme nous l’ont montré les événements récents en Ukraine, qu’en cas d’invasion du pays, les femmes peuvent quitter le pays alors que les hommes sont obligés de rester pour se battre. Les femmes, pour faire progresser leur cause, ne devraient-elles pas revendiquer le droit de se battre elles-aussi, les enfants pouvant être alors confiés par exemple aux grands-parents ? A moins bien sûr qu’il existe des domaines particuliers où l’égalité entre hommes et femmes n’ait pas lieu d’exister. Qu’en pensez-vous ?