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[Revue de presse] Le Grexit, une aberration économique ?

Alors que la Grèce est face à un ultimatum pour présenter un plan de réformes qui contentera ses créanciers d’ici dimanche, plusieurs personnalités du monde économique et financier, dont la directrice du FMI Christine Lagarde, soutiennent l’option d’un allègement de la dette hellène, tandis que de nombreux experts s’opposent en France à une sortie de la Grèce de la zone euro.

Grexit

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras est “au bord de l’abîme” [Les Echos]. Face à des créanciers excédés, Le Figaro commente : “l’étau dans lequel le premier ministre a fait basculer son pays” se resserre, car dimanche aura lieu le sommet européen qui réunira tous les chefs de gouvernement de l’Union européenne.

Cette date est présentée par le journal comme fatidique, après un ultimatum obligeant M. Tsipras à trancher entre “réformes et Grexit” . Le Figaro admet que cela représente un “choix faustien : le renoncement à ses convictions et à toutes ses promesses, ou alors le ‘suicide’ de la Grèce comme dit Jean-Claude Juncker” .

Ce soir, la Grèce devra donc proposer son programme de réformes et d’économies budgétaires à l’ex-troïka constituée de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI). Puis ce sera à l’Eurogroupe d’approuver ou non samedi ces propositions, qui seront ensuite discutées au sommet européen dimanche.

Le Point estime que “l’heure de vérité est venue pour la Grèce et ses partenaires européens. Soit ils se mettent d’accord d’ici dimanche, soit c’est la sortie assurée de la zone euro pour Athènes” .

Alors que le gouvernement grec semble seul contre tous, il se voit contre toute attente soutenu sur un point par… le FMI.

Une partie de la presse française rapporte les propos que Christine Lagarde, directrice de l’institution financière, a prononcés hier : “Une restructuration de la dette […] est selon nous nécessaire dans le cas de la Grèce afin qu’elle ait une dette viable” [Le Monde].

Selon elle, la Grèce, en plus de réformes et de consolidation budgétaire, “aura besoin d’au moins 50 milliards d’euros d’aide sur les trois prochaines années, dont 36 milliards d’argent frais européen, et d’un allègement de dette” . Une dette qui, comme le rappelle La Tribune, “flirte avec les 180 % [du] PIB [grec]” .

Libération constate ainsi que “malgré le fait que la Grèce ait fait défaut sur sa dette vis-à-vis de l’institution le 30 juin” , Mme Lagarde a affirmé : “Nous restons pleinement engagés afin de trouver une solution” , tout en précisant que la Grèce ne bénéficiera d’aucun “traitement de faveur” .

Mais les Européens, premiers contributeurs du plan d’aide, ne veulent pas entendre parler d’un allègement de dette” , note L’Express.

Autre soutien vis-à-vis des Grecs : une bonne partie des économistes français, interrogés par Le Figaro. Selon l’article, la plupart d’entre eux “sont contre un ‘Grexit’ ” .

Beaucoup évoquent le risque géopolitique majeur qu’engendrerait une sortie grecque de la zone euro et s’inquiètent des retombées économiques à la fois à court terme et à long terme d’un tel scénario : faillites, perte du pouvoir d’achat, inflation, impact sur les marchés financiers, etc. Ils précisent en outre qu’une telle situation ébranlerait les fondations de l’UE.

Pour Xavier Ragot, président de l’OFCE, un ‘Grexit’ serait le résultat de “mauvais calculs politiques” . D’autres assènent qu’ “il est naïf de croire que l’expulsion d’un pays d’une union monétaire puisse la renforcer” et que “certaines règles au sein du Pacte budgétaire européen ne sont pas soutenables” .

Quelques voix discordent néanmoins : le président du cabinet ACDEFI Marc Touati déclare qu’ “en élisant Syriza, puis en disant largement non au référendum, le peuple grec a définitivement choisi : la Grèce ne remboursera pas sa dette et doit donc quitter la zone euro” et d’ajouter : “le Grexit […] constituera un mal pour un bien” . Tandis que pour Nicolas Lecaussin, directeur du think tank libéral IREF, “[la Grèce] n’a pas du tout respecté ses engagements […], ses leaders politiques ont fait preuve d’une terrible insolence populiste envers Bruxelles qui, pourtant, arrose inlassablement la Grèce” et conclut : “le Grexit serait tout à fait justifié” .

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