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La Grèce à l’essai pendant 30 jours

J-30. Le compte à rebours est lancé pour la Grèce. Réunis hier à Bruxelles au sein de l’Eurogroupe les ministres des Finances de la zone euro ont donné un mois à la péninsule hellénique pour faire ses preuves. En effet, le gouvernement de Georges Papandréou s’est engagé à présenter avant le 16 mars de nouvelles mesures budgétaires si son plan de réduction du déficit public se révèle insuffisant.

La Grèce sous la pression de ces voisins européens …

Un nouveau vice-président pour la BCE

Les ministres des Finances de la zone euro ont désigné lundi le gouverneur de la banque centrale portugaise, Vitor Constancio, comme prochain vice-président de la Banque centrale européenne. Il succédera à Lucas Papademos, ancien président de la banque centrale grecque, dont le mandat se termine en mai. La nomination de Vitor Constancio est considérée comme une étape clé avant celle du successeur du président de la BCE, Jean-Claude Trichet, dont le mandat arrive à échéance en 2011. Le gouverneur de la Bundesbank, Axel Weber, et celui de la banque centrale italienne, Mario Draghi, sont considérés comme les principaux candidats à ce poste.

Annoncer un plan c’est bien. S’engager à ce que ce dernier débouche sur des résultats rapides, c’est mieux. C’est en tout cas le message que semblent avoir passé hier à la Grèce les autres membres de la zone euro.

Réunis à Bruxelles, les ministres des Finances de l’Eurogroupe ont en effet donné trente jours au gouvernement de Georges Papandréou pour résorber ses déficits publics.

Le ministre grec des Finances, George Papaconstantinou, a ainsi du s’engager auprès de ses homologues de la zone euro à proposer des mesures supplémentaires si celles proposées au début du mois par son gouvernement s’avéraient inefficaces.

Il pourrait s’agir de nouvelles réductions de dépenses ou hausses d’impôts. Le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a précisé “ces mesures supplémentaires seraient préparées par l’Eurogroupe et décidées à la majorité qualifiée, sans la participation de la Grèce” .

C’est la Commission européenne, en liaison avec la Banque centrale européenne (BCE), qui sera chargée de mener une première évaluation avant la prochaine réunion des ministres des Finances mi-mars.

Officiellement, les 27 Etats membres espèrent que les effets conjugués des pressions politiques et du plan d’austérité grec permettront de venir à bout de ces difficultés budgétaires et d’apaiser les marchés, mais plusieurs ministres jugent que la conjoncture obligera Athènes à annoncer sans tarder de nouvelles mesures.

La Grèce a confirmé la semaine dernière qu’elle n’était pas sortie de la récession lors du quatrième trimestre 2009. Elle devra en outre faire face en mars et avril à deux échéances de refinancement de dettes pour un montant total supérieur à huit milliards d’euros.

… qui tardent à se prononcer sur une aide financière

Quatre jours après le soutien politique reçu, contre toute attente, par le gouvernement grec de ses voisins européens, ces derniers semblent toujours divisés sur le principe d’une aide financière à la Grèce.

L’Eurogroupe ne s’est ainsi pas prononcé officiellement pour le moment. Les Européens espèrent profiter de ce délai d’un mois pour affiner leur réponse.

Les présidences de l’Eurogroupe et de l’UE ont également cherché hier et aujourd’hui à clore le débat sur la nécessité de rendre ou non publics les détails d’un éventuel plan de soutien.

Pour Jean-Claude Juncker “il n’est pas sage de discuter publiquement des instruments éventuels de soutien à la Grèce” , même si le Président de l’Eurogroupe a précisé que l’UE n’hésiterait pas à recourir à ses instruments si nécessaires.

Mais selon plusieurs sources au sein de la zone euro, les ministres des Finances des Seize restent fortement divisés sur les modalités d’un plan d’aide à la Grèce, qui pourrait notamment consister en des achats d’obligations grecques par des banques publiques de la zone euro.

Auparavant, le ministre grec des Finances, Georges Papaconstantinou a pourtant estimé que seules des précisions sur ce plan d’aide pourraient mettre un terme aux attaques des marchés contre son pays.

Un point de vue que ne partage pas Jean-Claude Juncker, qui a déclaré que “les marchés financiers se trompent lourdement s’ils pensent qu’ils peuvent mettre en pièce la Grèce” .

En savoir plus

Francesco Saraceno : “Il est dangereux de réduire trop vite les déficits en zone euro” - Touteleurope.fr

Le Conseil européen au secours de la Grèce - Touteleurope.fr

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