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Insertion : en Auvergne-Rhône-Alpes, les fonds européens appuient des projets de formation et d’orientation professionnelle

Comment assurer une insertion durable des personnes à la recherche d’un emploi ou qui souhaitent se reconvertir ? C’est l’objectif de plusieurs projets soutenus par les fonds européens en Auvergne-Rhône-Alpes.

Insertion : en Auvergne-Rhône-Alpes, les fonds européens appuient des projets de formation et d'orientation professionnelle
Les fonds européens accompagnent des projets de formation et d’orientation professionnelle en Auvergne-Rhône-Alpes - Crédits : Lacheev / iStock

Orienter les demandeurs d’emploi avec “Former pour l’emploi”, accompagner les personnes en situation de handicap avec l’association “Comme les autres”, soutenir les entreprises de l’économie sociale et solidaire avec Ronalpia ou apprendre l’entreprenariat aux plus jeunes avec Entreprendre pour apprendre… Du Cantal à l’Isère en passant par la métropole lyonnaise, plusieurs projets d’aide à l’insertion professionnelle bénéficient de financements européens en Auvergne-Rhône-Alpes.

Former dans les secteurs qui recrutent

“Former pour l’emploi”, une opération conduite par la Région entre 2018 et 2021, permet d’orienter les demandeurs d’emplois vers les secteurs et les entreprises qui recrutent en Auvergne-Rhône-Alpes. L’objectif a d’abord été de comprendre les besoins des entreprises et des branches professionnelles, puis de proposer des formations qualifiantes et certifiantes adaptées aux territoires. Des filières d’avenir ont été privilégiées, comme l’agriculture ou les métiers du numérique et de l’installation de la fibre optique, afin d’assurer un retour pérenne des chômeurs dans le monde professionnel.

Si les jeunes sont particulièrement visés par ce programme, tous les demandeurs d’emploi peuvent être amenés à augmenter leur niveau de qualification grâce aux nombreux organismes de formation mobilisés dans la région. Un travail a ainsi été mené avec les Missions locales et les Départements, en charge des politiques d’insertion, pour s’adresser directement aux jeunes comme aux individus plus précaires tels que les bénéficiaires des aides sociales.

Avec le second volet de “Former pour l’emploi”, la Région propose également une aide à la création ou à la reprise d’entreprises. Environ 4 000 personnes à la recherche d’un travail ont pu bénéficier de ces initiatives. 17,5 millions d’euros ont été apportés par la Région Auvergne-Rhône-Alpes, complétés par le même montant provenant du Fonds social européen (FSE).

Rebondir après un accident de la vie

A 20 ans, Mélissa*, paraplégique depuis 2018, vit chez ses parents dans la métropole lyonnaise. Inscrite en BTS numérique, la jeune femme veut créer des sites web. En fauteuil roulant, elle souhaite gagner en autonomie et avoir son propre appartement.

Comme d’autres personnes en situation de handicap après un accident de la vie, Mélissa est accompagnée par l’association Comme les Autres. “Nous ne sommes pas un organisme de formation, nous travaillons légèrement en amont de l’insertion professionnelle”, précise Hélène Vuaroqueaux, responsable de la communication de l’association. Car un certain nombre d’étapes doivent être franchies avant cette insertion sur le marché du travail : faire en sorte que les personnes reprennent confiance en elles, qu’elles réussissent à s’adapter à leurs nouvelles conditions de vie. “Notre credo, c’est la levée des freins périphériques”, à savoir tout ce qui peut entraver la réinsertion sociale et professionnelle des accidentés de la vie.

Si l’association mobilise plusieurs outils, sa marque de fabrique est un voyage de 5 jours en petits groupes (5 personnes handicapées et 5 personnes valides) avec des sports à sensations fortes. Dans la région, ceux-ci profitent de la proximité des Alpes pour faire du deltaplane, du chien de traîneaux… L’occasion pour les bénéficiaires de se réconcilier avec leur corps et retrouver une certaine estime d’eux-mêmes. D’autres activités comme du karting ou du jet-ski sont proposées, “quand cela semble le plus opportun pour la personne”, nous fait savoir Hélène Vuaroqueaux. Avant cette étape, des entretiens avec un travailleur social sont menés afin de faire émerger les besoins et construire des objectifs cohérents. Avec parfois des ateliers pour préparer une reconversion professionnelle lorsque le métier initial du bénéficiaire – comme pâtissière ou plombier – n’est plus compatible avec son handicap.

Les bénéficiaires accompagnés par Comme les Autres peuvent par exemple faire du deltaplane
Les bénéficiaires encadrés par Comme les Autres peuvent par exemple faire du parapente - Crédits : Aurélien Brusini / Comme les Autres

Les personnes accompagnées bénéficient d’un suivi d’un an en moyenne. Sur l’année 2020, 15 personnes en Auvergne-Rhône-Alpes ont été concernées par l’opération, soutenue à hauteur de 70 000 euros par le FSE.

Un “impact” social

Comme les autres a par ailleurs reçu le soutien de Ronalpia. Incubateur d’entreprises sociales, cette association accompagne les “intrépides” qui s’efforcent de trouver des solutions aux problèmes sociaux et environnementaux, avec un suivi dans la phase allant de l’idée jusqu’à la création entrepreneuriale.

Peu importe le statut de la réalisation tant que les trois principes de l’économie sociale et solidaire (ESS) sont là : utilité sociale, lucrativité limitée et gouvernance partagée”, assure Nicolas Gauthy, responsable de la communication de Ronalpia. Pendant 9 mois, l’association aide l’entrepreneur à structurer son organisation, à évaluer son impact social et à trouver ses premiers clients. “Il y a aussi une dimension de coaching, il faut apprendre à gérer la pression et à acquérir une posture entrepreneuriale”.

Aucun public spécifique n’est ciblé par l’association : “tout le monde est bienvenu, si ce n’est qu’il faut pouvoir dégager du temps afin de créer son activité”, poursuit Nicolas Gauthy. Forte de son expérience, une ancienne infirmière en soins palliatifs a ainsi pu se reconvertir en créant un lieu d’accueil pour les personnes en fin de vie et leur famille. Tandis qu’à Saint-Just Saint-Rambert, dans la Loire, Pont et Pignons promeut l’utilisation du vélo et réutilise des pièces récupérées en déchetterie pour ses réparations.

Depuis l’origine, plus de 200 entreprises sociales ont été accompagnées en incubation, dont 65 en 2021. La structure est implantée dans plusieurs territoires : à Grenoble, à Bourg-en-Bresse ou encore dans la Drôme. Afin de couvrir au mieux la région, elle s’est associée à deux autres incubateurs : Innovales en Savoie et CocoShaker en Auvergne. Cette dynamique de partenariat bénéficie de 600 000 euros du Fonds social européen entre janvier 2020 et la fin de l’année 2021.

Apprendre à créer son entreprise

C’est également l’entrepreneuriat que souhaite mettre en valeur, comme son nom l’indique, l’association Entreprendre pour apprendre (EPA). A travers un programme de “Mini-Entreprise”, les jeunes de 9 à 25 ans peuvent découvrir l’univers des affaires de façon ludique. “Nous avons la volonté de décloisonner le monde de l’école de celui de l’entreprise”, résume Adeline Billon, directrice régionale d’EPA.

L’espace d’une journée ou de plusieurs mois, les jeunes doivent ainsi créer leur propre entreprise en répondant à une problématique précise : “comment améliorer le recyclage des déchets” ou “comment utiliser le numérique pour améliorer le quotidien des personnes âgées”, par exemple. Si le format court – de 4 à 8 heures – permet de les sensibiliser aux métiers et aux méthodes de l’entrepreneuriat, un parcours plus long ambitionne de concevoir, mettre en œuvre puis commercialiser un bien ou un service.

Cette expérience repose à la fois sur les jeunes concernés, les encadrants pédagogiques et les “mentors” issus du monde de l’entreprise, qui viennent appuyer les travaux de groupe. Ces derniers proviennent de milieux très différents, de la banque aux métiers de l’informatique en passant par l’automobile ou la pharmacie.

Le projet, qui a touché environ 5 000 bénéficiaires en 2021 à travers 215 parcours, bénéficie d’un soutien de plus de 130 000 euros du Fonds social européen.

*Le prénom a été modifié

Article financé par l'UE, en partenariat avec l'ANCT

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