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Ivo Belet : “Il n’appartient pas aux politiciens de régler le monde du sport”

En partenariat avec le think tank Sport et Citoyenneté, Touteleurope.fr publie aujourd’hui un entretien issu de la revue trimestrielle de l’assocation. Ivo Belet, un eurodéputé belge, membre du Parti populaire européen, est l’auteur d’un rapport sur l’avenir du football professionnel en Europe adopté par le Parlement européen en 2007. Il nous fait partager son point de vue sur la gouvernance du sport en Europe.

Le rapport que vous avez remis au Parlement européen encourageait les instances dirigeantes à mieux réguler leurs activités. Que pensez-vous des récentes mesures adoptées par l’UEFA dans ce domaine ?

Sport et Citoyenneté



Ce think tank créé en 2007, réfléchit sur le rôle et la place du sport dans les sociétés européennes. Il publie une revue sur ces questions tous les trois mois.
Ces initiatives visent à améliorer et à garantir le fair-play financier dans le football professionnel. L’adoption de telles mesures est extrêmement importante pour l’avenir du football et nous soutenons totalement, au Parlement européen, ces avancées. A ce titre, nous mettrons tout en œuvre pour que ces démarches soient intégrées le plus tôt possible par les ligues et les clubs européens. Le lancement du panel indépendant qui examinera l’évolution des comptes des clubs, placé sous la présidence de l’ancien Premier ministre belge et actuel membre du Parlement européen Jean-Luc Dehaene, nous donne la garantie qu’il s’agit d’une mesure concrète qui représentera sans aucun doute, et dans un bref délai, un progrès sensible en terme de régulation économique.

Au-delà de ces mesures, la question de la gouvernance dans le sport est un sujet majeur qui m’intéresse particulièrement. Je continuerai de suivre de près ces questions, de part notamment mon poste de président des Amis du Foot (Friends of Football), un groupe informel du Parlement européen.


Les questions de gouvernance ne concernent pas seulement le football mais touchent le sport dans sa globalité, comme l’illustrent par exemple les affaires de dopage ou de paris truqués. Quels sont selon vous les ingrédients d’une bonne gouvernance ?

“Il faut être clair : il n’appartient pas aux politiciens de régler le monde du sport”

Il faut être clair : il n’appartient pas aux politiciens de régler le monde du sport. Nous favorisons une gouvernance autonome du sport, mais nous ne voulons pas donner un chèque en blanc à ces organisations. Il s’agit d’une autonomie conditionnée. Or, nous pouvons défendre cette spécificité du sport seulement si les organisations qui en sont responsables mettent de l’ordre dans leurs disciplines. On a besoin de règlementations efficaces pour éliminer des fléaux comme le dopage, le racisme, la violence. Nous sommes donc prêts à soutenir ces forces positives dans le monde du sport et prêts à prendre des mesures additionnelles qui s’imposent au niveau européen : lignes directrices voire, si nécessaire, une directive, comme peut-être prochainement pour réglementer la profession d’agent sportif.


Au regard de la ratification du traité de Lisbonne par les Irlandais, qui a relancé le processus d’adoption, peut-on envisager, à l’avenir, une implication plus grande de l’UE dans la gouvernance du sport ?


Le traité de Lisbonne est une étape majeure dans le processus de développement d’une véritable politique européenne du sport. Mais, et je le répète parce qu’il y a beaucoup de malentendus là-dessus, il ne s’agit pas de réguler les sports européens. Le nouveau traité nous permettra de développer des initiatives qui soutiendront des actions transfrontalières dans tous les sports. Le budget prévu pour 2010 est malheureusement extrêmement modéré, mais sur la base de ces initiatives, nous pouvons fonder une politique véritablement constructive.

“Le traité de Lisbonne est une étape majeure dans le processus de développement d’une véritable politique européenne du sport”
Cette nouvelle base juridique permettra à la Commission européenne d’aller au-delà de ce qu’elle a présenté dans son Livre blanc. Nous attendons également plus de sécurité juridique sur les éléments de solidarité dans le sport, comme par exemple sur la vente collective des droits médias et le financement du sport de base. Il est donc essentiel que le dialogue avec le monde sportif se poursuive. Nous travaillons en ce sens au sein du Parlement européen, à travers notamment les activités de l’intergroupe Sport, une plateforme informelle pour les eurodéputés qui s’intéressent à ces questions.


En savoir plus :

La politique européenne du sport - Touteleurope.fr
Le sport et l’Union européenne - Touteleurope.fr
Sport et Citoyenneté

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