Le rapport que vous avez remis au Parlement européen encourageait les instances dirigeantes à mieux réguler leurs activités. Que pensez-vous des récentes mesures adoptées par l’UEFA dans ce domaine ?
Ce think tank créé en 2007, réfléchit sur le rôle et la place du sport dans les sociétés européennes. Il publie une revue sur ces questions tous les trois mois.
Au-delà de ces mesures, la question de la gouvernance dans le sport est un sujet majeur qui m’intéresse particulièrement. Je continuerai de suivre de près ces questions, de part notamment mon poste de président des Amis du Foot (Friends of Football), un groupe informel du Parlement européen.
Les questions de gouvernance ne concernent pas seulement le football mais touchent le sport dans sa globalité, comme l’illustrent par exemple les affaires de dopage ou de paris truqués. Quels sont selon vous les ingrédients d’une bonne gouvernance ?
Il faut être clair : il n’appartient pas aux politiciens de régler le monde du sport. Nous favorisons une gouvernance autonome du sport, mais nous ne voulons pas donner un chèque en blanc à ces organisations. Il s’agit d’une autonomie conditionnée. Or, nous pouvons défendre cette spécificité du sport seulement si les organisations qui en sont responsables mettent de l’ordre dans leurs disciplines. On a besoin de règlementations efficaces pour éliminer des fléaux comme le dopage, le racisme, la violence. Nous sommes donc prêts à soutenir ces forces positives dans le monde du sport et prêts à prendre des mesures additionnelles qui s’imposent au niveau européen : lignes directrices voire, si nécessaire, une directive, comme peut-être prochainement pour réglementer la profession d’agent sportif.
Au regard de la ratification du traité de Lisbonne par les Irlandais, qui a relancé le processus d’adoption, peut-on envisager, à l’avenir, une implication plus grande de l’UE dans la gouvernance du sport ?
Le traité de Lisbonne est une étape majeure dans le processus de développement d’une véritable politique européenne du sport. Mais, et je le répète parce qu’il y a beaucoup de malentendus là-dessus, il ne s’agit pas de réguler les sports européens. Le nouveau traité nous permettra de développer des initiatives qui soutiendront des actions transfrontalières dans tous les sports. Le budget prévu pour 2010 est malheureusement extrêmement modéré, mais sur la base de ces initiatives, nous pouvons fonder une politique véritablement constructive.
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