Si le transport routier représente encore 80 % des trajets de passagers, 194 000 kilomètres de voies ferrées sillonnent l’Union européenne, ainsi que 52 000 kilomètres de voies navigables. Les lignes à grande vitesse continuent de se multiplier. Le transport aérien concerne quant à lui un très grand nombre de passagers : 35 aéroports de l’UE accueillent chacun plus de 10 millions de passagers par an !
De plus, les villes européennes disposent généralement de réseaux parmi les plus développés du monde. Bus, métros, tramways : si elles sont parfois engorgées, des options alternatives à la voiture existent le plus souvent pour les citadins de l’Union européenne. D’autant que des offres de vélos, de trottinettes voire de voitures en libre-service ont été mises en place dans un nombre croissant de villes.
Libéralisme
Dans une large mesure, la politique des transports se décide au niveau européen. Il s’agit d’un élément primordial dans le fonctionnement du marché unique. Car sans stratégie commune pour les transports, difficile de mettre en œuvre les quatre libertés de circulation de l’UE (personnes, marchandises, services et capitaux).
En la matière, la Commission européenne défend une vision libérale, prônant l’ouverture des marchés à la concurrence. Selon Bruxelles, cette libéralisation doit permettre d’accroître la compétitivité des entreprises, d’améliorer la qualité du service fourni aux usagers et de réduire les prix. A cela s’ajoute la mise en œuvre d’un réseau transeuropéen de transport, destiné notamment à renforcer les investissements dans les infrastructures et à désenclaver les territoires périphériques. Enfin, le thème de la mobilité durable est devenu incontournable au regard des objectifs du Pacte vert européen, qui prévoit la neutralité climatique à l’horizon 2050.
S’agissant du rail, l’ouverture à la concurrence a été mise en place pour le transport des marchandises en 2007, puis des voyageurs en 2016. Déjà une réalité depuis plusieurs années en Allemagne ou en Italie, la réforme libéralisant le secteur en France a été adoptée en 2018.
Environnement
Outre les enjeux économiques, les transports européens sont évidemment concernés par les efforts environnementaux de l’UE et des Etats membres. La “stratégie de mobilité durable et intelligente”, présentée en décembre 2020 par la Commission européenne, vise ainsi à réduire de 90 % les émissions de gaz à effet de serre issues des transports européens par rapport aux niveaux de 1990. Une ambition forte, qui suggère notamment l’abandon progressif des carburants issus des énergies fossiles.
L’amélioration de la qualité de l’air est à cet égard une préoccupation croissante des pouvoirs publics en raison de la dangerosité de ce type de pollution pour la santé. Un scandale comme celui du Dieselgate en 2015, qui a révélé les pratiques frauduleuses de nombreux constructeurs automobiles européens dans l’évaluation de leurs émissions de gaz à effet de serre, a fortement contribué à placer ce sujet sur le devant de la scène. En 2018, la Commission européenne a par ailleurs décidé de saisir la Cour de justice de l’UE contre six pays dont la France, condamnée en octobre 2019, pour non-respect de la directive de 2008 sur la qualité de l’air.
Autres mesures
Enfin, la politique européenne du transport vise également à harmoniser les règles de sécurité, par exemple dans les domaines aérien, routier et maritime, la fiscalité (encadrement des taxes sur les carburants…), ou encore les conditions de travail (durée du travail à bord des navires ou des camions…) en Europe.