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Les entreprises dans l'Union européenne

Près de dix ans après la crise mondiale de 2008, les entreprises européennes semblent retrouver un environnement économique plus favorable. Multiples et diverses selon les secteurs et les pays, elles sont le moteur de la croissance et de l’emploi au sein de l’UE et deviennent une composante clé des politiques européennes.

Définition

Les entreprises sont considérées par la Commission européenne, « comme toute entité, indépendamment de sa forme juridique, exerçant une activité économique. ». Par ailleurs, les entreprises sont classées selon le nombre de personnes employées, le chiffre d’affaires annuel ou le total du bilan annuel. A titre d’exemple, « la catégorie des micro, petites et moyennes entreprises (PME) est constituée des entreprises qui occupent moins de 250 personnes et dont le chiffre d’affaires annuel n’excède pas 50 millions d’euros ou dont le total du bilan annuel n’excède pas 43 millions d’euros. »

L’Europe par rapport au reste du monde

Plus de 23 millions d’entreprises existent en Europe (chiffre de 2015) réparties parmi les 28 Etats membres. Très nombreuses, les entreprises européennes sont diverses et en constante mutation.

En effet, 93% des sociétés européennes sont des micro-entreprises (moins de 10 salariés), tandis que 99,8% appartiennent à la catégorie des petites et moyennes entreprises (PME), qui emploient moins de 250 salariés. Au total, les PME contribuent à hauteur de près de deux tiers de l’emploi dans le secteur privé non-financier européen. En France, les PME représentent 63% de l’emploi total des entreprises non financières, soit 3 points sous la moyenne de l’UE. En comparaison, ce chiffre est de 90% en Grèce.

Toutefois, bien qu’elles ne représentent que 0,2% de l’ensemble des entreprises, les sociétés qui emploient plus de 250 salariés, ont produit 43% de la valeur ajoutée en 2015, le reste étant apporté par les PME. Ainsi, les grandes entreprises (GE) ont un poids important dans l’économie.

Les Etats-Unis ont quant à eux un tissu d’entreprises plus restreint : 4 millions de sociétés, mais qui sont de taille sensiblement plus importante : près de 50% de l’emploi dans le secteur privé aux USA est concentré dans des entreprises de plus de 250 salariés contre un peu plus de 30% au sein de l’UE.

La situation en Europe

L’importance économique des PME en Europe diffère selon les secteurs et les pays. En effet, la part des micro-entreprises est par exemple relativement plus élevée dans les activités immobilières tandis que les secteurs de l’extraction minière ou encore de la distribution d’énergie et d’eau affichent une part de grosses entreprises deux fois plus importante que la moyenne. Les secteurs qui nécessitent une forte intensité en capital et donc l’acquisition d’importantes infrastructures voient ainsi leur marché composé de plus larges entreprises. x% des emplois du secteurs des télécommunications sont par exemple concentrés dans les grosses entreprises. Les entreprises pétrolières Shell (Pays-Bas) et BP (Royaume-Uni) emploient respectivement 94 000 et 84 500 personnes dans un secteur où près de 82% de l’emploi est concentré dans des grandes entreprises. La situation est contraire dans le secteur des activités juridiques et de comptabilité où plus de 85% de l’emploi se situe au sein de PME et près de 55% au sein de micro-entreprises.

Par ailleurs, les 23 millions d’entreprises européennes se répartissent parmi de nombreux secteurs mais certains pays ou certaines régions sont spécialisés dans l’un d’eux en particulier. L’environnement naturel joue un rôle central dans la répartition des entreprises selon leur secteur sur le territoire. Ainsi, le nord de l’Ecosse est la région européenne qui consacre la plus grande part de l’emploi à l’extraction de pétrole. De la même manière, les régions forestières du nord de l’Europe et des pays baltes sont spécialisées dans la production de bois.

D’autres facteurs relatifs à l’environnement économique peuvent influencer la spécialisation régionale. Avec 10,6% de l’emploi, le secteur de la production de prêt-à-porter est l’une des spécialités de la région de Severozapaden (nord-ouest de la Bulgarie) où le coût de la main d’œuvre est relativement faible. Les régions les plus touristiques se spécialisent dans les secteurs de l’hébergement, à l’instar des îles ioniennes en Grèce. En France, la région Bretagne est la plus spécialisée de l’Union européenne dans la production agroalimentaire.

Les grandes métropoles sont quant à elles particulièrement spécialisées dans les services, puisque la part de l’emploi dans le secteur tertiaire peut y dépasser 80% de la population active, voire même 90% dans le cas d’une agglomération comme celle de Londres.

Par ailleurs, le marché unique européen est un outil de taille pour les entreprises des pays membres. Parmi les PME européennes, environ un quart d’entre elles sont ou ont été des entreprises exportatrices. En 2015, 78% de celles-ci ont exporté au sein de l’Union européenne et 48% en dehors. La demande extérieure, la nature des exportations ou la situation géographique de chaque pays implique toutefois que 90% des PME exportatrices espagnoles, par exemple, exportent hors de l’UE (notamment en Afrique du Nord) contre seulement 30% au sein du continent. A l’inverse, près de 100% des PME exportatrices tchèques et slovaques destinent leurs exportations à leurs voisins européens. Plus de 50% des PME exportatrices françaises exportent pour leur part au sein de l’UE, un niveau en-deçà de la moyenne européenne.

Politiques

Qu’est-ce que le Small Business Act ? Adopté en 2008 et révisé en 2011, le Small Business Act liste 10 principes permettant de promouvoir le développement des PME ainsi que leur compétitivité, dans le cadre de la stratégie Europe 2020. Parmi eux, la promotion de l’esprit d’entreprise, la réactivité des administrations, l’accès au financement ou encore au marché unique et aux marchés internationaux. Par ce texte, la Commission reconnait le rôle central des PME dans l’économie européenne. L’UE avait déjà reconnu l’importance des petites entreprises par l’adoption de la Charte européenne des petites entreprises, en 2000, mais de façon moins prononcée.

Les politiques européennes s’intéressent à la bonne santé des entreprises et notamment des PME, qui ont créé, ces cinq dernières années, environ 85% de nouveaux emplois du secteur privé en Europe. Bien que leur profitabilité soit en partie liée à la conjoncture macroéconomique, plusieurs politiques européennes structurelles leur sont directement ou indirectement destinées, et relèvent de domaines différents : concurrence, fiscalité, environnement, numérique, consommation, innovation, etc. Les mesures spécifiques à la compétitivité des PME sont néanmoins récentes au niveau européen. La principale législation en la matière remonte à 2008, et au Small Business Act (voir encadré). Cette stratégie de la Commission européenne vise à soutenir et faciliter l’entreprenariat, ainsi que l’innovation.

De nombreux financements européens sont ainsi accessibles, sous conditions, aux entreprises de toutes tailles des pays membres de l’Union européenne dans le cadre des différentes politiques menées par la Commission ou à travers des investissements prévus par le Plan Juncker. Les PME peuvent également accéder à des subventions, des garanties de prêts ou des prises de participation de l’Union européenne, en vue de susciter la naissance de nouveaux champions économiques.

Ci-dessus, une usine basée à Evora (Portugal) de l’entreprise Mecachrome. Cette-dernière a signé en septembre 2017 un accord de prêt avec la Banque européenne d’investissement (BEI) de 40 millions d’euros. L’entreprise française de 3000 salariés fabrique des pièces destinées par exemple à l’aéronautique ou à l’automobile, dans le secteur de la mécanique de haute précision. L’usine d’Evora profitera d’une partie des financements pour investir dans une ligne d’usinage cryogénique - Crédits : BEI.

Débats, enjeux et perspectives

L’investissement est l’un des principaux moteurs du dynamisme des entreprises et par conséquent de l’emploi et de la croissance au sein de l’Union européenne. En revanche, malgré les plans européens, il peine encore en 2016 à retrouver son niveau d’avant la crise économique. En 2015, à l’échelle de l’Union européenne, il était toujours inférieur de 10% à son niveau de 2008. Les politiques d’austérité menées dans certains pays membres ont à cet égard pu avoir un effet négatif sur l’investissement et les capacités de financement des entreprises.

Plus généralement, les préoccupations des entrepreneurs semblent être à présent bien plus au cœur des problématiques discutées à l’échelle européenne qu’auparavant. Bien que les recommandations du Small Business Act ne soient pas contraignantes pour les pays membres et impliquent des réformes nationales, des progrès sont constatés dans leur direction, en faveur de la simplification administrative, par exemple. Certains observateurs regrettent, en revanche, qu’une plus grande part des marchés publics européens ne soit pas réservée aux entreprises européennes.

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