“L’enjeu est tel qu’il est désormais reçu par les chefs d’État”, commente France Inter. En tournée mondiale “pour rassurer sur l’IA”, Sam Altman “a critiqué l’UE et menacé de rendre son chatbot inaccessible sur le Vieux Continent si la réglementation était trop contraignante” [Capital].
L’Union européenne travaille en effet depuis plusieurs années sur un texte pour encadrer l’intelligence artificielle (IA). Proposé par la Commission européenne en avril 2021, ce règlement doit être adopté définitivement “d’ici la fin de l’année ou le début de l’année prochaine”, ce qui ferait du continent un pionnier en la matière [L’Usine nouvelle].
La société OpenAI, à l’origine du robot conversationnel ChatGPT, “va tenter de s’y conformer”, a promis son PDG Sam Altman [Le Figaro]. Néanmoins, ce dernier “a ‘beaucoup’ de reproches sur la façon dont la législation [est] pour l’instant rédigée”. La classification de son application comme une technologie “à haut risque” l’obligerait ainsi “à accepter des exigences de sécurité supplémentaires”, poursuit le quotidien.
“Cesser d’opérer”
Mercredi 24 mai, lors de la dixième étape de sa tournée mondiale à Londres, M. Altman “a durci le ton en avertissant qu’OpenAI pourrait ‘cesser d’opérer’ dans l’Union européenne” [Capital]. Une annonce qui a exaspéré le commissaire européen Thierry Breton : “Il ne sert à rien de tenter de faire du chantage en clamant qu’en élaborant un cadre clair, l’Europe retarde le déploiement de l’IA générative”, a-t-il tweeté [Capital]. Avant l’adoption définitive du règlement, le Français tente par ailleurs de conclure un “Pacte IA” avec les géants de la technologie, dont le contenu reste à préciser.
Face aux “nombreuses questions” soulevées par les technologies d’intelligence artificielle, les députés européens souhaitent de leur côté que “les modèles génératifs [répondent] à des exigences de transparence, [informent] leurs utilisateurs que le contenu est généré par une IA, [et évitent] la publication de résumés de données protégées par le droit d’auteur ou de contenus illégaux” [L’Usine nouvelle]. ChatGPT suscite notamment des craintes de “désinformation, manipulation des élections, destruction massive d’emplois, pillage des créateurs, voire menace globale pour l’humanité”, énumère Le Figaro.
Encadrement
En Europe comme dans le reste du monde, “l’idée de la régulation est […] largement partagée. Personne de sérieux n’envisage de laisser les acteurs d’un secteur aussi existentiel s’autoréguler” [France Inter]. En outre, plusieurs pays de l’UE ont déjà restreint son utilisation, l’Italie ayant même temporairement suspendu l’application, en avril, “pour siphonnage de données personnelles” [Capital].
“Les pays du G7 ont d’ailleurs décidé samedi [20 mai] de créer un groupe de travail” sur le sujet [Le Figaro]. Objectif : s’entendre sur une “utilisation responsable” de ces outils pour “contrer ‘la manipulation d’informations’ et la ‘désinformation’ ” [Le Figaro].
Le succès du chatbot américain renforce par ailleurs la “course à l’intelligence artificielle” [Politico]. Avec l’initiative “Large European AI Models”, l’Allemagne souhaite ainsi lancer “une version européenne de ChatGPT” [Politico]. En France, c’est “la startup Mistral AI qui devrait lever près de 100 millions d’euros”, poursuit le média en ligne. Toutefois, “l’Europe reste à la traine des Etats-Unis, où l’OpenAI dispose à elle seule d’un financement de plus de 10 milliards de dollars” [Politico].
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