Améliorer la croissance de l’Union européenne
Lors de ce déjeuner, Michel Barnier a présenté succinctement les grandes lignes de l’Acte pour le marché unique développé par la Commission européenne. Ce document propose douze actions afin de relancer le marché unique en 2012. Le commissaire européen a considéré qu’il était possible d’aller chercher deux à trois points de croissance via le marché intérieur, et ce “pour relever la ligne d’espérance des gens” . Pour ce faire, l’Acte pour le marché unique comprend notamment une action concernant les droits de propriété intellectuelle. Dans ce domaine, la recherche et l’innovation pourrait être soutenues par la mise en place d’un titre unique de protection des œuvres intellectuelles au sein de l’UE, mais également par la lutte accrue contre la contrefaçon.
Mettre en place une politique industrielle ambitieuse
Ces échanges ont permis à Michel Barnier de réaffirmer son souhait d’une politique industrielle ambitieuse de l’Union européenne face à la concurrence des Etats tiers. “Nous devons utiliser l’Europe comme un vecteur d’influence. Si nous ne mutualisons pas nos efforts de recherche (…), nous serons les consommateurs des produits américains et chinois” , a-t-il souligné. Il a également mis en avant la nécessité d’une vraie réciprocité dans les politiques industrielles des partenaires européens : alors que l’Union européenne a ouvert 75 % de leur industrie à l’extérieur, les Etats-Unis ont quant à eux fermé vingt de leurs Etats au marché européen.
Faire face ensemble à la crise économique
Le commissaire français a également abordé le thème de la crise économique de la zone euro en réponse aux questions posées par des parlementaires nationaux. Il a débuté son allocution en mettant en avant la nécessité d’agir ensemble : “Personne ne peut être seul” a-t-il affirmé, “si l’on est seul, nous ne sommes que des spectateurs” . Il a tout d’abord souligné la nécessité de maintenir la coopération franco-allemande, qui pour lui est “de plus en plus nécessaire et de moins en moins suffisante” . Malgré des désaccords à réduire, il a précisé que le mini-sommet de Strasbourg avait été bénéfique, car les convictions franco-allemandes devaient être partagées.
L’ancien ministre des Affaires étrangères et européennes s’est enfin exprimé sur la place grandissante des agences de notation. Il a souligné le besoin de s’y référer, mais uniquement si elles fonctionnent correctement, à savoir en toute indépendance. Il a rappelé l’adoption, il y a quelques jours, d’un texte réglementant les actions de ces agences de notation. Constatant une dépendance “exorbitante” aux notes de ces agences, la Commission européenne a souhaité pouvoir connaître les justifications des abaissements ou augmentations des notes émises, par la publication des rapports justificatifs par les agences.